- A des dames ou jeunes filles
- Retraite [sur la Passion], commencée le 8 novembre 1863
Quatorzième instruction [Crucifiez-le!] - BZ 5 (notes de Cécile Varin), pp. 38-42.
- 1 ABUS DES GRACES
1 DIEU LE FILS
1 FAIBLESSES
1 JESUS-CHRIST DOCTEUR
1 JUIFS
1 LACHETE
1 PASSION DE JESUS-CHRIST
1 PECHE
1 PECHES CONTRE LE PROCHAIN
1 PERFECTIONS DE JESUS-CHRIST
2 PILATE - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Dames
- Du 8 au 15 novembre 1863
- NOV 1863
- Nîmes
- Prieuré des Religieuses de l'Assomption
Les princes des prêtres et leurs gens ayant vu Jésus, se mirent à crier: Crucifiez-le, crucifiez-le! (St Jean XIX, 6).
Nous examinerons ce matin, mes chères filles, ce crime épouvantable de la condamnation de N.S.J.C. et nous verrons que chaque jour d’une certaine manière nous livrons aussi Jésus à la mort. En troisième lieu, nous verrons l’énormité de ce crime en lui-même.
Le crucifiement de N.S. qui suivit sa condamnation fut exécuté par des soldats grossiers et brutaux, mais ceux-ci ne furent pas les plus coupables: ils agissaient par ignorance; on leur livrait un homme qu’on disait criminel et ils le tourmentaient. Avant de condamner ces soldats, pensez, mes chères filles, à tout ce que vous avez fait souffrir par votre grossièreté, je vous demande pardon du mot. Vous êtes toutes des personnes parfaitement élevées, remplies de bonnes manières pour tous ceux qui vous entourent, et N.S. semble être le seul que vous blessiez sans cesse par vos mauvais procédés, par votre raideur, par vos résistances, etc. Ne condamnez donc pas tous ces hommes grossiers qui ont attaché le Sauveur à sa croix et pensez que souvent vous avez aussi blessé douloureusement votre divin Maître.
Les Juifs furent aussi la cause de la mort de Jésus par ce cri épouvantable qui arracha à Pilate une inique sentence: Crucifiez-le, crucifiez-le et par cette parole dont nous voyons depuis 18 siècles le terrible accomplissement: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants! Et ne voyons-nous pas encore des âmes qui se laissent entraîner au péché et qui ne craignent pas d’assumer sur elles la terrible responsabilité des mérites du sang de J.C. méprisé! Dieu a laissé tomber sur les Juifs cette malédiction qu’ils ont eux-mêmes invoquée, et ainsi lorsqu’une âme méprise une grâce qu’elle peut recevoir, lorsqu’elle ajourne sa conversion, lorsqu’elle éloigne Jésus de son coeur, Dieu ne lui dira-t-il pas aussi: qu’il soit fait comme tu l’as voulu; je te retire ces grâces qui dans un temps t’étaient données pour ta sanctification, et lorsque tu les voudras, je te dirai encore: il a été fait comme tu l’as voulu!…
Les Juifs étaient excités à demander la mort de Jésus par les princes des Prêtres. Ceux-ci nous représentent les personnes de piété dont le gosier, suivant une parole de l’Ecriture, est comme un sépulcre ouvert, et où sort un venin qui se répand sur tout ce qui tombe sous leur langue. Les princes des Prêtres détestaient Jésus et persuadaient aux Juifs de demander sa mort; certaines dévotes démolissent leur prochain et imitent en cela le crime des princes des Prêtres.
La faiblesse de Pilate fut la quatrième cause de la mort de Jésus, et ici, mes filles, examinez si vous n’avez rien à vous reprocher. Les caractères s’affaiblissent d’une manière effrayante, et la vue d’une chrétienne doit être une protestation contre cette faiblesse. Ne faites pas comme Pilate qui n’eut pas le courage de faire son devoir et qui, après s’être lavé les mains, se sent innocent de la mort de Jésus; acceptez votre position comme Dieu vous l’a faite, avec toutes ses responsabilités. Ne fermez pas les yeux sur le mal que vous pouvez empêcher, ne vous en lavez pas les mains, mais fortifiez-vous par l’acceptation de tous les sacrifices que le devoir vous impose.
Le temps me manque pour développer la troisième considération, le crime du crucifiement examiné en lui-même: je vous en indiquerai seulement quelques caractères. On crucifiait J.C. innocent, J.C. prédicateur de la vérité, J.C. fils de Dieu , et tous ces caractères de malice formaient un ensemble épouvantable. Aussi, nous autres chrétiens qui connaissons J.C., purifions-nous de toute complicité avec ce peuple coupable auquel nous ressemblons trop souvent lorsque nous nous engageons dans la voie facile et commode du péché.