- Aux Oblates de l'Assomption
- Retraite sur l'Imitation de Jésus-Christ
Livre II. Chapitre IV. - De la pureté d'esprit et de la droiture d'intention. - CN 12, pp. 12-13.
- 1 AMOUR DES AISES
1 AMOUR-PROPRE
1 BAVARDAGES
1 CHARITE ENVERS DIEU
1 CREATURES
1 EGOISME
1 EXERCICES RELIGIEUX
1 LUTTE CONTRE LE PECHE
1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
1 MAITRISE DE SOI
1 OBLATES
1 ORGUEIL
1 OUBLI DE SOI
1 PARESSE
1 PURETE D'INTENTION
1 PURIFICATIONS SPIRITUELLES
1 SIMPLICITE
1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
1 TIEDEUR
1 VANITE
2 COULOMB, LOUISE - Oblates de l'Assomption
- Oblates
- du 12 au 19 septembre 1869
- SEP 1869
- Nîmes
Voyez un peu, mes chères filles, à quel point vous en êtes sur ce sujet; avec quelle pureté d’intention agissez-vous, n’avez-vous pas bien souvent dans vos actions quelques vues humaines et qui ne soient pas conformes aux vues de Dieu, avec quelle droiture agissez-vous?
L’homme s’élève sur deux ailes: la simplicité et la pureté. Je suppose que les Oblates sont des Anges et que leurs ailes ont poussé. Mais possédez-vous bien cette simplicité qui ne cherche uniquement que Dieu seul, cette pureté (et ici il n’est pas question de la vertu de pureté, il s’agit seulement de la pureté d’intention). La simplicité doit être dans l’intention et la pureté dans l’affection. Nous devons aimer Dieu d’un amour pur et détaché de tout sentiment propre. La simplicité cherche Dieu, la pureté le trouve et le goûte. Examinez vos actions les unes après les autres et voyez combien de fois vous vous êtes promis d’agir tout le jour avec une grande pureté d’intention et combien de fois vous vous êtes ensuite laissées guider par je ne sais quel sentiment qui a affaibli en vous l’idée de Dieu. Prenez vos actions les unes après les autres: vous vous levez, vous faites le signe de la Croix, vous promettez à Dieu de faire toutes vos actions pour Lui seul; en mettant votre guimpe vous avez déjà fait un péché de vanité, vous descendez à la chapelle et là le diable vous suggère mille pensées extravagantes qui occupent votre esprit pendant le premier quart d’heure de votre oraison, vous aviez bien promis à Dieu de faire toutes vos actions pour Lui, mais c’est si agréable, tenez, rien que cette pensée et puis je ferai si bien le dernier. Et l’exactitude de vos emplois, et la Sainte Messe, et votre communion, et le chapelet, et l’examen de conscience, et le silence, et le recueillement, et la dernière méditation de votre journée s’est passée et vous n’avez rien fait pour Dieu. Examinez et voyez si vous ne faites pas souvent comme cela. Accordez-moi que j’ai raison et que je suis dans le vrai.
Nulle bonne oeuvre ne vous sera difficile si vous êtes libre au-dedans de toute affection déréglée.
N’avez-vous pas une affection déréglée pour votre orgueil, votre égoïsme, votre chère petite personne, êtes-vous entièrement libre au-dedans de toute espèce d’affection, n’avez-vous aucun lien qui vous retienne encore à quelque chose de créé et qui vous empêche d’élever votre âme à Dieu?
Si votre coeur était droit, toute créature vous serait un miroir de vie et un livre rempli de saintes instructions. Il n’est point de créature si petite et si vile qu’elle soit qui ne présente quelque image de Dieu. Chacun juge des choses au-dehors selon ce qu’il est au-dedans de lui-même. Ce verset ne peut être commenté car il est trop terrible.
Comme le fer mis au feu perd sa rouille et devient tout étincelant, ainsi celui qui se donne à Dieu sans réserve se dépouille de sa langueur et se change en un homme nouveau. Nous sommes un peu rouillés, n’est-ce pas mes chères filles; la retraite est le feu qui doit consumer tous nos défauts et je regrette qu’elle n’ait pas été plus embrasée de l’amour divin. Mais nous allons sortir de cette retraite tout embrasés, tout étincelants, nous allons laisser dans le feu de la fournaise tous nos vices, toutes nos langueurs, toutes nos nonchalances et nous allons devenir des religieuses parfaites et toutes nouvelles.
Quand l’homme commence à tomber dans la tiédeur, alors il craint le moindre travail et reçoit aisément les consolations du dehors. Alors on va chercher des consolations à droite et à gauche auprès de Notre Mère, de la Mère Marie de Saint Jean, on passe son temps en discours inutiles, on le passe dans une grande oisiveté (avis à mes soeurs moligasses).
Mais quand il commence à se vaincre parfaitement et à marcher avec courage dans la voie de Dieu alors il compte pour rien ce qui lui était le plus pénible.