A des dames ou jeunes filles

JAN 1864 Alès Dames Miséricorde
Informations générales
  • A des dames ou jeunes filles
  • Retraite commencée le 18 janvier 1864
    [Première instruction. Conditions de la retraite]
  • BZ 6, pp. 59-63 (notes de Cécile Varin).
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 EFFORT
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 MODERES
    1 ORDRE SURNATUREL
    1 PAIX DE L'AME
    1 REFLEXION
    1 REFORME DU CARACTERE
    1 RETRAITE SPIRITUELLE
    1 TIEDEUR
    2 VARIN d'AINVELLE, CECILE
  • Dames de la Miséricorde d'Alès
  • Dames Miséricorde
  • Du 18 au 24 janvier 1864
  • JAN 1864
  • Alès
La lettre

La parole de Dieu s’est fait entendre à la ville qu’il aime.

Je demande de vous, mesdames, au commencement de cette retraite, deux choses, deux conditions essentielles sans lesquelles la parole de Dieu que je vous apporte ne serait pas profitable à vos âmes: ces deux conditions sont la réflexion et l’action ou plutôt l’effort.

Vous êtes toutes, je n’en doute pas, des personnes pieuses ou qui voulez le devenir; il y en a parmi vous qui remettent d’une semaine à l’autre, d’une année à l’autre, leur conversion à une vie plus parfaite; celles-là doivent réfléchir sérieusement; d’autres passant avec raison pour des personnes de piété ont cependant une raideur, une sécheresse dans le service de Dieu qu’elles doivent faire disparaître; elles doivent aussi réfléchir; d’autres ont un caractère désagréable, elles aiment à déchirer leur prochain, à se livrer à mille petites mauvaises habitudes et ne peuvent dompter leur caractère comme une petite sainte dont l’Eglise célèbre aujourd’hui la fête et qui vit couché à ses pieds le lion qui devait la dévorer; ainsi, mesdames, vous avez chacune un lion, un tigre, un chat, que sais-je, il faut réfléchir comment vous pourrez adoucir et dompter ce caractère trop souvent indocile envers N.S.J.C. à qui appartient cependant un empire absolu sur tout votre être. Il est dur et pénible de réfléchir sur soi-même et de voir toute la corruption de son coeur, mais c’est ce qui m’amène à la seconde des conditions exigées; voilà précisément où réside l’effort. Oui, mesdames, une retraite sérieuse est une chose insupportable pour une personne qui aime la vie naturelle. La vie naturelle, c’est la vie commode, aisée, la piété qui prend dans l’Evangile ce qui lui convient et laisse ce qui ne lui convient pas; la vie surnaturelle, c’est celle qui se règle sur cette parole de N.S.: si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à soi-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Si vous parvenez, mesdames, à effacer cette parole, alors je vous permets de vivre comme vous l’entendrez, mais comme l’Evangile subsiste toujours, je suis obligé de vous dire que, si vous ne renoncez à vous-mêmes, si vous ne prenez votre croix et si vous ne suivez Jésus, vous n’êtes pas chrétiennes.

Réfléchissez donc, mesdames, pendant cette retraite qui vous paraîtra peut-être dure et sévère, et voyez ce que vous voulez donner à Dieu. Songez que lorsqu’on est entré une fois dans la voie de la croix on ne peut plus s’arrêter: il est terrible, j’en conviens, de s’engager dans un chemin au terme duquel on ne voit que des ténèbres, des brouillards, des épreuves par lesquelles ont passé les plus grands saints; il faut bien des efforts pour sortir de cette vie naturelle et si commode, et pour suivre J.C. crucifié. C’est pourquoi je vous engage à réfléchir sérieusement au pied du crucifix, car lorsque vous aurez commencé à vous donner à Dieu, vous ne pourrez plus vous arrêter. Mais au-delà des brouillards, des ténèbres et des épreuves, vous trouverez enfin la lumière et la paix que N.S. promet à tous ceux qui l’auront suivi courageusement avec persévérance.

Notes et post-scriptum