Aux Adoratrices

26 MAR 1858 Nîmes ADORATRICES
Informations générales
  • Aux Adoratrices
  • Marie, modèle des Adoratrices
  • ECRITS SPIRITUELS, pp. 1264-1266
  • CC 1, pp. 55-60 (cahier d'inconnue).
Informations détaillées
  • 1 ADORATION
    1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 APOTRES
    1 CHARITE DE MARIE
    1 COMPASSION DE LA SAINTE VIERGE
    1 ENERGIE
    1 EPREUVES
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 FOI
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 JOIE SPIRITUELLE
    1 JUIFS
    1 MERE DE L'EGLISE
    1 MORT DE JESUS-CHRIST
    1 OUBLI DE SOI
    1 PRIERE DE DEMANDE
    1 PRIERES AU PIED DE LA CROIX
    1 PROTECTION DE LA SAINTE VIERGE
    1 SALUT DES AMES
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VIE DE PRIERE
    2 JUDAS
  • Adoratrices du Saint-Sacrement
  • ADORATRICES
  • 26 mars 1858
  • 26 MAR 1858
  • Nîmes
La lettre

Son énergie.

La fête que nous célébrons aujourd’hui, mes chères filles, après celle du Saint Sacrement, est une de celles qui va le mieux aux adoratrices. Quel modèle plus parfait pouvez-vous prendre dans vos adorations que celui de Marie auprès de la croix où elle a suivi Jésus. Les Juifs ont assouvi leur haine, les bourreaux leur cruauté; Judas a exécuté sa trahison, les Apôtres se sont dispersés et Marie seule, accompagnée de quelques pieuses femmes et du disciple que Jésus aimait, l’a suivi au Calvaire. Croyez-vous que son coeur de mère n’ait pas des angoisses effrayantes, et qu’elle soit arrivée là sans avoir surmonté la faiblesse de la nature, rebutée des souffrances qui l’attendaient? Non, n’en doutez pas, la grandeur de son sacrifice s’était présenté dans tout ce qu’il avait de terrible; elle savait qu’elle allait voir expirer son Dieu et son fils, mais elle veut assister à ce moment de douleur extrême et rester avec Jésus, jusqu’à son dernier soupir.

Ses douleurs.

A l’exemple de Marie, mes chères filles, et la prenant pour modèle dans vos adorations, tenez-vous aussi aux pieds de la croix, lorsqu’il plaît à Jésus-Christ de vous y clouer avec lui. Que les dégoûts, les sécheresses, les ennuis, les ténèbres mêmes qui se rencontrent quelquefois dans la prière, ne vous empêchent pas de la prolonger autant que vous le devez. Vous souffrirez, il est vrai, vous serez immolées, mais le Dieu du Calvaire, et votre Mère au pied de la croix, ont mille fois plus souffert que vous; une seule chose vous soutiendra si vous êtes fidèles, c’est la grâce qui vous est accordée de pouvoir mettre vos faiblesses, vos souffrances auprès de celles de votre Dieu et de votre tendre Mère.

Marie au pied de la croix ne pensait qu’aux tourments de son divin Fils. Il n’est pas dit qu’elle succombait sous le poids de sa douleur, mais au contraire qu’elle était debout. Elle s’oubliait entièrement pour tout rapporter à la grande victime du Calvaire qui, en lui donnant une grande intensité de souffrance, lui donnait aussi une grande puissance et une grande consolation de souffrir. Qui pourrait comprendre les flots d’amertume qui sortaient du coeur de Jésus et se répandaient dans celui de sa mère! qui pourrait exprimer ce qui se passait dans ces coeurs et rester insensible à tant d’amour! Marie auprès de la croix représentait l’Eglise tout entière, au nom de laquelle, et pour laquelle elle adorait Jésus.

Son abnégation.

Que Marie soit encore votre modèle, mes chères filles, dans toutes vos adorations; à son exemple oubliez-vous vous-mêmes, pour ne songer qu’à Jésus. Il est dans ce moment oublié, insulté, outragé, de la plupart des hommes; la foi est attaquée de toute manière; les personnes mêmes qui pratiquent, semblent se laisser insinuer des pensées et des sentiments contraires à ceux de Jésus. Si notre foi était ardente et vive, nous devrions sécher de douleur à la vue de tant de maux et de tant d’ingratitude; au moins ne soyons jamais du nombre de ceux qui outragent Jésus, et à l’exemple de Marie, notre modèle, oublions-nous, pour prendre ses intérêts, pour lui gagner des coeurs par nos prières et nos exemples et le dédommager de tout ce qu’il souffre en consentant à souffrir avec lui; avec Marie, nous sentirons alors la puissance qu’il nous donnera pour souffrir et la consolation qui se trouve dans la souffrance.

Sa compassion pour les pécheurs.

Enfin Marie, au pied de la croix, est véritablement le refuge des pécheurs, puisqu’elle les reçoit tous pour ses enfants, à la place de Jésus qui va expirer. Admirons la générosité et l’amour avec lesquels elle accepte les bourreaux de son Fils, et ceux qui sont la cause de sa mort. Elle peut donc dire à ce Fils en priant pour eux: « Voilà toutes les âmes rebelles qui vous ont outragé; je vous les offre sur ces mêmes bras qui vous ont si souvent porté, et sur lesquels vous avez bien voulu vous reposer. Rappelez-vous toutes les fatigues que j’ai endurées, tous les soins que je vous ai prodigués, et je vous en conjure, au nom de tout cela, ayez pitié des enfants que vous me donnez et que j’accepte pour votre amour ». C’est surtout dans vos adorations, mes filles, que vous devez prier pour les âmes égarées; mais, à l’exemple de Marie au pied de la croix, n’ouliez pas les pécheurs dont vous avez le plus à vous plaindre. Suppliez particulièrement pour eux et recommandez-les à Dieu pour qu’il les sauve. Imitant ainsi la charité de votre Sauveur et l’amour de votre mère, vous vous rendrez dignes d’être unies dans l’éternité à celui qui est l’Epoux de vos âmes.

Notes et post-scriptum