Aux Oblates de l’Assomption

14 MAY 1875 Oblates

Le don de science.

Informations générales
  • Aux Oblates de l'Assomption
  • Instructions de 1874-1875 aux Oblates de l'Assomption
    Instruction du 14 mai 1875
  • CN 18, pp. 99-100.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 CONNAISSANCE
    1 CONNAISSANCE DE SOI
    1 CONTRITION
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 DEMARCHE DE L'AME VERS DIEU
    1 DON D'INTELLIGENCE
    1 DONS DU SAINT-ESPRIT
    1 FIDELITE A L'ESPRIT DE LA REGLE
    1 HABIT RELIGIEUX
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 OBLATES
    1 OUBLI DE SOI
    1 PURIFICATIONS SPIRITUELLES
    1 REGULARITE
    1 SAGESSE DE DIEU
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 THOMAS D'AQUIN
    1 TRAVAIL
    1 TRISTESSE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VERTU DE PENITENCE
    2 GREGOIRE VII, SAINT
  • Oblates de l'Assomption
  • Oblates
  • 14 mai 1875
  • 14 MAY 1875
La lettre

Mes chères filles,

Aujourd’hui nous allons voir ce que c’est que le don de science. Le don de science est un moyen, c’est comme une seconde vue par laquelle nous découvrons les côtés humains dans les choses spirituelles. Nous nous appuyons sur ces sentiments humains, ils nous servent de point d’appui pour nous élever vers Dieu et contempler ses divines perfections. Saint Thomas dit que la méthode de Dieu consiste à voir d’un seul coup d’oeil la vérité. Je vous fais un discours, je vous apprends, je vous explique certaines vérités, c’est bien, mais ce n’est pas cependant la manière dont Dieu se sert pour savoir toute chose. Car Dieu n’a pas besoin de discours et rien ne lui est caché. Dieu sait tout dans sa science infinie; l’homme malgré son savoir et ses connaissances ne sait pas grand chose pour ne pas dire rien. Telle est la science des hommes comparée à celle de Dieu. Dieu, par une miséricorde très grande dans le don de science, nous fait découvrir d’un coup d’oeil rapide les plus sublimes vérités. Cependant il faut faire observer que le don de science s’applique plus aux choses humaines vues d’une manière surnaturelle. Et le don d’intelligence au contraire s’applique plus spécialement aux vérités divines.

Voyons avec saint Thomas à quelle béatitude se rapporte le don de science. La voici: Bienheureux ceux qui pleurent parce qu’ils seront consolés. En effet n’est-ce pas dans la lumière divine que vous verrez plus clairement et vos péchés et comment vous pourrez réparer le mal qui est en vous. Le pécheur revenant à Dieu jouit de cette lumière surnaturelle, il voit l’abîme du mal dans lequel il est tombé; il pleure, il déplore ce péché et dans les larmes il trouve la consolation, disant donc avec le Prophète: Seigneur, mon péché est toujours devant mes yeux. Si le don de science nous éclaire sur le mal et nous excite au regret de nos fautes il nous donnera aussi le désir d’expier par la pénitence. Vous avez mille moyens pour faire pénitence, vous avez l’observation de la règle, le travail, la discipline, toutes ces choses sont excellentes et toute action dans la vie peut être un moyen de faire pénitence, le tout est de savoir si on accepte, si on veut la pénitence ou bien si on la rejette. S’il est dit dans l’Evangile: Bienheureux ceux qui pleurent, etc. et malheur au contraire à vous qui riez et trouvez votre bonheur sur la terre, vous, mes filles, à l’exemple de saint Grégoire VII, vous devez pleurer, demander le don des larmes pour consoler Notre-Seigneur des offenses qu’il reçoit.

Qu’est-ce que la vie religieuse, sinon un état de victime, et la vie d’une Oblate doit être une aspiration continuelle vers Jésus-Christ souffrant; un abandon complet entre les bras de Notre-Seigneur. Convertissez-vous mais avant tout que votre conversion soit sincère; je voudrais bien réparer mais la pénitence me fait horreur. Quelle est, je vous prie, la différence qu’il y a entre une âme qui pleure sincèrement ou celle qui fait semblant de pleurer? C’est la différence d’une religieuse qui se dévoue et celle qui refuse de se dévouer. La pénitence et le dévouement, deux conditions de la vie religieuse, nous sont indiqués par la couleur noire de nos vêtements. Symboles de pénitence, ils prêchent la mortification, c’est-à-dire la mort à soi-même. Est-ce que je marche dans cette voie de la mortification? Où en aurais-je le symbole sans en avoir le fait?

Je souhaite, mes enfants, que vous vous souveniez sans cesse que vous êtes mortes au monde; et que le Saint-Esprit a bien eu raison de dire qu’une plus grande science impose toujours un plus grand sacrifice. Que votre pénitence soit fondée sur l’horreur du péché. Toutes les fois qu’il vous arrivera quelques petits ennuis, demandez-vous si vous ne méritez pas la peine que vous ressentez. Ce don de science est terrible puisqu’il vous ôte la possibilité de vous plaindre. Tirez donc parti de toutes ces choses créées pour en faire un moyen et comme un piédestal pour vous élever jusqu’à Dieu; ces larmes, cette souffrance purifieront votre coeur, ce seront des élans, des actes d’amour qui vous rapprocheront de Notre-Seigneur et vous uniront à Lui lorsque vous aurez été purifiées de tous vos péchés.

Notes et post-scriptum