Aux Adoratrices

29 SEP 1862 Nîmes ADORATRICES
Informations générales
  • Aux Adoratrices
  • Semblables aux Anges
  • ECRITS SPIRITUELS, pp. 1278-1281
  • CC 1, pp. 80-87 (cahier d'inconnue).
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ADORATION
    1 AME EPOUSE DE JESUS CHRIST
    1 ANGES
    1 BON EXEMPLE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CONDITIONS DE L'APOSTOLAT
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 DETACHEMENT
    1 LOUANGE
    1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
    1 PURETE D'INTENTION
    1 PURIFICATIONS SPIRITUELLES
    1 REINE DES ANGES
    1 SAINTS DESIRS
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VOCATION
    1 VOIE UNITIVE
    2 MELCHISEDECH
    2 MICHEL, SAINT
  • Adoratrices du Saint-Sacrement
  • ADORATRICES
  • 29 septembre 1862
  • 29 SEP 1862
  • Nîmes
La lettre

Saint-Michel, 29 septembre.

La fête que nous célébrons aujourd’hui me fournira l’occasion de vous développer cette pensée, qui se rattache parfaitement à nos précédentes instructions: « Qu’étant vierges, vous devez être semblables aux anges ». Les anges, mes enfants, sont purs, obéissants, porteurs des ordres de Dieu, et chargés de chanter ses louanges. Il est encore d’autres attributs, mais nous ne nous occuperons que de ces quatre.

Les anges sont purs, et par sa pureté la vierge doit être un ange! Les anges sont libres de tous liens et exempts de toute attache, ils n’ont de regard et d’amour que pour Dieu et sa gloire, et de préoccupations que pour son service. La vierge aussi doit être libre de tout lien, détachée de tout et n’avoir d’amour que pour Dieu, et de préoccupations que pour son service. Voilà, mes filles, ce que vous devez être… Y avez-vous jamais sérieusement pensé… Les anges furent soumis à une épreuve, ils ont connu la tentation de l’orgueil, mais aucune autre tentation ne les a jamais atteints. Ce n’est donc pas sous ce rapport que je vous propose la pureté des anges, comme modèle de la vôtre; leur pureté m’apparaît ici comme détachement, et c’est comme telle que je vous la propose. Je puis également vous appliquer ce qu’il est dit de Melchisédech: « qu’il était sans père, sans mère, sans génération, ne se rattachant qu’à Dieu ». L’épouse ordinaire quitte son père et sa mère, mais vous qui devez être semblables aux anges, il n’en est même plus question; il ne s’agit que de votre époux; il doit être votre tout, et donc vous être toute chose… C’est donc du plus intime de votre âme dont je parle, c’est du sacrifice de tout ce qui retient encore votre coeur… semblables aux anges, vous devez être libres de tous liens, de toute attache, de toute affection, pour être toujours prêtes à partir et à aller là où Dieu vous enverra. – Pour posséder cette liberté, il n’est pas nécessaire de changer de position, de se faire trappistine, non; il s’agit simplement de faire ce que nous faisons avec tout l’amour dont nous sommes capables, et une très grande pureté d’intention; toute la perfection est là; elle part du coeur, et n’est autre qu’un immense désir de plaire à Dieu; plus ce désir sera grand, plus nous ressemblerons aux anges…

Les anges sont obéissants. Quelle obéissance plus grande, plus pure, plus prompte que celle des anges; au moindre signe de la volonté de Dieu, ils se précipitent pour en hâter l’accomplissement. Ils sont jaloux qu’elle s’accomplisse en tout et partout, mais surtout qu’elle s’accomplisse en eux, et c’est le point vers lequel je veux insister. La vierge ne doit rien tant aimer que la volonté de son époux et ne rien tant désirer que l’accomplissement de cette volonté autour d’elle, mais plus particulièrement en elle-même. Si réellement vous êtes épouses, si votre coeur se sépare de tout pour n’être qu’à Dieu, il est impossible que la volonté de l’époux ne se fasse pas sentir intérieurement dans votre âme, par mille sacrifices qui vous seront demandés et par une foule d’exigences qui tendront toutes à vous séparer de tout pour vous unir davantage à Dieu. Eh bien! rien ne doit vous être plus cher que l’accomplissement de la volonté de Dieu dans le travail de votre perfection. Vous devez y apporter un zèle, une obéissance, égaux au zèle et à l’obéissance des anges. Vous devez être jalouses de retrancher en vous tout ce qui déplaît à votre époux; jalouses surtout de vous livrer aux flammes purificatrices de l’amour de Dieu, afin qu’elles détruisent et consument tout ce qui vous empêcherait de ressembler aux anges.

Les anges sont chargés de porter les ordres de Dieu. Leur nom seul l’indique: ange veut dire envoyé. Les anges sont autour du trône de Dieu, prêts à partir au moindre signe, pour aller jusqu’aux extrémités du monde. Comme vierges, mes filles, c’est aussi votre mission, vous êtes les envoyées de Dieu sur la terre, pour manifester sa volonté par tous vos actes, par votre douceur, votre patience, votre humilité, en un mot par tous les bons exemples que vous devez donner autour de vous. Une mission d’édification pèse sur vous. Tout votre corps appartient à Dieu; tous vos membres doivent vous aider à le glorifier et à étendre son règne. De la tête aux pieds, si j’ose m’exprimer ainsi, vous lui appartenez; mais c’est plus particulièrement avec votre langue et avec vos pieds, en parlant et en marchant, pour vous porter là où Dieu vous veut, que vous manifesterez ses ordres à la terre. Votre langue et vos pieds doivent être comme vos ailes, pour manifester les ordres de Dieu et les communiquer autour de vous. C’est surtout par une vie tout angélique que vous serez réellement les envoyées de Dieu.

Les anges chantent les louanges de Dieu. Et la vierge adoratrice qu’a-t-elle à faire, sinon à louer Dieu et à le glorifier, c’est là sa vocation. Vous êtes donc appelées, mes filles, à glorifier Dieu et tout en vous doit tendre à ce but. Les anges entourent par millions le trône du Très-Haut, chantent éternellement ses louanges et se consument d’amour à ses pieds. Comme vierges, vous avez les mêmes droits, c’est à vous dès ici-bas à entourer son trône, à l’aimer d’un amour qui devienne la plus étroite union. Vous pourrez ainsi égaler les anges, les surpasser même et leur dire un jour: »Permettez-moi, ô anges, de me ranger parmi vous. Je suis votre soeur, j’ose même dire, je suis votre soeur aînée; Marie, ma Mère, n’est-elle pas la Reine des anges, et comme vierge, comme épouse, ne suis-je pas appelée, non seulement à entourer le trône de Dieu, mais à le partager avec lui ». Vous voyez, mes filles, que vous pouvez égaler, dépasser même, les anges par votre amour, votre détachement, votre union avec Dieu, qui, commencée à la communion, se continuera dans le ciel. Ce qui chez lui est un effet de la nature sera chez vous le résultat de la grâce. Ayez, mes filles, l’ambition d’égaler les anges, de les surpasser. Oui, soyez ambitieuses, soyez même jalouses des anges. Oh! cette jalousie-là, je vous la permets, je vous la désire. Soyez saintement jalouses d’égaler la pureté des anges, par votre détachement et votre amour; leur obéissance, en ne refusant jamais rien aux exigences muettes de la grâce; leur zèle à porter les ordres de Dieu, en rendant votre vie, une manifestation intime de ces préceptes; enfin ayez le coeur tellement plein de cette divine jalousie, que tout en vous ne tende plus qu’à glorifier Dieu et que votre vie ne soit plus qu’un acte continu et incessant d’amour et d’adoration.

Notes et post-scriptum