Aux Adoratrices

27 MAR 1864 Nîmes ADORATRICES
Informations générales
  • Aux Adoratrices
  • Pâques [Les saintes femmes au sépulcre]
  • CC 3, pp. 119-129, pages impaires seules (carnet d'Isabelle de Mérignargues).
Informations détaillées
  • 1 ADORATION
    1 APPARITIONS DE JESUS-CHRIST
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CONTRARIETES
    1 DETACHEMENT
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 MANQUE DE FOI
    1 PAIX DE L'AME
    1 PAQUES
    1 RESPECT
    1 SAINTE COMMUNION
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 MARIE-MADELEINE, SAINTE
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
  • Adoratrices du Saint-Sacrement
  • ADORATRICES
  • 27 mars 1864
  • 27 MAR 1864
  • Nîmes
La lettre

Les saintes femmes par l’ardeur de leur amour ont mérité d’être les premières averties de la résurrection de J.C. Dans l’acte qu’elles firent d’aller au sépulcre avec des parfums précieux pour embaumer le corps du Sauveur, il y avait un manque de foi car il leur avait affirmativement annoncé que trois jours après sa mort il ressusciterait. Mais Dieu ne s’arrêtant pas à cette imperfection et ne voyant que l’acte d’un ardent amour, leur envoya un ange pour leur annoncer sa résurrection.

Sans revenir sur l’imperfection de leur foi que Dieu lui-même a excusée, demandons-nous quand est-ce que notre amour sera assez grand, assez fort, assez généreux pour tout surmonter et prouver à Dieu que nous l’aimons véritablement et par-dessus tout. La foi est ce qu’il y a de plus grand et de plus parfait, elle est la reine des vertus, elle les domine toutes mais l’amour en est le couronnement.

J.C. est descendu dans nos âmes par la communion, il y est comme dans un sépulcre attendant le moment de triompher de la mort pour ressusciter et nous faire ressusciter avec lui. Il est là dans nos coeurs, y déposant, y développant le germe de notre résurrection. Laisserons-nous J.C. opérer dans nos âmes par la communion le travail de sa résurrection, le laisserons-nous y développer les ailes de l’amour à l’aide desquelles nous nous élèverons au-dessus des choses de la terre pour nous envoler jusqu’au ciel? Jésus-Christ déposé en nos coeurs comme dans un sépulcre veut y opérer le travail mystérieux de sa résurrection et nous faisant passer par la nudité, le silence et l’isolement du tombeau. C’est ainsi qu’il nous fera arriver au degré d’amour où était arrivée Madeleine.

Lors de sa passion, il fut permis à l’amante du Sauveur d’arroser ses pieds de ses larmes, de les essuyer de ses cheveux. Mais après la résurrection quand Madeleine se précipite aux pieds de J.C., il l’arrête, la repousse par ces paroles: « Ne me touchez pas! » Grande et admirable leçon de pureté et de respect! Quand une âme veut participer au mystère de la résurrection, Dieu la fait passer par un long travail de purification. Il la sépare de tout ce qui est sensible, il l’isole pour que son coeur vide de tout s’élance vers lui avec un plus grand amour.

Jésus-Christ ressuscité voulait être traité avec le plus grand respect, il ne permettait plus à Madeleine de lui baiser les pieds, il la tenait à distance et aiguillonnait ainsi son amour. Dieu réclame de certaines âmes une plus grande pureté, un plus grand amour et un plus grand respect. Ne serais-je pas de ce nombre et dès lors prenant Madeleine pour modèle je dois imiter sa respectueuse tendresse.

(pratique)

M’attacher à Dieu de toute la force de mon âme, l’adorer dans le plus intime de mon coeur, m’y tenir calme, soumise, dépendante, faire de ma vie un long acte d’amour et d’adoration. Laisser tomber toute imagination, tous souvenirs pénibles pour que la révolte, l’agitation, le soulèvement ne troublent plus la paix intime de mon âme. Me laisser [mot illisible] et m’unir d’autant plus à Dieu que la surface sera plus agitée. Peu parler, peu raisonner avec soi-même, ne jamais s’entretenir de ses troubles et de ses révoltes. Vivre de la foi, par conséquent accepter sans tristesse la privation du sensible. Aimer Dieu d’autant plus que je le sentirai moins. Rester comme Marie calme au pied de la croix, pour cela aimer est indispensable. Me donner à Dieu, lui donner tout, tout absolument mais dans le calme, la paix et l’amour. L’amertume n’empêche pas le calme. Le calme doit être au fin fond du coeur.

Notes et post-scriptum