- A des dames ou jeunes filles
- Retraite [sur la Passion], commencée le 8 novembre 1863
Dix-neuvième instruction [Le sang de Jésus-Christ] - BZ 5 (notes de Cécile Varin), pp. 56-60.
- 1 AGONIE DE JESUS-CHRIST
1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
1 BAPTEME
1 CIRCONCISION DE JESUS-CHRIST
1 CONFIRMATION
1 GRACE
1 HUMILITE
1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
1 JESUS-CHRIST AUTEUR DU PARDON
1 JOIE SPIRITUELLE
1 JUSTICE DE DIEU
1 PASSION DE JESUS-CHRIST
1 PECHE ORIGINEL
1 PERFECTION
1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
1 REDEMPTION
1 SACERDOCE
1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
1 SALUT DU GENRE HUMAIN
1 SANG DE JESUS-CHRIST
1 UNION A JESUS-CHRIST
1 VIE DE SACRIFICE
1 VIE SPIRITUELLE
2 ADAM - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Dames
- Du 8 au 15 novembre 1863
- NOV 1863
- Nîmes
- Prieuré des Religieuses de l'Assomption
Le sang de J.C. nous purifie.
Le mystère du sang de J.C. répandu pour le salut du monde est quelque chose de si grand que des auteurs y ont consacré des ouvrages considérables, et on ne sait comment exprimer la vertu de ce sang précieux. Nous allons considérer en premier lieu les différentes effusions de ce sang, nous verrons ensuite quels sont ses fruits.
J.C. a commencé à répandre son sang à la Circoncision; là il a été marqué du sceau de victime, et ici se présente une grande question pour l’âme qui veut suivre Jésus. Veut-elle se laisser marquer comme victime?… Elle a été marquée d’un sceau divin par le baptême et la confirmation, mais il faut encore qu’elle aille s’offrir d’une manière plus particulière par un effet de sa pleine et entière volonté. Pendant une retraite, Dieu vous appelle, mes filles, à une vie plus parfaite, et il s’agit peut-être d’un seul acte pour vous marquer de ce sceau dont J.C. a voulu être marqué. Tous nous sommes prêtres et toutes vous devez à Dieu un sacrifice. Soyez donc vos propres victimes en union avec J.C., et si votre coeur est déchiré, si le sang coule, rappelez-vous que Jésus a aussi laissé couler son sang pour vous.
Au jardin des oliviers, Jésus a sué du sang. Le premier Adam avait péché dans un jardin de délices, et là il avait entendu la sentence qui le condamnait à un travail pénible sur une terre désormais ingrate. Ici nous voyons le nouvel Adam arrosant de son sang cette terre que le péché avait souillée et acceptant le travail pénible de la régénération, mais avec une amertume si profonde qu’une sueur de sang l’inondait dans ce terrible combat. Apprenez, mes filles, à ne pas vous effrayer du travail de la perfection quelque pénible qu’elle vous paraisse, et si quelquefois une sueur de sang doit vous inonder, regardez le modèle qui vous est donné au jardin des oliviers.
Dans la flagellation, J.C. a répandu son sang comme un esclave, et c’est dans cet humiliant supplice qu’il a puisé une magnifique royauté. En vous rendant esclaves de Dieu, mes filles, sachez que vous deviendrez reines; mais ne vous étonnez pas si vous rencontrez des sacrifices et des humiliations. C’est dans son sang que J.C. s’est fait roi, il veut que les âmes ses épouses deviennent reines dans les humiliations et jusque dans les abaissements les plus sanglants.
Enfin, sur la croix J.C. a répandu son sang par les ouvertures de ses pieds et de ses mains, comme par quatre fontaines auxquelles s’ajoute une cinquième, par l’ouverture de son côté, et alors fut accomplie cette parole de l’Ecriture: vous puiserez avec joie comme dans des fontaines d’eau vive aux sources du Sauveur, car ici c’est principalement comme Sauveur des hommes qu’il répand son sang. D’où vient cette joie sur le calvaire dont parle ici l’Ecriture? Si nous devons aller avec joie à ces sources du salut, c’est que Jésus les faisait couler avec joie, d’une part à cause de la vision béatifique dont son âme divine jouissait, et d’autre part à cause de l’amour qu’il portait aux hommes. Au milieu des souffrances, ayons aussi de la joie en union avec J.C., car c’est l’amour des souffrances qui a fait les saints.
Examinons maintenant les fruits du sang précieux de N.S. Je vais vous en indiquer quatre principaux. Ce sang divin lave les péchés du monde, et en considérant cette vertu divine, rougissons de notre négligence à nous plonger dans ce bassin préparé pour nous purifier non seulement des péchés mortels, mais des moindres taches vénielles que nous contractons chaque jour. L’Eglise nous offre plusieurs moyens de nous purifier par ce précieux sang: l’eau bénite, l’oraison dominicale, etc. Le sang de N.S. paie nos dettes envers la justice divine. Troisièmement il est pour nous un principe de vie: le sang c’est la vie de l’homme, et si le péché a donné la mort à l’homme formé par la main de Dieu avec un peu de boue, le sang de J.C. mêlé à cette boue lui communiquera une vie mille fois plus belle que cette première vie qu’il a perdue, puisque ce sera la vie de J.C. Le sang de J.C. dépose en nous le germe de la sainteté; voyez, mes filles, à quel degré de sainteté vous êtes appelées par l’effusion du sang de J.C. Le sang du Dieu dont les anges proclament sans cesse la sainteté vous est donné: laissez-vous donc pénétrer par ce sang divin, qui vous purifiera sans cesse de vos souillures, devenez des saintes quoique votre sang doive couler et ne reculez pas devant le sacrifice et l’immolation, parce que vous trouverez dans le sang de J.C. la force nécessaire pour être des victimes dignes d’être offertes au Père céleste en union avec son Fils.