- Aux Adoratrices
- [Abandon à la volonté de Dieu]
- CC 3, pp. 147-155, impaires seules (carnet d'Isabelle de Mérignargues).
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 AME EPOUSE DE JESUS CHRIST
1 ANGES
1 CHATIMENT
1 EMPLOI DU TEMPS
1 EPREUVES
1 IMITATION DE JESUS CHRIST
1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
1 NEGLIGENCE
1 OBEISSANCE DE JESUS-CHRIST
1 PURETE D'INTENTION
1 REFORME DE LA VOLONTE
1 SALUT DES AMES
1 SIMPLICITE
1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
1 VOIE UNITIVE
2 CATHERINE DE SIENNE, SAINTE
2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
2 PAUL, SAINT
3 BETHLEEM
3 NAZARETH - Adoratrices du Saint-Sacrement
- ADORATRICES
- 4 juillet 1864
- 4 JUL 1864
- Nîmes
4 juillet 1864.
Une amante de N.S. au Très Saint Sacrement se plaignait un jour et avouait qu’une de ses grandes souffrances était de penser et de sentir qu’elle tenait tout de Dieu et qu’elle n’avait donc rien à lui donner en propre. Il fut répondu à cette servante de Dieu que les anges et les archanges et les séraphins n’avaient pas plus qu’elle! Qu’ils donnaient à Dieu tout leur amour et qu’elle n’avait qu’à lui donner tout le sien en imitant la Ste Vierge. Marie la plus sainte, la plus parfaite des créatures n’a rien fait d’extraordinaire. Elle a passé sa vie à Bethléem, à Nazareth, s’y sanctifiant dans les occupations les plus simples, les plus usuelles de la vie commune.
La perfection n’est donc pas dépendante des actes; quelque petit, quelque insignifiant que soit un acte, il peut être bien grand, bien méritoire aux yeux de Dieu d’après l’intention avec laquelle il est fait. Tout donc dans la vie qui ne contient pas quelque chose de contraire à la loi de Dieu, peut être un moyen pour nous d’arriver à la perfection et un moyen de rendre à Dieu ce qui lui est dû, que ce soit un devoir direct ou indirect à remplir, un travail ou une souffrance à supporter de quelque nature qu’elle soit, un sacrifice, une séparation, un état possible, peu importe: tout nous vient de Dieu puisque nous n’avons rien en propre. Voulons-le, acceptons-le comme Dieu veut que nous le voulions et l’acceptions.
Si nous entrons une bonne fois dans cet esprit d’abandon et d’union absolue à la volonté de Dieu, notre vie se transformera, tous nos actes deviendront des actes parfaits et par eux nous ne ferons plus qu’un avec la volonté divine. Dès lors plus de soulèvement, plus de murmures, plus d’impatience, plus de tristesse. Ne voulant que la volonté de Dieu et n’aimant qu’elle, nous l’accepterons et l’aimerons sous quelque forme qu’elle se présente, que cette forme soit une perte, une maladie, un chagrin suivant une diminution de fortune ou de réputation, une antipathie à supporter, peu importe. A partir du moment où tout nous vient de Dieu nous devons non seulement tout accepter mais tout aimer. J’ajouterai même que l’âme qui n’aime pas la souffrance que Dieu lui envoie n’est pas digne d’être Epouse. Pour être véritablement Epouse il faut aimer la souffrance, il faut que la croix soit la couche nuptiale.
Ste Catherine de Sienne écrivait à ses filles que souvent on cherchait le repos sous prétexte d’être plus libre de corps et d’esprit de se donner à Dieu. Elle ajoutait: « Si vous me dites: je ne voudrai pas être absorbée par les choses temporelles, je vous répondrai que c’est nous qui les rendons temporelles car tout procède de Dieu, de sa bonté suprême, tout par conséquent est bon et parfait. Je ne veux donc pas qu’à l’occasion des choses temporelles vous oubliiez la fatigue mais je veux que le regard toujours dirigé vers Dieu vous soyez pleines de zèle et d’ardeur surtout pour les âmes.
« Oh! si vous saviez combien est dure la réprimande que Dieu fait à l’âme qui repousse les réprimandes de cette vie! Il vaut bien mieux que nos négligences, notre ignorance et notre peu d’amour soient punis par la sévérité du temps que par les rigueurs terribles de l’éternité. Soyez donc obéissantes par amour pour le tendre et doux Epoux, le Fils de Dieu qui a été obéissant jusqu’à la mort »(1).
St Paul dit: « Mortifiez les membres de votre corps » mais il ne dit pas la même chose de la volonté: il veut qu’elle soit morte et non seulement mortifiée.