- A des dames ou jeunes filles
- Retraite [sur la Passion], commencée le 8 novembre 1863
Troisième instruction [La charité] - BZ 5, pp. 8-12 (notes de Cécile Varin).
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 AMOUR DU CHRIST
1 CHARITE APOSTOLIQUE
1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
1 OUBLI DE SOI
1 PASSION DE JESUS-CHRIST
1 RENONCEMENT
1 VOIE UNITIVE - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Dames
- Du 8 au 15 novembre 1863
- NOV 1863
- Nîmes
- Prieuré des Religieuses de l'Assomption
Mandatum novum do vobis, ut diligatis invicem sicut dilexi vos. Je vous donne un commandement nouveau, etc.
C’était en effet un commandement bien nouveau que celui qui ordonnait aux hommes de s’aimer les uns les autres. Il était oublié ou plutôt n’existait plus, et N.S. en le donnant à ses apôtres leur donnait la mesure de l’amour qu’ils devaient avoir les uns pour les autres: aimez-vous comme je vous ai aimés!… Je découvre plusieurs caractères dans l’amour que nous devons au prochain, je les réduis au nombre de cinq.
1° Caractère de support du prochain: il faut bien convenir, mes chères filles, que nous sommes tous insupportables. N.S. a donc aimé des gens insupportables, il a lavé les pieds à ses apôtres qui étaient aussi insupportables; et pourquoi l’a-t-il fait si ce n’est pour nous donner l’exemple afin que nous fassions de même. Il y a, je le sais, des personnes vers lesquelles on se sent attiré, d’autres qu’on n’aime pas; mais N.S. n’a point fait de discernement; nous étions tous insupportables, il nous a tous aimés, et il demande le sacrifice de ces petites antipathies qui ne sont pas chrétiennes. Il veut que vous laviez les pieds à votre prochain, c’est-à-dire que par des prévenances envers les personnes qui vous déplaisent, vous lui prouviez que vous voulez aimer comme il a aimé.
2° Caractère de sacrifice et de dévouement. N.S. a aimé les siens jusqu’à donner tout son sang pour eux, et voilà comment il veut que vous aimiez. Il faut par conséquent mourir au monde, c’est-à-dire se séparer des pensées du monde, de ses jugements, etc. pour prendre l’esprit de J.C. qui mène jusqu’à la mort. Il faut d’abord aimer J.C. et lui sacrifier toutes vos affections, alors vous comprendrez combien vous devez aimer le prochain pour J.C. Aimez beaucoup de personnes, je le veux bien, donnez-vous pour elles, élargissez votre coeur tant que vous voudrez, mais à condition que vous aimiez pour J.C. et comme J.C., c’est-à-dire en esprit de sacrifice.
3° Caractère d’ordre et d’obéissance. C’est Dieu qui nous ordonne d’aimer notre prochain; par conséquent lorsque nous l’aimons comme J.C. l’a aimé, nous sommes dans l’ordre établi de Dieu et dans la paix qui est une suite de l’ordre.
4° Caractère d’unité dans la charité. N.S.J.C. nous promet, si nous gardons ses commandements, non seulement son amour mais encore celui de son Père. Si vous gardez mes commandements, etc. Il veut nous unir à lui en venant demeurer en nous. Dites-moi, mes chères filles, quelle est celle d’entre vous qui désire ardemment que son coeur devienne vraiment la demeure de Dieu, de sorte qu’on puisse dire d’elle cette parole de l’office de ce jour: Haec est domus Domini?… Dieu ne viendra pas habiter dans un coeur qui conserve quelque affection en dehors de lui; aimez donc votre prochain en Dieu si vous voulez que Dieu puisse habiter en vous, et songez à l’injure que vous faites à cet hôte divin lorsque vous conservez quelque sentiment d’affection qui lui soit étranger.
5° Caractère apostolique. Voici encore comment N.S. a aimé les siens; il leur a donné la bonne nouvelle et il est mort pour eux: tel est l’amour qu’il veut que vous ayez pour vos frères; un amour apostolique et des preuves de cet amour. Et ceci ne s’adresse pas seulement aux hommes apostoliques, toute âme chrétienne doit ainsi aimer son prochain. N.S. a dit: Je suis la vigne et vous êtes les ceps. Si donc la sève divine circule en vous, vous devez porter des fruits pour Dieu et pour le prochain. Le cep de vigne qui s’étend trop ne porte plus de fruit, mais pour vous qui êtes appelées à vivre dans le monde, vous devez vous étendre et en même temps porter du fruit, sous peine d’être retranchées du divin cep et jetées au feu comme un sarment inutile qui brûlera éternellement.