Aux Oblates de l’Assomption

15 MAY 1875 Oblates

Les dons de piété et de crainte.

Informations générales
  • Aux Oblates de l'Assomption
  • Instructions de 1874-1875 aux Oblates de l'Assomption
    Instruction du 15 mai 1875
  • CN 18, p. 101.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ADORATION
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 DIEU LE PERE
    1 DON DE CRAINTE
    1 DONS DU SAINT-ESPRIT
    1 DOUCEUR
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 ESPERANCE
    1 PATIENCE
    1 PECHE
    1 PERFECTION
    1 PIETE
    1 PROVIDENCE
    1 PURETE D'INTENTION
    1 SAGESSE HUMAINE
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    2 ABNER
    2 ABRAHAM
    2 ENEE
    2 LARCY, ROGER DE
    2 SAINT-VICTOR, DE
    3 TROIE
  • Oblates de l'Assomption
  • Oblates
  • 15 mai 1875
  • 15 MAY 1875
La lettre

Mes chères filles,

Je me propose aujourd’hui d’être très court, je vais vous parler du don de piété et du don de crainte; et d’abord la piété. Qu’est-ce que la piété? c’est être pieux, la piété, c’est le culte, l’honneur, le respect et l’amour que l’on rend à ses parents. Le don de piété est un don par lequel nous rendons à Dieu le Père le culte qui lui est dû. Il est dit dans l’Enéide cette phrase: Je suis le pieux Enée. Pourquoi cette expression, c’est que dans l’incendie de Troie, Enée sauva son père en l’emportant sur ses épaules. Je vous ai parlé l’autre jour de Monsieur de Larcy(1) qui regrettait qu’il n’y ait pas une fête pour honorer le Père Eternel. Si les Oblates honoraient spécialement Dieu le Père comment cela se traduirait-il? Monsieur de Saint Victor étant enfant, fut poursuivi par sa mère qui voulait le fouetter; l’enfant craignant d’être atteint se retourne et se jette dans les bras de sa mère disant: l’asile le plus sûr est le sein d’une mère. Il va sans dire qu’il gagna sa cause. Agissez de même envers Dieu, mes chères filles, une confiance absolue en la Providence est le meilleur moyen de toucher le coeur de Dieu. Donc respect et confiance et soyez sûres que de cette manière vous arriverez à la paix.

Bienheureux ceux qui sont doux, telle est la béatitude qui se rapporte au don de Piété. Soyez patientes et douces et surtout confiantes; abandonnez-vous et remettez-vous entre les bras de Dieu et au milieu de vos peines et de vos ennuis, dites comme Abraham répondant à son fils qui lui demandait où était la victime: Mon fils, Dieu y pourvoira.

Don de crainte. La crainte est le commencement de la sagesse. Mais c’est une crainte toute filiale qu’il faut avoir envers Dieu. Un enfant craint parce qu’il a peur de faire de la peine à son père ou à sa mère; une religieuse doit craindre de faire de la peine à Dieu. Cette crainte qui doit durer toute notre vie ne disparaîtra qu’au ciel, parce qu’alors nous serons dans la certitude de ne plus offenser Dieu. Pour rien au monde je ne veux faire de la peine à Dieu, non point à cause des récompenses ou des châtiments mais à cause de vous-même, de votre bonté infinie, ô Dieu plein de miséricorde. Mes filles, la perfection se trouve dans cette crainte filiale. Je crains Dieu, cher Abner, et n’ai point d’autre crainte, magnifique sentiment que nous devons faire naître en nous. Crainte d’affection, crainte d’amour qu’il faut avoir ou qu’il faut tâcher d’acquérir si nous ne l’avons pas. Et reposera sur Lui la crainte du Seigneur, n’est-ce pas sur vous, mes filles, que reposera cette crainte si vous êtes fidèles. Vous êtes les épouses de Notre-Seigneur, marchez dans son amour. Craignez de ne rien faire qui puisse lui déplaire. Je vous souhaite le don de piété et le don de crainte et que votre amour vous rapproche sans cesse de Celui qui sera un jour votre récompense.

Notes et post-scriptum
1. La copie a *l'Arcy*.