- Aux Adoratrices
- Jésus à Gethsémani, modèle des Adoratrices
- ECRITS SPIRITUELS, pp. 1266-1270
- CC 1, pp. 60-67 (cahier d'inconnue).
- 1 AGONIE DE JESUS-CHRIST
1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
1 AMOUR DU CHRIST
1 ANGES
1 EPOUSES DU CHRIST
1 EPREUVES
1 HAINE DE SATAN CONTRE JESUS-CHRIST
1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
1 INGRATITUDE ENVERS DIEU
1 JUSTICE DE DIEU
1 LUTTE CONTRE LE PECHE
1 PERSEVERANCE
1 PRIERE DE JESUS-CHRIST
1 PURIFICATION
1 PURIFICATIONS SPIRITUELLES
1 REFORME DU COEUR
1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
1 SALUT DES AMES
1 SATAN
1 UNION A JESUS-CHRIST
1 VERTUS THEOLOGALES
1 VIE DE PRIERE
1 VIE DE SACRIFICE
2 GABRIEL, SAINT
2 JACQUES, SAINT
2 JEAN, SAINT
2 PIERRE, SAINT
2 ZACHARIE
3 JERUSALEM, GETHSEMANI - Adoratrices du Saint-Sacrement
- ADORATRICES
- Jeudi Saint, 1er avril 1858
- 1 APR 1858
- Nîmes
Dans ma dernière instruction je vous ai montré Marie au pied de la croix comme le modèle que vous devez prendre dans vos adorations. Aujourd’hui je viens vous proposer un modèle plus parfait encore: ce sera Jésus-Christ lui-même, agonisant au jardin des Olives, dont vous devez continuer la prière.
Après avoir institué la dernière et la plus grande merveille de son amour et avoir établi le sacerdoce pour le perpétuer jusqu’à la fin des siècles; après avoir dit à ses apôtres, pour leur marquer l’union qui existait entre eux: Je suis la vigne, vous êtes les sarments, et d’autres paroles pleines d’amour et de tendresse, nous suivrons Jésus à Gethsémani où nous le considérerons comme victime de la justice de son Père et de l’abandon des hommes.
La justice de Dieu.
La justice de Dieu est infinie, elle est la ceinture de ses reins, c’est l’Esprit Saint lui-même qui le dit; aussi qui pourrait comprendre ce qu’elle a de terrible dans ses effets, puisque c’est sur Dieu lui-même, couvert des iniquités de tous, qu’elle va s’opérer. Et le coeur de Jésus se dilate encore pour recevoir les flots de douleur que lui prépare son Père qui oublie tout ce qu’est ce Fils bien-aimé, pour ne voir en lui que la personne des pécheurs et lui laisser toute l’horreur de son sacrifice dont il ne peut soutenir la vue. Ainsi abîmé par la souffrance et succombant sous le poids de cette justice infinie, il demande que ce calice s’éloigne de lui, puisqu’il ne peut soutenir son amertume et le voir inutile pour tant d’âmes qui n’en profiteront pas. Mais Dieu le Père est insensible à tout et ne se laisse point fléchir. Que devez-vous faire, mes chères filles, sinon consentir à être victimes avec Jésus. C’est le moment de vous mettre à ses côtés et de désarmer la justice divine. C’est avec lui que vous devez vous offrir pour continuer sa prière et expier les crimes qui se commettent chaque jour.
L’abandon des hommes.
Mais si Jésus est écrasé par la justice de son Père, les hommes pour lesquels il a tant fait ne l’oublieront pas et le soutiendront dans ce moment terrible où son Père est irrité! Il n’en sera rien, mes chères filles, il a pris avec lui trois apôtres, Pierre le disciple de la foi, Jacques le disciple de l’espérance, Jean le disciple de l’amour; mais eux, ne comprenant rien à ce que Jésus leur avait dit, ils le laissent seul, et ne songent ni à le consoler, ni à le soutenir. Par le sommeil des trois apôtres, Jésus veut nous faire comprendre aussi que les trois vertus qu’ils représentaient ne le consolaient pas plus au moment de son abattement. Apprenez de là à sacrifier toutes les affections, tous les secours humains; que rien ne vous retienne et ne vous arrête; immolez tout sans réserve pour un Dieu qui, par amour pour vous, a voulu tout immoler.
L’ange de consolation.
Jésus, abandonné, recommence donc sa prière et trouve dans son Père la même inflexibilité. Il succombe alors sous le poids de sa douleur et par le sang qu’il verse il donne la fécondité à l’Eglise, qu’il forme par ses souffrances.
Dans ce moment d’agonie extrême, un ange, envoyé des armées célestes, vient fortifier le Sauveur. On croit généralement que c’est l’archange Gabriel dont le nom signifie Force de Dieu, et qui ayant été envoyé à Zacharie, pour lui annoncer la naissance du Précurseur du Messie, à Marie pour la saluer comme Mère de Dieu, semble devoir être choisi pour soutenir Jésus. Quelle humiliation pour un Dieu, de recevoir l’assistance de sa créature! Jésus l’accepte cependant, et consent à vouloir être relevé par amour pour nous et pour compatir à nos faiblesses. Ici, mes filles, comprenez combien votre mission est admirable. Ce n’est pas à la place des apôtres que je vous mets, car quoiqu’accompagnant le Sauveur ils se sont endormis, mais je vous dis: c’est vous qui êtes choisies pour consoler votre Dieu de l’oubli de tant de créatures. C’est vous qui par votre amour devez remplir les fonctions de l’ange vis-à-vis de lui. Je vais plus loin, c’est encore plus que cela que vous devez être, je vous mets à la place même de Jésus; c’est sa prière que vous devez continuer toute votre vie, prière puissante, prière féconde, prière agréable à Dieu. Remarquez, mes filles, que l’Ange, ayant consolé notre Sauveur, disparaît et le laisse; de même la consolation n’a qu’un temps, puis elle se retire. Oh! sachez alors vous immoler, que votre prie-Dieu soit l’autel où vous vous sacrifierez tous les jours et à chaque instant du jour. Puisque Jésus sauve les âmes en souffrant et en répandant son sang, sachez que les vierges qui sont ses épouses et le coeur de son Eglise, doivent par leurs larmes et par leur sang aussi, travailler pour les âmes qu’il a sauvées et pour lesquelles il a bien voulu mourir.
La rage de l’enfer.
Enfin notre Dieu soumis à la justice de son Père et à l’oubli des hommes est encore victime de la rage de l’enfer. Il fut permis à Satan de le tourmenter, tout en ignorant qui il était, car s’il l’avait connu, jamais il n’aurait osé s’en approcher. Je vois donc le Sauveur en présence de tout ce qu’il y a de terrible, dans les horreurs de la mort, dans l’abandon de son Père céleste, et par-dessus tout, dans la pensée de l’inutilité de son sacrifice pour un grand nombre d’âmes qui persistent à se perdre. Les crimes du monde entier se pressent dans son coeur pour le tourmenter, et son âme divine ne peut soutenir le combat terrible que l’enfer lui présente en lui montrant son amour méconnu et outragé. Qui peut exprimer ses angoisses et comprendre sa douleur! Comme le divin Sauveur et à son exemple, vous avez aussi à vaincre l’enfer qui n’épargnera rien pour vous abattre et vous décourager. La tentation se présentera bien souvent pour tâcher de vous enlever Jésus. Ah! mes filles, apprenez de votre Sauveur, que c’est par la persévérance dans la prière que vous devez y résister. Que l’épreuve ne vous éloigne jamais de lui, mais qu’au contraire la grandeur de l’épreuve devienne la mesure de votre amour, et que cet amour croissant sans cesse et devenant votre vie, vous unisse de plus en plus à votre Dieu, vous fasse tout souffrir pour lui plaire jusqu’au jour où vous le posséderez pour l’éternité.