- Aux Oblates de l'Assomption
- Retraite sur l'Imitation de Jésus-Christ
Livre III. Chapitre XVII. - [De l'abandon à Dieu.] - CN 12, pp. 8-9.
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 AMOUR DES AISES
1 DETACHEMENT
1 DOUCEUR DE JESUS-CHRIST
1 EPREUVES SPIRITUELLES
1 ESPERANCE
1 ESPRIT D'INDIFFERENCE
1 IMITATION DE JESUS CHRIST
1 INGRATITUDE
1 INJURES
1 JOIE SPIRITUELLE
1 LOUANGE
1 MORT DE JESUS-CHRIST
1 OBLATES
1 PATIENCE
1 PATIENCE DE JESUS-CHRIST
1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
1 SAGESSE HUMAINE
1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
1 VIE CACHEE DE JESUS-CHRIST - Oblates de l'Assomption
- Oblates
- du 12 au 19 septembre 1869
- SEP 1869
- Nîmes
Qu’il faut remettre entre les mains de Dieu le soin de tout ce qui nous regarde. Voyez un peu, mes chères filles, combien nous vivrions en paix si nous remettions entre les mains de Dieu le soin de tout ce qui nous concerne, et ce chapitre est très important pour des filles missionnaires qui sont appelées à quitter un jour leur patrie et à aller n’importe où on les enverra.
Vous ne savez pas où vous irez, vous ne savez pas ce que vous deviendrez, eh bien! il faut que vous soyez dans la résolution d’aller n’importe où on vous enverra.
Jésus-Christ. – Mon fils, laissez-moi agir avec vous comme il me plaît car je sais ce qui vous est bon.
Vos intérêts ne sont-ils pas en sûreté entre les mains de Dieu, pourquoi donc vous en inquiétez-vous?
Vos pensées sont celles de l’homme et vos sentiments sont en beaucoup de choses conformes aux penchants de son coeur. Examinez un peu comment vos pensées sont celles de l’homme et vos désirs conformes aux penchants de votre coeur.
– Il est vrai, Seigneur; au moins celui-là en convient, il y en a beaucoup ici qui ne feraient pas la même chose et qui poseraient des conditions à Dieu.
Il est menacé d’une prompte chute celui qui ne s’appuie pas uniquement sur vous. Entendez-vous? ne voulez-vous point tomber, confiez-vous en Dieu et uniquement en Dieu.
Si vous voulez que je sois dans les ténèbres, soyez-en béni, et si vous voulez que je sois dans la lumière, soyez également béni.
Ah! moi je consens à bénir Dieu dans la joie et dans les consolations, mais dans la tristesse, les sécheresses, les dégoûts et les ennuis, je ne suis pas disposée à bénir Dieu. Permettez-moi de vous dire, mes filles, que vous n’êtes pas dans la véritable voie, vous devez bénir Dieu sans cesse et à chaque épreuve qui vous arrive vous devez dire: Mon Dieu, soyez béni. Mais si j’ai une grande épreuve, si je souffre violemment. Il faut que vous disiez sincèrement: Mon Dieu, soyez béni.
Mon fils, il faut que vous soyez préparé à la souffrance et à la joie, à la pauvreté et au dénûment comme aux richesses et à l’abondance.
Seigneur, je souffrirai indifféremment de votre main le bien et le mal, les douceurs et les amertumes, la joie et la tristesse, et vous rendrai grâce de tout ce qui m’arrivera. Par exemple ceci est un peu fort, non seulement il faut que j’accepte ce que le bon Dieu voudra bien m’envoyer, mais même que j’accepte indifféremment de sorte que s’il m’arrive une épreuve il faut que je sois aussi gaie que si j’avais une grande consolation. Oui, ma fille, il le faut et vous n’avez pas un meilleur moyen pour arriver au ciel. Et entendez Notre-Seigneur vous disant: Ma fille, je suis descendu du ciel pour votre salut, je me suis chargé de vos misères afin de vous former par mon exemple à la patience et de vous apprendre à supporter les maux de cette vie sans murmurer. Et Notre-Seigneur qui a voulu naître dans une crèche, vivre caché, ignoré, pauvre, dénué de tout, qui a voulu mourir sur une croix pour vous racheter n’a-t-il pas le droit de vous réclamer quelques sacrifices? Considérez la bonté de Jésus-Christ, considérez sa vie et sa conduite et voyez en quoi vous lui ressemblez, en quoi vous l’imitez.
J’ai vécu dans une extrême indigence des choses du monde, en mission vous pouvez vous attendre à cela. J’ai entendu souvent des plaintes contre moi, j’ai souffert avec douceur les affronts et les outrages, je n’ai recueilli sur la terre pour mes bienfaits que de l’ingratitude.
Ne vous attendez pas à autre chose, mes filles.
Mais me direz-vous, c’est épouvantable, comment nous nous expatrions, nous quittons nos familles afin de faire du bien à ces gens-là, et c’est ainsi qu’ils nous traitent. Oui, mes filles, c’est ainsi que vous serez traitées, vous pouvez vous y attendre, mais si vous supportez avec patience et avec joie les injures par amour pour Notre-Seigneur vous obtiendrez la couronne qui est promise à ceux qui combattent vaillamment.