Aux Religieuses de l’Assomption

AUG 1861 Auteuil RA
Informations générales
  • Aux Religieuses de l'Assomption
  • Retraite aux Religieuses de l'Assomption d'Auteuil en août 1861
    Troisième instruction - La Pauvreté
  • Cahiers d'Alzon, XI, pp. 34-47.
  • CZ 92, pp. 10-14 (Cop. dactyl. des notes de Soeur M.-Antoinette d'Altenheim).
Informations détaillées
  • 1 AFFRANCHISSEMENT SPIRITUEL
    1 AMBITION
    1 AME EPOUSE DE JESUS CHRIST
    1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 AUGUSTIN
    1 AVARICE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CHRIST CENTRE DE LA VIE SPIRITUELLE
    1 CONCUPISCENCE DE LA CHAIR
    1 CONCUPISCENCE DES YEUX
    1 DENUEMENT
    1 DETACHEMENT
    1 EFFORT
    1 EGOISME
    1 EMPIRE DE SATAN
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 ENVIE
    1 ESPRIT D'INDIFFERENCE
    1 FAUTE D'HABITUDE
    1 FIDELITE A L'ESPRIT DE LA REGLE
    1 FOI
    1 FORMATION DE JESUS CHRIST DANS L'AME
    1 FORTUNE
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 HABIT RELIGIEUX
    1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
    1 INJUSTICES
    1 JOIE SPIRITUELLE
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 NATIVITE
    1 ORGUEIL DE LA VIE
    1 PAUVRETE DE JESUS-CHRIST
    1 PRATIQUE DE LA PAUVRETE
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 PURETE D'INTENTION
    1 RECHERCHE DE DIEU
    1 REFORME DU COEUR
    1 SAINTETE
    1 USAGE DES BIENS DU RELIGIEUX
    1 VANITE
    1 VERTU DE PAUVRETE
    1 VETEMENT
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 VOEU DE PAUVRETE
    1 VOIE UNITIVE
    2 ALTENHEIM, MARIE-ANTOINETTE D'
    2 BOSSUET
    2 JACQUES, SAINT
    2 JEAN DE LA CROIX, SAINT
    2 JEAN, SAINT
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 ZEBEDEE
  • Religieuses de l'Assomption
  • RA
  • Du 17 au 23 août 1861
  • AUG 1861
  • Auteuil
La lettre

Troisième instruction. La Pauvreté.

« Vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une crèche(1). »

Le moment est venu où le Fils de Dieu arrive sur la terre… Il était convenable qu’il vînt avec certains caractères distinctifs: je laisse de côté le caractère de l’enfant: « vous trouverez un nouveau-né emmailloté ». Je prens la pauvreté: « couché dans une crèche », c’est sur ces paroles que je base mes considérations.

I. Jésus-Christ veut naître pauvre.

1° Pourquoi Notre-Seigneur a-t-il choisi la pauvreté? car c’est de ce choix qu’en découle la nécessité pour nous. 2° Quels sont les différents degrés de pauvreté vers lesquels nous devrons nous élever, par l’amour?

1° Pour nous donner une plus haute idée de sa divinité.

Et premièrement, il convenait que Notre-Seigneur arrivât en Dieu. Or, quelle idée de Dieu nous auraient donnée les richesses de la terre? Un berceau dont on aurait cherché à faire un trône, comme dit Bossuet, cela n’aurait servi à rien – il n’y a aucun rapport entre les richesses du ciel et les richesses de la terre – il aurait même été à craindre que les hommes n’eussent pas été au-delà de l’extérieur; nous en avons une preuve dans la demande que fait à Notre-Seigneur cette bonne femme, la mère des fils de Zébédée: Ordonnez que mes deux fils, etc(2). Elle se représentait sans doute un trône d’or sur lequel serait Notre-Seigneur et elle voulait qu’il eût pour premiers officiers Jacques et Jean. Telle est la faiblesse humaine. La pauvreté fut donc très convenablement choisie par Notre-Seigneur pour empêcher l’entraînement de ces désirs terrestres.

2° Pour nous donner une marque d’amour.

Laissez-moi faire un appel à vos souvenirs: lorsque vous étiez dans le monde, vous faisiez bien un petit bout de toilette… et lorsque vous faisiez des visites, vous aviez certainement un grand plaisir à voir les personnes, mais vous en aviez bien un petit à leur montrer cette toilette, voyons… Si Jésus-Christ fût venu avec cet éclat extérieur, l’humanité corrompue eût pu penser que Jésus-Christ était bien aise de montrer sa puissance. Il ne venait pas comme une femme vaniteuse, ou un homme très vaniteux (car les hommes et les femmes le sont), pour étaler sa magnificence, parce qu’il ne venait chercher que vous et qu’il ne venait pas se chercher lui-même. Sans doute, il venait pour procurer la gloire de son Père: « Gloire à Dieu dans les cieux », mais cette gloire est d’une autre nature; il était bon, convenable, équitable dans les plans divins que Notre-Seigneur naquît pauvre: « Ce ne sont pas vos biens que je cherche mais vous-mêmes(3). »

La pauvreté nous fait chercher Jésus pour lui-même.

Dans la vertu de pauvreté, la grande perfection est de ne chercher que Jésus-Christ: descendez dans votre coeur et voyez si vous ne cherchez que lui… Comment répondez-vous à cette pureté d’amour, à cet amour désintéressé qu’il nous montre par sa pauvreté?… Il est prêt à se dévouer pour nous mais voyez dans quelle indigence, dans quel dénuement il vient… Il veut nous attirer non par ce qui est autour de lui, mais par lui. C’est là la grande question d’amour sur laquelle nous devons bâtir le principe de la pauvreté religieuse puisque la pauvreté qu’a choisie Jésus-Christ a été une des marques de son amour envers nous.

L’amour désordonné de la richesse est l’arme de Satan. La pauvreté: l’arme de Jésus-Christ.

Jésus-Christ en venant dans le monde, rencontre les richesses qui étaient une divinité pour les hommes… elles étaient adorées sous tous les noms des faux dieux, ces masques que l’on a laissés aujourd’hui pour adorer les richesses elles-mêmes, je ne sais si cela vaut mieux… La richesse non pas en soi, telle que Dieu l’a faite mais telle qu’elle a été dégradée par le péché d’origine est devenue le grand appât avec lequel Satan entraîne ses victimes; elle fait naître l’injustice, l’avarice, l’amour des plaisirs, l’ambition… A ce double point de vue la richesse est le plus grand de tous les maux, car les plaisirs corrompent l’âme, l’ambition détourne du ciel. Jésus-Christ devait donc repousser ce qui était une arme si terrible dans la main de son ennemi. Jetez un coup d’oeil général sur le monde: qu’y voyez-vous? La richesse et ses conséquences, Satan et les richesses et en face, Jésus-Christ pauvre et dénué de tout… C’est pourquoi Jésus-Christ dit: je viens fonder mon royaume sur le mépris de la richesse qui n’est pas mauvaise en soi, mais je préviens les hommes des maux qui en découlent.

Je n’insiste pas là-dessus. Qu’est-ce que le monde admire, aime? tous ces hommes qui sont détournés de l’amour du ciel par l’amour des choses de la terre… peuvent-ils comprendre ces paroles de l’Apôtre: « Affectionnez-vous aux choses d’en haut(4) »? Les richesses n’étaient donc pas un cortège convenable pour Jésus-Christ. – Ces principes une fois posés, il faut en venir aux conséquences pratiques.

II. Degrés dans la pratique de la pauvreté.

Si Jésus-Christ est devenu pauvre pour m’apprendre à mépriser l’arme dont se sert Satan, à mépriser la pompe du monde, je dois entrer dans ses sentiments: aimer la pauvreté, et comment? Il y a différents degrés et voici le côté pratique.

Esprit de pauvreté dans la richesse.

Les richesses sont-elles mauvaises en elles-mêmes? Non; rien de ce que Dieu a créé n’est mauvais en soi; mais l’usage qu’en fait une volonté corrompue les peut rendre mauvaises. On peut se servir des richesses en observant ce conseil du psalmiste: « Si vos richesses s’accroissent n’y attachez pas votre coeur(5). » Si vous les avez, ne vous y attachez pas; si vous ne les avez pas, ne les désirez pas. Ceci est un avis pour tous; c’est la loi universelle.

La pauvreté religieuse source de sainteté.

Voulez-vous vous adresser une question intérieure: veux-je aller à Jésus-Christ autant qu’il m’a aimée?… Oui. – Dans ce cas, dépouillez-vous des richesses et embrassez la pauvreté religieuse. Or, en quoi consiste-t-elle? Il faut ici établir certains principes: la pauvreté se manifeste dans différents Ordres religieux de diverses manières; mais, je crois vous avoir déjà fait remarquer que sur cent vingt serviteurs de Dieu dont on poursuit la canonisation dans ce temps-ci, il y en a quarante de l’Ordre de Saint-François et on attribue ce nombre à l’esprit de pauvreté de cet Ordre. Cela posé, il est évident que la pauvreté est un élément de sainteté très grand. Le coeur a besoin d’aimer quelque chose; moins il aimera les choses de la terre, plus il aimera les choses du ciel, plus il prendra les moyens de chercher les choses du ciel; et les choses du ciel, ce n’est que Dieu: plus donc il aimera Dieu.

Le détachement du coeur.

De là, la nécessité de se séparer des choses de la terre: en vous en détachant, vous disposez des degrés dans votre coeur pour monter tous les jours vers Dieu. Veuillez examiner comment depuis votre voeu, vous envisagez le sacrifice des choses créées? N’êtes-vous pas au fond propriétaire de quelque chose? « Vous trouverez un nouveau-né couché dans une crèche. » Jésus-Christ ne touchant à la terre que par ce qu’il y a de plus humble, de plus répugnant et s’approchant ainsi de vous: Je veux une crèche, un berceau; je veux votre coeur, vous dit-il; j’ai voulu naître dans la pauvreté de la crèche, je veux naître aussi dans la pauvreté la plus absolue de votre coeur. Examinez… votre coeur est-il libre? Je prends ce côté de la pauvreté. Qu’est-ce qui gêne Notre-Seigneur dans la crèche? Il a besoin d’un peu de paille, mais pas autre chose et si vous y mettez un petit enfant chéri, une affection, une volonté, etc., Jésus-Christ sera-t-il libre? – Puis-je me placer en face de l’Enfant-Jésus et lui dire: voilà une petite fiancée, une épouse qui s’avance vers vous dans la pauvreté, dans le dénuement? Qu’ai-je besoin de détails? à quoi tenez-vous? à beaucoup de choses… vos cellules, vos costumes, vos livres, votre temps, la manière dont vous employez votre temps et dont vous le perdez aussi… les créatures, en quoi sont-elles un repos pour vous? Quelle est cette belle et sublime pauvreté que nous devrions avoir? – Nous devons former Jésus-Christ avec nos imperfections que nous voulons lui sacrifier.

Je vais vous donner un moyen, passez-moi la familiarité du mot, mais en retraite on peut parler plus simplement, je vais vous donner un moyen de faire coup double: vous pratiquerez la pauvreté et en même temps vous offrirez des éléments à la formation de Jésus-Christ en vous. Je veux être aussi pauvre de satisfactions matérielles, de jouissances que Jésus-Christ venant au monde et couché dans une crèche. Voilà un de ces moments où il faut faire silence dans son coeur, pour examiner si, à notre insu, certains sentiments, certaines attaches ne gênent pas la liberté de notre coeur. Vous êtes certainement dans la disposition générale de tout sacrifier: je vous ferais injure si je supposais que le jour où vous avez prononcé vos voeux, vous aviez fait une exception, une réserve, mais il faut aller à un troisième degré.

Le détachement des choses à notre usage.

Avec toutes nos promesses, nous manquons sans cesse à nos voeux… Jetez un coup d’oeil attentif sur le passé: depuis un an, qu’avez-vous fait pour pratiquer la pauvreté et en quoi y avez-vous manqué? – Je vous ai déjà dit qu’en vous prêchant, je me prêchais… j’ai beaucoup de scrupules, moi, à l’égard de la pauvreté; si vous n’en avez pas, je vous en fais mon compliment.

… Je sais bien que quand j’arriverai, je remettrai mon argent au P. Picard, j’ai oublié cette fois-ci… Notre Mère a la bonté de me nourrir, je l’en remercie… avec tout cela, je ne suis pas pauvre… C’est très commode, j’ai un bon souper, un joli parloir à paysage, un beau jardin, des personnes aimables avec qui je puis causer… j’ai des peurs épouvantables… faites un retour sur vous-mêmes: je ne fais aucun acte de propriété? Je ne me complais en rien? Lorsque je suis tentée de m’arrêter en quelque chose: mon Dieu, dois-je dire, je voudrais jouir de cela, mais vous êtes plus beau. – Je ne puis avoir la propriété de quoi que ce soit: si on venait vous dire tout à l’heure: ma Soeur, donnez-moi votre guimpe; répondriez-vous doucement: voilà mon voile aussi? – Vous ne trouvez jamais que l’on vous fait de petits passe-droits? Ma Soeur une telle est mieux traitée… Je ne veux m’attacher qu’à Dieu et Jésus-Christ n’est-il pas la richesse par excellence? « En Lui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la science(6). » Si j’avais de la foi gros comme un grain de sénevé, je saurais que si je possède Jésus-Christ, je suis assez riche… n’est-il pas au-dessus de toutes les richesses? Ayant la possibilité de certaines satisfactions, ne m’y suis-je jamais complue? ne me suis-je jamais accordé aucune jouissance de la matière? Nous en sommes tous là. – Je crois vous avoir fait une instruction l’année dernière sur ce que vous deviez vous servir de ces choses et non en jouir, uti non frui (selon ces deux mots de saint Augustin). Ne sentez-vous pas quelquefois une petite satisfaction dans certaines choses dont vous usez? ou une répulsion pour d’autres? Est-ce de la pauvreté, de l’indifférence?

Détachement dans les petites choses.

Mon Dieu, vous vous appuyez sur la crèche… moi, je ne puis pas vivre de l’air, mais en tout je dois séparer mon coeur… – Vous savez ce qui est dit dans Vert-vert:

… »Il est aussi des modes pour le voile

Il est un art de donner d’heureux tours

à l’étamine, à la plus simple toile. »

Je suis honteux de ces détails, mais n’êtes-vous pas vaniteuse?… dans un rien, une minutie?… Une dame me disait: c’est une nuance, une étoffe… et cela forme un petit tout… on a la propriété de la forme de la matière… Je vous livre ces réflexions; mais je veux vous faire observer que Dieu a mis à votre disposition les richesses du monde et celles de Jésus-Christ; par le voeu de pauvreté vous avez laissé les premières et pris les autres. Le voeu de pauvreté ne consiste pas dans un acte une fois accompli: l’histoire des Ordres religieux est là pour nous le prouver, malheureusement… Que de membres qui ont possédé après avoir promis de ne rien posséder!… Quand votre coeur s’attache à l’usage légitime, permis des choses créées, vous renoncez aux biens de Jésus-Christ, vous devenez pauvre de cette richesse qui devrait être votre seule ambition. Vous épouses, mères de Jésus-Christ, vous devez être jalouses des richesses dans l’ordre de vie que vous avez embrassé. Les richesses de la terre sont incompatibles avec celles dont Jésus-Christ veut vous combler. Laissez-moi vous dire ceci en passant, à vous qui n’êtes pas avancée dans la vie religieuse: vous ne vous rendez pas compte du mal que vous vous faites en ne débarrassant pas votre coeur de toute attache, en ne le plaçant pas dans une liberté absolue. Vous savez la comparaison de saint Jean de la Croix: qu’importe, dit-il, que l’oiseau soit attaché par un fil ou par une chaîne, s’il ne peut pas voler?… Que ce soit par cent mille livres de rente ou par un sou, si vous êtes attachées… vous ne sentez pas le bonheur du détachement positif…

Le détachement: effet d’indifférence.

Observez qu’il y a deux espèces de détachement: on vous met dans une cellule, entre quatre murs, il y a deux ou trois images et un lit de planches… vous n’avez pas grand-chose à posséder… c’est une pauvreté négative, mais aimez-vous d’être ainsi? aimeriez-vous d’avoir moins encore, afin de ressembler davantage à Jésus-Christ? Voilà ma soeur Roger Bon Temps à qui tout est égal… j’ai une cousine comme cela… tout lui est égal…

Le détachement preuve d’amour.

Mais à côté de cette indifférence, je veux y mettre de l’amour… je veux entrer dans le sentiment d’épouse et de mère, offrant ma pauvreté comme le lait dont je nourrirai Jésus-Christ avec un amour tendre et spécial. Je veux, mon Dieu, commencer une lutte entre vous et moi: vous quittez tout pour vous unir à mon âme et je veux quitter tout pour m’unir à vous. Votre âme doit se reposer en Notre-Seigneur, il veut vous prendre pour sa crèche… voyez ce dont vous devez vous dépouiller… préparez ce dénuement dans lequel vous devez être afin que Jésus-Christ soit libre, soit à l’aise dans votre coeur.

De même que toute vertu demande des efforts, cette pauvreté vous fournit l’occasion de donner des marques d’amour à Notre-Seigneur, et n’est-ce pas une sottise que d’avoir l’occasion de donner des preuves de l’amour que l’on a, et de n’en pas profiter?… Vous avez bon coeur, vous avez toutes l’esprit bien fait… je vous l’accorde… vous voulez plaire aux personnes qui vous entourent… et vous ne voudriez pas plaire à Notre-Seigneur? Vous profiterez donc de toutes les occasions pour donner de votre pauvreté à Jésus-Christ, vous en ferez une affaire d’amour. Je ne veux apporter ni le trouble, ni le scrupule, j’aurais manqué mon but s’il en était ainsi… mais je vous propose un progrès… toutes les fois que vous faites une pratique de dénuement, vous faites un cadeau à Jésus-Christ. Prenez donc la résolution de ne pas vous contenter du voeu strictement; mais, dans cet effort amoureux de pratiquer la pauvreté, d’aller au-delà de vos voeux – pas au-delà de la règle, remarquez bien – mais pour l’amour de Jésus-Christ. L’amour avec lequel vous pratiquerez les actes de pauvreté augmentera en vous la charité. Les richesses rendent égoïste. Par la pauvreté, le coeur est plus libre pour prendre son vol vers son centre… Cette pauvreté ainsi aimée, cette divine pauvreté nous introduit dans les choses divines… Jésus-Christ, notre unique but, notre richesse pourra nous mettre dans son coeur. Vous, ses épouses et ses mères, vous direz à Jésus-Christ: mon Dieu, je vous ai donné de ce que je n’avais pas: ce sont vos dons que je vous ai restitués; j’ai eu du bonheur à tout quitter pour vous donner une preuve d’amour… vous êtes désormais mon unique richesse… que mes efforts m’unissent à vous sur la terre afin que je jouisse davantage de vous dans le ciel. Ainsi soit-il.

Notes et post-scriptum
1. Luc, II, 12.
2. Matth., XX, 21.
3. II Cor., XII, 14.
4. Col., III, 2.
5. Ps., LXI, 11.
6. Col., II, 3.