- A des dames ou jeunes filles
- Retraite [sur la Passion], commencée le 8 novembre 1863
Deuxième instruction [Le lavement des pieds] - BZ 5, pp. 4-8 (notes de Cécile Varin).
- 1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
1 ANEANTISSEMENT DE JESUS-CHRIST
1 AUGUSTIN
1 DEVOTION AU CRUCIFIX
1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
1 EGLISE EPOUSE DU CHRIST
1 GRACE
1 HUMILITE
1 JESUS-CHRIST EPOUX DE L'AME
1 LAVEMENT DES PIEDS
1 LUTTE CONTRE LE MONDE
1 PASSION DE JESUS-CHRIST
1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
1 VERTU DE CHASTETE
2 JEAN, SAINT
2 JUDAS
2 PIERRE, SAINT - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Dames
- Du 8 au 15 novembre 1863
- NOV 1863
- Nîmes
- Prieuré des Religieuses de l'Assomption
Et Jésus commença à laver les pieds à ses disciples.
Je viens méditer ce matin avec vous, mes chères filles, sur cet étonnant abaissement de N.S.J.C. qui ne dédaigne pas de se mettre aux pieds de ses créatures et de leur laver les pieds. Il quitte le repas, se dépouille de ses vêtements, se ceint d’un linge, et après avoir purifié les pieds des apôtres, les baise. Pourquoi N.S. s’abaisse-t-il ainsi?… Quel est donc son but?… C’est de nous apprendre l’humilité et aussi la nécessité de la pureté.
Et d’abord voyez, mes chères filles, combien N.S. s’est humilié par cette action: il est Dieu, il sort de Dieu, il va à Dieu, il est revêtu d’une majesté que nous ne pouvons comprendre, mais il oublie tout cela: il rend un humiliant service non seulement à St Jean, le disciple qu’il aimait à cause de sa pureté, mais aussi à Judas le traître, et comme dit St Augustin: il ne dédaigne pas de laver les pieds à celui dont les mains étaient déjà dans le crime.
Après avoir approfondi toutes les merveilles de cet étonnant mystère, St Augustin s’écrie: Qu’y a-t-il d’admirable cependant? Celui qui a mis de l’eau dans un baquet et qui a baisé les pieds de ses disciples n’a-t-il pas, par un amour plus étonnant, répandu tout son sang du haut de la croix, et la terre entière n’est-elle pas devenue comme un bassin où toutes les âmes viennent se laver?
Ce qu’il y a d’admirable, mes chères filles, c’est que N.S. a voulu nous montrer combien il aime ces humiliations volontaires dont vous méprisez si souvent la pratique et qui cependant conduisent au calvaire et sont comme la préparation à d’immenses sacrifices… Bien des fois N.S. est venu lui-même laver votre âme, il s’est abaissé en vous accordant la grâce de l’absolution, et vous n’avez pas compris à quels abaissements il vous appelait si vous voulez avoir part avec lui. Il vous demande en ce moment si vous voulez vous rendre viles et méprisables à vos propres yeux d’abord, et ensuite aux yeux des autres.
Réfléchissez devant le St Sacrement ou aux pieds du crucifix à ce que vous voulez faire pour imiter les abaissements volontaires de J.C. et embrasez-vous de cette charité qui l’animait pour le salut des âmes qu’il voulait purifier dans son sang. Comprenez la nécessité de plonger dans cet immense réservoir de grâces les âmes souillées, et comprenez en même temps quelle pureté N.S. exige des âmes qu’il appelle plus particulièrement à lui.
St Augustin nous dit des choses admirables sur un texte du Cantique des Cantiques qui se rapporte à ce que je viens de vous dire. L’époux allant frapper à la porte de l’épouse, celle-ci lui répond: J’ai déjà quitté ma tunique, comment la reprendrai-je; j’ai lavé mes pieds, comment irai-je les salir encore?
L’époux, c’est J.C. qui s’adressant à l’Eglise lui dit: Où sont vos Saints, les apôtres sur lesquels je vous ai bâtis, les solitaires, les martyrs qui sont votre vêtement, c’est-à-dire votre éclat? L’Eglise répond: J’ai quitté ma tunique, c’est-à-dire: tous ces saints qui étaient ma gloire et mon éclat sont morts. Mais, reprend le divin Epoux, n’avez-vous pas d’autres saints qui sont comme vos pieds, comme une partie de vous-même? Envoyez-les dans le monde, qu’ils le foulent aux pieds et, si la poussière les souille, qu’ils apprennent par une purification continuelle à se rendre dignes de moi.
Oui, mes chères filles, le contact du monde souille toujours, et si l’Eglise ordonne à ses saints de marcher sur le monde, elle sait bien que quelques grains de poussière s’attacheront à leurs pieds, mais elle sait aussi que J.C. leur enseignera à se laisser purifier afin d’avoir part avec lui. St Pierre, voyant son divin Maître à ses pieds, refuse de se laisser purifier; quelquefois aussi, mes chères filles, lorsque vous avez senti à quel degré de pureté N.S. vous appelait, n’avez-vous pas dit: Non, Seigneur, jamais vous ne me laverez les pieds? Laissez ôter de votre coeur tout ce qui déplaît à N.S., ne vous contentez pas d’une piété facile qui suffit souvent aux yeux du monde qui en est édifié, mais dont J.C. ne se contente pas, et si vous voulez avoir la portion de J.C., c’est-à-dire son royaume, rappelez-vous que rien de souillé ne peut y entrer. Entrez donc avec une ardente charité dans la voie des humiliations, par là vous arriverez à la pureté qui se trouve dans le sang de N.S.J.C. et au ciel qui est la part promise à ceux qui le suivent.