Aux Adoratrices

13 JUN 1863 Nîmes ADORATRICES
Informations générales
  • Aux Adoratrices
  • [Les conditions de l'union à Notre-Seigneur]
  • CC 3, pp. 69-72 (carnet d'Isabelle de Mérignargues).
Informations détaillées
  • 1 ABAISSEMENT
    1 AMOUR DIVIN
    1 AMOUR-PROPRE
    1 ANEANTISSEMENT
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CONNAISSANCE DE SOI
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 FIDELITE
    1 HUMILITE FONDEMENT DE VIE SPIRITUELLE
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 OUBLI DE SOI
    1 PURETE D'INTENTION
    1 PURIFICATIONS SPIRITUELLES
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 SPIRITUALITE TRINITAIRE
    1 TEMPLE DU SAINT-ESPRIT
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VIE DE RECUEILLEMENT
    1 VIE DE SILENCE
    2 CYRILLE D'ALEXANDRIE, SAINT
    2 MERIGNARGUES, ISABELLE DE
  • Adoratrices du Saint-Sacrement
  • ADORATRICES
  • 13 juin 1863
  • 13 JUN 1863
  • Nîmes
La lettre

13 juin 1863. Ne rien avoir, ne rien vouloir, n’être rien, voilà ce qui semble réellement la perfection. N’être rien aux yeux des hommes; n’être rien aux pieds de Dieu; l’humilité qui consiste à baiser [la] terre, à baiser les pieds, à se rapetisser aux yeux des hommes ne suffit pas; souvent on s’enorgueillit de ces sortes d’actes; mais la vraie humilité est celle qui nous montre ce que nous sommes et notre vraie misère aux pieds mêmes de N.-S. Reconnaître tout ce qu’il y a de mauvais en soi et ensuite se laisser faire par N.-S., voilà deux puissants moyens pour arriver à l’amour vrai de Dieu. Accepter l’anéantissement, sacrifier son activité, se consumer silencieusement.

L’immolation pour moi consistera surtout dans l’immolation de mon activité en acceptant amoureusement mon impuissance et en tournant toute mon activité à aimer N.-S. dans le silence, l’oubli, l’anéantissement et à laisser Jésus-Christ m’immoler lui-même comme il lui plaira. Me laisser faire, renoncer à la douceur de donner et d’agir, suivre N.-S. pas à pas sans devancer la grâce; attendre humblement et amoureusement le moment de Dieu.

Ce qui empêche notre divin Sauveur d’opérer en moi ce qu’il veut c’est que je reste moi et que je ne me perds pas en lui. St Cyrille dit que l’union de l’âme avec J.-C. dans la communion est semblable à l’union de deux blocs de cire qui vont se fondre l’un dans l’autre. La première condition des blocs est qu’ils soient de même substance; l’huile et l’eau ne se mêlent jamais; mais deux blocs de cire se réunissent en un seul.

Pour être uni[e] à N.-S., ne faire qu’un avec lui, il faut en second lieu que l’amour de Dieu semblable à la flamme consume en moi tout ce qui s’y trouve en contradiction et en opposition avec la substance de Dieu et qu’elle mette à la place de mes sentiments propres, de mes idées, de ma volonté, les sentiments, les idées et la volonté de Dieu-même.

Pour être unie à Dieu il faut donc que je me purifie de toutes souillures et que [je] renonce à ce moi naturel qui m’empêche de ne faire qu’un avec N.-S. C’est dans la destruction de soi-même que se trouve la vraie vie et la vérité de l’amour.

Jésus-Christ vient en moi pour purifier mon coeur, l’embraser et lui communiquer le zèle de sa gloire. Le Dieu de toute pureté me communiquera avec sa chair divine l’amour de la pureté et la haine du péché. Il enflammera mon coeur et lui inspirera un zèle ardent pour sa gloire, zèle qui ne réclamera pas de grandes actions, mais une vie de prières, une vie de souffrances cachées et unies à celles de N.-S.

Il réclamera davantage encore; il me demandera d’être sa consolatrice. Tout cela nous l’apprendrons et nous le trouverons dans le coeur de N.-S., foyer d’amour, le coeur qui est par excellence le temple du Saint-Esprit puisqu’il est le siège de l’amour de Dieu. Se demander en quoi nous pouvons être les consolatrices du coeur de Jésus et comment nous le serons(1).

Notes et post-scriptum
1. La chronologie du *Maître spirituel* ne relève pas ce texte.