Aux Adoratrices

11 APR 1864 Nîmes ADORATRICES
Informations générales
  • Aux Adoratrices
  • [La souffrance]
  • CC 3, pp. 129-135, pages impaires seules (carnet d'Isabelle de Mérignargues).
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 ADORATION
    1 AMOUR DIVIN
    1 CONTRARIETES
    1 CROIX DE JESUS-CHRIST
    1 CROIX DU CHRETIEN
    1 DON DE CRAINTE
    1 DOUCEUR
    1 JOIE SPIRITUELLE
    1 PERFECTION
    1 SALUT DES AMES
    1 SOUFFRANCE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
  • Adoratrices du Saint-Sacrement
  • ADORATRICES
  • 11 avril 1864
  • 11 APR 1864
  • Nîmes
La lettre

11 avril 1864.

Plus que jamais, il est nécessaire de faire violence au ciel pour les âmes et pour l’Eglise. Un des meilleurs moyens de beaucoup obtenir est de beaucoup souffrir. Pour cela il faut accepter toute souffrance, toute peine, tout ennui, toute contrariété, toute déception, toute angoisse intérieure, toute tentation, toute perte quelque douloureuse qu’elle soit, avec douceur, amour et joie.

Il ne faut jamais ni se plaindre ni murmurer de ce qui est pour nous une cause de souffrance. Il faudrait même aimer ce qui nous fait souffrir et bien loin d’éloigner les occasions qui peuvent être douloureuses pour nous, nous devrions les désirer. Comme toute souffrance est une tentation à l’aide de laquelle nous pouvons beaucoup mériter, mais aussi démériter, nous ne devrions la redouter que dans la crainte d’offenser Dieu. Est-ce là la crainte qui me domine et ou n’est-ce pas plutôt la crainte que m’inspire toute souffrance ou douleur?

Si je veux être toute-puissante auprès de Dieu, je n’ai qu’à accepter avec douceur, amour et joie toutes les souffrances de la vie. A tous les pas se trouve une croix, de quel genre, de quelle nature qu’elle soit, peu importe. Elle m’est donnée comme moyen de sanctification et comme levier pour les âmes. Comment ai-je souffert jusqu’ici? Ai-je aimé la souffrance? Ai-je été douce envers elle? Ai-je aimé ceux qui me faisaient souffrir? Ai-je appréhendé la souffrance pour elle-même ou comme un moyen de salut?

Désormais la souffrance doit changer pour moi. Je dois aimer tout ce qui me brise, me torture et me crucifie. Je dois aimer et être heureuse par conséquent de souffrir. La souffrance est le plus puissant moyen de sanctification qui me soit donné. Elle apporte à l’âme toutes les vertus car il n’y a pas de vertus acquises sans souffrance. En souffrant donc comme Dieu veut que je souffre et en aimant la souffrance, j’arriverai à toute perfection.

Je ne me suis pas v[ouée] à la souffrance mais promesse a été faite d’accepter toute souffrance en esprit de victime. Il ne s’agit donc pas de savoir si désormais j’accepterai la souffrance avec douceur, amour et joie, c’est chose faite mais il s’agit de savoir comment désormais je tiendrai mes promesses…

La souffrance est la condition rigoureuse de toute vie chrétienne, à plus forte raison de toute vie d’adoration. Une adoratrice vouée à l’adoration de la victime par excellence et qui ne souffrirait pas avec douceur, amour et joie, ne serait pas Adoratrice!!! Toutes les fois qu’une croix nouvelle m’est imposée, qu’une contrariété m’arrive, qu’un sacrifice m’est demandé, je devrais recevoir les félicitations de mes soeurs.

L’amour nous a donné la Croix, faites, ô mon Dieu, que la croix me donne l’amour.

Notes et post-scriptum