A des dames ou jeunes filles

NOV 1863 Nîmes Tertiaires Dames
Informations générales
  • A des dames ou jeunes filles
  • Retraite [sur la Passion] commencée le 8 novembre 1863
    Première instruction [Nécessité de la Passion]
  • BZ 5, pp. 1-3 (notes de Cécile Varin).
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 DEVOTION AU CRUCIFIX
    1 HUMILITE
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
  • Tertiaires Dames
  • Tertiaires Dames
  • Du 8 au 15 novembre 1863
  • NOV 1863
  • Nîmes
  • Prieuré des Religieuses de l'Assomption
La lettre

Cette retraite, mes chères filles, doit vous occuper entièrement de la Passion de N.S.J.C. Je me sens comme pressé de la part du divin Maître de mettre la main pour ainsi dire sur certaines âmes qui jusqu’à présent ont vécu d’une vie trop naturelle. Jésus-Christ et Jésus-Christ crucifié, voilà ce que je viens vous prêcher et vous faire méditer pendant toute cette retraite. Je viens vous parler ce soir de la Passion de N.S. en général et de la nécessité d’entrer profondément dans cet inépuisable sujet.

Jésus-Christ m’a aimé et s’est livré pour moi. Il s’est livré pour des âmes qui étaient ses ennemies, pour des âmes qui ne le connaissaient pas et qu’il a aimées le premier. Représentez-vous N.S. dans ce moment sortant de son tabernacle et cherchant dans cet auditoire des âmes qui veuillent se donner la peine de penser sérieusement à tout ce qu’il a souffert. Voyez-le se traînant péniblement du Prétoire au Calvaire, arrosant cette route de son sang, baisant pour ainsi dire vos pieds comme autrefois il fut obligé presque de baiser ceux de ses bourreaux, et réfléchissez si vous voulez rendre inutile tant d’amour.

Oui, je le sais, la doctrine de la Croix est quelque chose d’effrayant; c’est l’humiliation et la souffrance. L’humiliation est encore plus difficile à supporter que les souffrances, et lorsqu’on envisage la Passion et la Croix dans toute leur nudité, on est comme saisi d’effroi à la vue de tant d’opprobres. Et cependant, mes chères filles, si vous considérez votre crucifix, vous sentirez au fond du coeur la voix du divin Maître qui vous appelle et vous pressera d’entrer à sa suite dans la voie du Calvaire et de vous soumettre sans résistance aux humiliations et aux opprobres.

Pensez-y sérieusement, et ce soir au pied de votre crucifix, demandez-vous si vous voulez oui ou non le garder dans votre chambre et sur votre poitrine. Le crucifix est pour les uns un signe de salut, pour les autres un signe de damnation. Si vous le gardez avec vous, vous devez être résolue à vous humilier, à vous soumettre, à vous anéantir en toute occasion.

C’est terrible, c’est effrayant, mais il le faut. Jésus-Christ a glorifié Dieu dans sa Passion plus que par toute sa vie, nous lui devons aussi cette gloire, et plus nous serons humiliés, anéantis et rendus semblables à son divin Fils, plus nous glorifierons Dieu à qui est dû tout honneur et toute gloire.

Notes et post-scriptum
1. Deux mois plus tôt, à Auteuil, le P. d'Alzon avait déjà donné une retraite sur la Passion de N.S. Ses notes subsistent (D00567 à D00588), mais, écrit le P. Sage, on y discerne une certaine fatigue. Une auditrice qui nous a, elle aussi, conservé des notes de la retraite d'Auteuil (DA16) estime de son côté qu'elle "n'est pas la plus belle faite par le R.P. d'Alzon". Par contre, à propos de la retraite que nous reproduisons ici, le P. Sage écrit "qu'elle présente dans les instructions qui nous ont été mieux conservées plus de chaleur et de hauteur de vue" (*Un Maître spirituel*, p. 101). D'autres notes sur la Passion sont conservées. Elles sont autographes, et leur plan est très proche de celui de notre retraite (D01744 à D01768).