Instructions du mardi aux maîtres du collège

15 OCT 1867 Nîmes COLLEGE maîtres
Informations générales
  • Instructions du mardi aux maîtres du collège
  • [Devenir et produire des saints]
  • Orig.ms. DI 173 (Procès-verbal de Louis Allemand).
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CORPS ENSEIGNANT
    1 EGLISE
    1 ENFANTEMENT DES AMES
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 LUTTE ENTRE L'EGLISE ET LA REVOLUTION
    1 ORAISON
    1 OUBLI DE SOI
    1 PERSEVERANCE
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 SAINTETE
    1 SAINTS
    1 SERMONS
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 ALLEMAND, LOUIS
    2 FRANCOIS DE SALES, SAINT
    2 FRANCOIS XAVIER, SAINT
    2 GAETAN DE THIENE
    2 IGNACE DE LOYOLA, SAINT
    2 JEAN DE LA CROIX, SAINT
    2 JEROME-EMILIEN, SAINT
    2 JOSEPH CALASANCZ, SAINT
    2 PAUL, SAINT
    2 PHILIPPE NERI, SAINT
    2 THERESE, SAINTE
    2 VINCENT DE PAUL, SAINT
    3 SAINT-GILLES
  • Maîtres du collège
  • COLLEGE maîtres
  • Mardi 15 octobre 1867
  • 15 OCT 1867
  • Nîmes
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Le rév. père d’Alzon a réuni tous les professeurs dans la petite chapelle. Après avoir célébré la Sainte Messe, il a annoncé qu’il allait reprendre la série des instructions dont les membres de l’ancien T.O. n’ont pas perdu le souvenir. Le Père veut bien nous dire qu’il se propose de ne plus les interrompre sans une indispensable nécessité. Il sacrifiera volontiers ce qu’on pourrait nommer les plaisirs pieux, comme la fête qui doit avoir lieu mardi prochain à Saint-Gilles. L’exercice aura donc lieu tous les mardis à 6 h. 3/4.

Dès le début le Père veut bien nous faire part de trois questions qui l’occupaient à Rome à l’époque de son ordination: les Protestants, les Carmélites, le Collège. Pour les Protestants, il a été fait bien peu. Mais les Carmélites sont à Nîmes, et quoique le Père se soit servi de la formule insipiens dico, il n’en est pas moins vrai qu’il est l’auteur de cette fondation. Il est permis d’espérer que les filles de Ste Thérèse ne l’ont pas oublié et qu’elles prient en ce jour leur sainte patronne pour le collège. Quoi qu’il en soit Ste Thérèse a plus d’une leçon à donner à des maîtres chrétiens. Elle disait à Dieu: Que d’autres fassent plus que moi pour vous, ô mon Dieu, je l’accorde; mais qu’un autre vous aime plus que moi, je ne saurais en convenir. Quel défi et qu’il est humiliant pour des hommes! Acceptons-le toutefois; rougissons de nous être laissés dépasser et visons d’abord à atteindre l’amour de Ste Thérèse, puis à le dépasser, allons jusqu’à l’amour de N.S. lui-même, ne mettons point de borne à notre ambition sur ce point. Ou plutôt revenons au texte de saint Paul… neque masculus, neque femina.

Que si nous voulons des modèles dans notre temps, nous avons S. Jean de la Croix, St Ignace, St François-Xavier, St Philippe de Néri, St François de Sales, St Joseph Calasanz, St Gaétan, St Jérôme Emilien, St Vincent de Paul et toute cette pléiade de saints que l’invasion de la Réforme fit germer dans l’Eglise. Aujourd’hui qu’un mal pire nous menace, la Révolution, il faut encore plus de saints et nous devons travailler à devenir et à produire des saints.

Le but général, la sainteté, l’amour effectif de Dieu, les grands moyens pour atteindre ce but, sont les mêmes pour nous que pour Ste Thérèse. C’est la prière, la méditation, l’abnégation, le sacrifice. Demandons-nous chaque jour ce que nous faisons pour Dieu, en quoi et comment nous savons nous sacrifier pour lui dans l’exercice de notre profession. Ste Thérèse a fondé 32 couvents, [cinq ou six mots illisibles] omni ope destituta, mais ayant encore à vaincre l’opposition des prélats, combattue par des prêtres et même par les anciens Carmes. Après 32 ans d’exercice du professorat, nous pouvons dire que nous avons fait 32 fondations si chaque année nous avons fait de notre classe une oeuvre dans le sens authentique en formant chaque année une nouvelle famille de saints.

Dans toute sa vie, Ste Thérèse était préoccupée du désir de combattre l’hérésie. L’Assomption est dans un pays protestant, c’est même là sa raison d’être et l’opposition qu’elle rencontre chez de certains catholiques en est encore un témoignage. Il faut vaincre ces oppositions comme Ste Thérèse par la persévérance dans la prière et l’esprit de sacrifice; il faut que notre [trois ou quatre mots illisibles] ce qu’elle doit être à côté de l’hérésie. Peut-être ne remporterons-nous point la victoire. Mais Dieu récompense ceux qui combattent bien et nous aurons la gloire d’avoir poursuivi le combat.

Notes et post-scriptum