Aux Adoratrices

25 OCT 1864 Nîmes ADORATRICES
Informations générales
  • Aux Adoratrices
  • [L'expiation, une des fins des Adoratrices]
  • CC 4, pp. 38-42 et DJ 4 (notes d'Isabelle de Mérignargues); CC1, pp. 140-145 (notes d'inconnue).
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 ACTION DE GRACES
    1 ADORATRICES DU SAINT-SACREMENT
    1 CATHOLIQUES SANS FOI
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 COMMUNION FREQUENTE
    1 EUCHARISTIE
    1 INGRATITUDE
    1 JESUS-CHRIST EPOUX DE L'AME
    1 JOIE SPIRITUELLE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 MORT
    1 SACRILEGE
    1 SCHISME
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 JEAN DE LA CROIX, SAINT
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
    2 THERESE, SAINTE
  • Adoratrices du Saint-Sacrement
  • ADORATRICES
  • 25 octobre 1864
  • 25 OCT 1864
  • Nîmes
La lettre

25 octobre 1864.

Une des fins des Adoratrices, un des motifs de leur existence est de réparer les insultes, les outrages, les mépris, les sacrilèges commis envers N.S. Jésus-Christ dans la Ste Eucharistie. Outrages dont il est abreuvé non seulement par les catholiques mais encore par les schismatiques qui le traitent avec tant d’irrévérence. C’est aux Adoratrices qu’appartient le soin et l’honneur de consoler Notre-Seigneur, de le dédommager par leur amour de tant d’insultes et de mépris.

La réparation, l’expiation, voilà le but qu’elles ont à se proposer dans toutes leurs communions, leurs adorations, leurs visites au St-Sacrement. Et toutes les fois qu’elles s’approchent de Notre-Seigneur elles doivent lui dire: « Me voilà, Seigneur, vous entourant, vous aimant, me donnant à vous pour vous consoler et vous dédommager de l’ingratitude de ceux qui ne vous aiment pas et vous offensent. »

Mais cela ne suffit pas. Une Adoratrice doit plus encore à N.S.J.C.; elle doit faire de sa vie tout entière un seul acte de réparation, d’expiation et d’amour en se plaçant à côté de l’adorable victime, en se rendant victime comme Elle, en unissant toutes ses souffrances à celles de J.C. et en les lui offrant en esprit de réparation et d’expiation.

A partir de cet instant, la vie de l’Adoratrice sera bouleversée; la souffrance ne lui paraîtra plus ce qu’elle était autrefois; elle deviendra pour elle le bien le plus précieux; elle fera effort pour mériter d’être visitée par la souffrance; elle la désirera, l’aimera comme un puissant moyen de consoler N.S.J.C. et de réparer son amour outragé…

Bien loin de se plaindre elle se réjouira qu’une croix nouvelle lui fournisse l’occasion de souffrir davantage, que ce soit une séparation, un brisement, un chagrin, une tristesse profonde, une souffrance physique ou seulement d’imagination, tout deviendra pour elle un moyen d’expier et de consoler N. Seigneur.

La fameuse devise de sainte Thérèse: « ou souffrir ou mourir! » peut se traduire ainsi: « ô mon Dieu, si je ne puis souffrir pour réparer votre gloire et pour vous consoler, ô laissez-moi mourir! la vie sans rien souffrir pour vous m’est trop dure… »

Voilà les sentiments que devraient avoir les Adoratrices; comme vierges elles ne peuvent rester indifférentes aux souffrances de leur Epoux. Plus elles voient son amour méconnu, méprisé, humilié, plus elles doivent s’abaisser par la souffrance pour se rapprocher de lui, pour le prendre en un sens dans leurs bras, le serrer sur leur coeur et faire de cet amour leur propre amour! Le coeur de l’Adoratrice par l’amour doit être semblable à celui des Séraphins!

A l’expiation peut être appliqué ce principe de saint Jean de la Croix « qu’il faut se porter au plus difficile et au plus pénible ». Ce n’est donc pas à la joie mais à la souffrance, aux honneurs mais au mépris que doit aller l’Adoratrice. De ce principe découlent tout naturellement bien des occasions de souffrance et il deviendra pour elle un des plus féconds moyens d’expiation qui lui soit offert.

Tout ce qui précède peut se résumer dans un seul mot. C’est aux Adoratrices à savoir si elles auront le courage de l’accepter: Veulent-elles faire de leur vie une Eucharistie?

Eucharistie signifie action de grâces, et quelle action de grâces plus parfaite et plus complète que celle qui va jusqu’à l’immolation de la victime? L’Eucharistie est l’action de grâces par excellence parce que c’est l’immolation de la plus parfaite de toutes les victimes.

Serons-nous à notre tour des Eucharisties en nous laissant immoler par toute souffrance… en demandant à Dieu de nous immoler comme il lui plaira et en acceptant l’immolation avec joie et amour. C’est la souffrance qui nous rendra Eucharistie et comme Eucharistie tout dans notre vie tendra à expier, à réparer, à consoler Jésus-Christ Eucharistie.

Notes et post-scriptum