A des dames ou jeunes filles

NOV 1863 Nîmes Tertiaires Dames
Informations générales
  • A des dames ou jeunes filles
  • Retraite [sur la Passion], commencée le 8 novembre 1863
    Onzième instruction [La flagellation]
  • BZ 5 (notes de Cécile Varin), pp. 31-35.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DES AISES
    1 ANEANTISSEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 CONCUPISCENCE DE LA CHAIR
    1 DESOBEISSANCE
    1 HUMILITE
    1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
    1 INDUSTRIE
    1 JESUS-CHRIST AUTEUR DU PARDON
    1 ORGUEIL
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PENITENCES
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    2 PILATE
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Dames
  • Du 8 au 15 novembre 1863
  • NOV 1863
  • Nîmes
  • Prieuré des Religieuses de l'Assomption
La lettre

Pilate prit donc Jésus et le fit flageller.

Sans entrer, sur cette douloureuse flagellation de N.S., dans des détails révélés à des saints par une grâce spéciale de Dieu, je réduis cette méditation à trois points principaux. Examinons d’abord la flagellation par elle-même, ce que N.S. expiait par sa flagellation, et enfin comment nous devons nous unir à sa flagellation.

1° Considérons N.S. attaché à une colonne et subissant un supplice humiliant et douloureux: il était humiliant puisque c’était celui des esclaves, il était humiliant par l’état de nudité dans lequel il s’était réduit; il était douloureux puisque toutes ses chairs étaient mises en lambeaux. Ayons le courage, mes filles, quoique cela répugne à notre coupable délicatesse, ayons le courage de fixer nos regards sur J.C. couvert de plaies depuis le sommet de la tête jusqu’aux pieds, et soyons dans l’étonnement de ce qu’il n’a pas attendu d’être au calvaire pour répandre son sang. Voilà où porte l’amour, et N.S.J.C. craignait sans doute que sur la croix son sang ne coulât pas assez, puisqu’il a voulu subir avant ce surcroît de tourments. Il s’était réduit à un tel état que le Prophète avait déjà dit de lui: Nous l’avons vu et nous ne l’avons pas reconnu. Il s’était enveloppé de son sang comme d’un manteau, et de même que les athlètes qui se préparent au combat oignent leur corps d’une huile fortifiante, ainsi N.S., avant de marcher au terrible combat contre l’enfer, s’était oint de son sang.

2° Et maintenant, mes chères filles, examinons pourquoi N.S. subissait cette douloureuse flagellation: n’était-ce pas pour expier vos péchés, car si vos péchés n’étaient pas alors sur cet homme de douleurs, vous ne seriez pas sauvées. Il expiait par le supplice des esclaves votre insupportable orgueil qui vous fait commettre tant de fautes; et si vous ne l’avez pas frappé avec autant de fureur que les soldats qui le flagellaient, convenez du moins que par votre esprit d’indépendance vous lui avez donné bien des petits coups qui affligeaient profondément son âme divine. Rappelez-vous que toutes les fois que vous voulez faire votre volonté en résistant ouvertement ou non à ceux qui ont autorité sur vous, vous infligez à N.S. quelques-uns de ces coups humiliants qui mettaient en lambeaux sa chair adorable. Par ce supplice si douloureux, N.S. expiait dans sa chair très pure les fautes et les désirs de notre chair coupable, ces mille adoucissements que nous nous permettons, cette vie commode et facile que nous nous faisons et qui peut conduire insensiblement à de bien déplorables excès. On parle beaucoup des progrès de l’industrie; ces progrès peuvent servir au triomphe de l’Eglise et dans ce sens ils sont bons, mais combien aussi servent-ils à rendre la vie confortable et facile et à flatter les sens?… N.S. nous donne de grands exemples dans sa flagellation pour résister aux entraînements de l’orgueil et de la concupiscence, et c’est ce que nous allons voir dans la troisième considération.

3° Puisque c’est pour expier notre orgueil que N.S. a subi la flagellation, souffrez, mes filles, avec patience et même avec joie les humiliations qui vous viendront de la part de Dieu ou de la part des hommes. Flagellez cet orgueil qui a tant fait souffrir N.S. et abaissez-le volontairement. Flagellez aussi vos sens, car ce sont leurs désirs déréglés qui ont fait du corps de N.S. une seule plaie, et de vos humiliations volontaires unies à vos mortifications vous formerez comme un faisceau de mérites que vous offrirez au Père céleste, et il vous appliquera alors les mérites infinis des souffrances infinies de son divin Fils.

Notes et post-scriptum