A des dames ou jeunes filles

NOV 1863 Nîmes Tertiaires Dames
Informations générales
  • A des dames ou jeunes filles
  • Retraite [sur la Passion], commencée le 8 novembre 1863
    Quinzième instruction [Jésus chargé de la croix]
  • BZ 5 (notes de Cécile Varin), pp. 42-44.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 CHATIMENT
    1 CROIX DE JESUS-CHRIST
    1 DEVOTION A JESUS CRUCIFIE
    1 HAINE DE SATAN CONTRE JESUS-CHRIST
    1 JESUS-CHRIST AUTEUR DU PARDON
    1 OBEISSANCE DE JESUS-CHRIST
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PURIFICATION
    1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
    1 SILENCE DE JESUS-CHRIST
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Dames
  • Du 8 au 15 novembre 1863
  • NOV 1863
  • Nîmes
  • Prieuré des Religieuses de l'Assomption
La lettre

Alors donc il le leur abandonna pour être crucifié. Ainsi ils prirent Jésus et l’emmenèrent. Et portant sa croix, etc. (St Jean XIX, 16-17).

En recevant la croix sur ses épaules, N.S. dut jeter trois regards: l’un dans l’enfer, l’autre dans le ciel, l’autre sur la terre, et nous allons examiner quel était le sens de ces trois regards. Par rapport à Satan, la croix était en même temps son triomphe et sa défaite; nulle créature ne fut plus en butte à la rage du démon que la très sainte humanité de J.C., et s’il fut laissé pour un temps au désert, c’est que Satan comptait redoubler ses attaques pendant la Passion, et il épuisa alors toute sa malice pour tenter N.S. Mais N.S. triompha par ses souffrances mêmes, l’ennemi fut terrassé, et en acceptant la croix, N.S. nous apprend en même temps à accepter les douleurs et les tentations, et par elles à vaincre en souffrant en union avec lui.

Si N.S. levait les yeux vers son Père, il le voyait irrité contre lui et armé des flèches de sa justice dont il le transperçait, et entre le ciel et l’enfer il voyait les hommes avec toutes leurs iniquités dont il se chargeait. Considérons, mes filles, Jésus entre le ciel et la terre comme victime chargée de l’instrument de son supplice et en butte d’une part aux horreurs de la tentation, et de l’autre à la colère de la Très Sainte Trinité. Oh! combien N.S. dut souffrir dans son âme sainte et combien nous devons peu nous plaindre lorsque les amertumes de la tentation nous sont présentées!… Combien il était accablé sous le poids de cette lourde croix rendue plus lourde encore par l’ingratitude des hommes. Et cependant Jésus se taisait! Quelle éloquente leçon dans ce silence de Jésus, pour nous qui ne savons pas souffrir sans répandre notre douleur en un torrent de paroles! Sachons à l’exemple de Jésus souffrir silencieusement et réprimons ce besoin d’épanchement qui ne sert souvent qu’à nourrir l’amour-propre. Si vous saviez bien méditer, mes chères filles, sur la croix de J.C., vous désireriez les souffrances, les ingratitudes, les brisements de coeur que N.S. a endurés uniquement par amour pour les hommes. Dieu le Père avait répandu sur la terre la coupe de sa colère et nul homme n’avait été trouvé digne de l’épuiser. Il fallait qu’un Dieu communiquât à un homme une puissance infinie pour souffrir, et c’est pourquoi J.C. a accepté de la main de son Père la coupe des amertumes et il l’a épuisée. N’y aura-t-il pas une d’entre vous, mes filles, qui veuille accepter avec J.C. cet état de victime: la croix est un autel sur lequel il s’immole et sur lequel il vous invite à vous sacrifier aussi; la croix est une chaire du haut de laquelle il vous prêche l’amour des souffrances, vous disant si vous êtes meurtries que jamais vous ne le serez autant qu’il le fut par le poids de vos ingratitudes; enfin la croix est l’étendard du grand Roi sous lequel viennent se ranger seulement les âmes généreuses qui ont le courage de planter dans leur coeur ce divin étendard, de monter sur cet autel pour s’y immoler, et de suivre Jésus dans la voie douloureuse où nos pensées vont l’accompagner.

Notes et post-scriptum