A des dames ou jeunes filles

NOV 1863 Nîmes Tertiaires Dames
Informations générales
  • A des dames ou jeunes filles
  • Retraite [sur la Passion], commencée le 8 novembre 1863
    Dix-septième instruction [La crucifixion]
  • BZ 5 (notes de Cécile Varin), pp. 49-52.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 BIEN SUPREME
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 HABITUDE DU PECHE VENIEL
    1 HUMILITE
    1 LACHETE
    1 MORTIFICATION CORPORELLE
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PECHE MORTEL
    1 SALUT DU GENRE HUMAIN
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VERTU DE PENITENCE
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Dames
  • Du 8 au 15 novembre 1863
  • NOV 1863
  • Nîmes
  • Prieuré des Religieuses de l'Assomption
La lettre

Et là ils le crucifièrent.

Pendant la douloureuse scène du crucifiement, Jésus souffrit tout tout ce qu’une nature humaine unie à la nature divine pouvait souffrir, et ses douleurs furent infinies.

Douleurs du corps d’abord. Il n’est pas une douleur que N.S. n’ait ressentie dans sa chair adorable rendue si parfaite par l’union à la divinité. Mais c’est sur cette chair innocente que tombait toute la colère du Père céleste; il la voyait comme enveloppée de tous les péchés du monde, et les coups de la justice divine tombaient sur cette enveloppe hideuse dont vos péchés, mes filles, augmentaient l’horreur. Apprenons, nous aussi, à souffrir dans notre corps: la douleur physique était nécessaire pour satisfaire la justice divine. Nos corps sont des instruments de péchés, ils doivent donc expier par la pénitence et par l’acceptation des douleurs physiques que malheureusement nous redoutons tellement.

Mais si tous les sens et toutes les parties du corps de N.S. souffrirent infiniment pendant le crucifiement, que dire des souffrances de son âme?… Les âmes pourraient se diviser en trois catégories: les âmes souillées par le péché mortel, les âmes tièdes et attachées au péché veniel, et enfin les âmes qui aspirent à la perfection. J’espère, mes filles, qu’aucune d’entre vous n’appartient à cette première catégorie, mais songez au moins à tout ce que N.S. souffrit dans son coeur embrasé d’amour lorsqu’il considérait tant d’âmes pour lesquelles sa mort serait inutile!… Sans nous arrêter davantage sur ces douleurs causées à N.S. par ces âmes grandes pécheresses, examinons ce que lui font souffrir les âmes tièdes, les petites pécheresses comme vous êtes sans doute presque toutes. Oh! combien N.S. devait souffrir, mes chères filles, lorsque du haut de la Croix il voyait tant d’âmes insensibles à son appel, ennuyées de méditer sa douleur, remettant de jour en jour leur conversion et si peu empressées de compatir à ses immenses douleurs. Mais aussi combien lui étaient agréables ces âmes avides de le consoler par leur amour douloureux. Les douleurs que N.S. ressentait dans son âme et qui venaient de son Père étaient immenses, et il les acceptait dans toute leur étendue. Considérez encore, mes filles, dans quel état de dépendance N.S. s’était mis en se laissant attacher à la croix. Ses mains clouées ne pouvaient plus se lever pour bénir, ses pieds ne pouvaient plus agir, il était là dans l’immobilité, nous prêchant ainsi l’amour de l’obéissance et de la dépendance, l’obéissance en esprit de foi à ceux qui ont autorité sur nous, l’obéissance à Dieu et à sa grâce, nous laissant conduire par ses divines inspirations jusqu’à l’immolation la plus complète. Ecoutez-le vous disant: Ma fille, veux-tu enfin obéir et t’humilier. L’obéissance seule peut te sauver, elle te conduira peut-être comme moi jusqu’à la mort de la croix, mais après le sacrifice il y a la récompense, et moi-même je serai dans le ciel le prix de ton obéissance.

Notes et post-scriptum