Aux Adoratrices

15 AUG 1862 Nîmes ADORATRICES
Informations générales
  • Aux Adoratrices
  • Assomption 1862
  • CC 1, pp. 88-93 (cahier d'inconnue).
Informations détaillées
  • 1 ACTION DU CHRIST DANS L'AME
    1 ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 HUMILITE DE LA SAINTE VIERGE
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 INNOCENCE DE MARIE
    1 MERE DE DIEU
    1 PRIERE POUR L'EGLISE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 PURIFICATION
    1 REFORME DU COEUR
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 VIE DE SILENCE
    2 MARIE-MADELEINE, SAINTE
  • Adoratrices du Saint-Sacrement
  • ADORATRICES
  • 15 août 1862
  • 15 AUG 1862
  • Nîmes
La lettre

Notre-Seigneur a laissé sa mère sur la terre pendant 25 ans, pour achever l’oeuvre admirable de sa purification.

Tout en Marie était dans un degré éminent de sainteté. Son amour pour Dieu était immense, ses affections naturelles étaient dans cette mesure si difficile à saisir, où l’on aime et où l’on se donne sans rien perdre de sa liberté intérieure; néanmoins Dieu trouva encore quelque chose à purifier en elle, d’abord son amour de mère! Cet amour si fort et si légitime que Dieu a mis jusque dans les entrailles de la femme, sera soumis à une longue et dure privation, mais la purification de Marie aura pour objet principalement ses sentiments et ses affections dans l’ordre surnaturel. N.S. en la tenant si longtemps éloignée de lui, veut purifier l’amour même qu’elle lui porte en la privant des douceurs de sa présence, et pendant vingt-cinq ans un travail de purification s’opère tous les jours en Marie, travail incessant et auquel rien n’échappera.

Notre-Seigneur, jaloux de la pureté et de l’éclat de sa mère, la laissera ainsi consumer dans elle par un amour d’attente (si je puis m’exprimer de cette manière) tout ce qui ne serait pas encore digne de la mère d’un Dieu. Dominant tout ce qui pourrait encore être trop naturel dans son amour pour son Fils, Marie accepte son éloignement et son isolement comme une préparation agréable à son divin Fils. Elle ne veut plus que sa volonté, et par un amour plus grand encore que celui qui rompit ses liens au jour de l’Assomption elle consent à vivre loin de l’objet de toutes ses affections. Cet amour qui un jour l’arracha à la terre, eut la force de l’y retenir durant 25 ans pour accomplir en elle cette purification admirable qui trouvait encore à retrancher et à épurer dans la plus pure des Vierges. Il fallait qu’en Marie tout fût digne de celui dont elle était la mère, et que la plus légère impression naturelle fût en quelque sorte divinisée.

C’est cet amour d’attente, mes filles, c’est cette purification de 25 ans imposée à la Vierge Immaculée, que je livre à vos méditations et que je vous propose comme modèle. Etudiez Marie pendant ses longues années d’attente, purifiant en elle tout ce qui n’était pas encore assez pur, acceptant les privations, l’isolement, la vie cachée, et dominant par un amour des plus surnaturels ses plus saints et ses plus ardents désirs.

Considérez ce que vous avez à sanctifier dans vos affections et à purifier dans vos rapports avec Dieu. Comment vous posez-vous dans vos rapports avec Jésus-Christ? Le laissez-vous libre dans son travail intime sur votre âme et acceptez-vous tous les retranchements qu’il vous demande dans l’ordre surnaturel? Vous le voyez, mes filles, il ne s’agit pas de changer quelque chose à votre vie extérieure. En remplissant vos devoirs et vos charges, vous pouvez arriver à cette perfection dont Marie vous offre le modèle, si comme elle, vous vous livrez à cette purification intérieure de l’amour.

Quand Notre-Seigneur fut ressuscité, il apparut à Marie-Madeleine, on ne suppose pas que ce soit la pécheresse. En le reconnaissant pour son Dieu, cette amante du Sauveur se précipitait à ses pieds pour les lui baiser. Mais en la repoussant il lui dit: « Ne me touchez pas » pour lui donner comme l’intelligence d’un amour plus grand, plus fort et s’élevant au-dessus du sensible de l’amour. C’est cette perfection de l’amour qui éclata en Marie, pendant ces 25 années d’exil que je vous donne à méditer. Rappelez-vous, mes filles, que plus vous aimerez, plus vous vous dégagerez du sensible de l’amour. C’est là la progression.

On marque dans la vie des saints, qu’arrivés à un certain degré, Dieu leur envoie des visions et des révélations: le corps y a sa part; plus tard l’amour s’épurant, les visions et les révélations cessent; c’est que l’âme dominant le corps se dégage d’une partie des chaînes qu’il lui impose et s’élève à des hauteurs où elle est seule à seule avec son Dieu. Si vous avez jamais des visions et des révélations, vous pouvez vous dire: je suis au début dans la voie de la perfection et bien loin encore de cet amour qui fut pendant 25 ans, la vie de la Sainte Vierge.

Si J.C. avait voulu employer sa mère à la conversion du monde, son action aurait été plus puissante que celle des apôtres, puisqu’elle en était la reine, mais non, J.C. la tient dans l’éloignement, la retraite, le silence et la prière, sa vie est une vie cachée!

Quel enseignement pour vous, mes filles. Que ne feriez-vous pas par vos prières, votre vie de sacrifice, votre vie immolée, si collectivement vous vouliez vous offrir à Dieu pour lui dire de bénir nos oeuvres. Vous nous aideriez comme Marie aida les apôtres.

Voyez quel amour sera désormais le vôtre, sur quoi se portera le travail de purification que Dieu exige de vous. Enfin dans quelle mesure vous consentirez à devenir nos aides dans les travaux que nous préparons, par votre esprit de prière et de sacrifice.

Notes et post-scriptum