- Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
- Cahier des procès-verbaux 1845-1847
11 à 13. Du 4 au 18 janvier 1846. - DI 208-210, pp. 7-10bis.
- 1 AMOUR-PROPRE
1 AUSTERITE
1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
1 COLLEGE DE NIMES
1 CONSTITUTIONS DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
1 CORRECTION FRATERNELLE
1 CRAINTE
1 ESPRIT SACERDOTAL
1 LAICS MEMBRES DE L'EGLISE
1 LIBERTE DE CONSCIENCE
1 LIVRES
1 LUTTE CONTRE LE MONDE
1 MAITRES CHRETIENS
1 OUBLI DE SOI
1 PATIENCE
1 PRATIQUE RELIGIEUSE DES LAICS
1 PRIERE DE DEMANDE
1 REGLE DE L'ASSOCIATION DE L'ASSOMPTION
1 SPECTACLES
1 TIERS-ORDRE MASCULIN
1 TOLERANCE
1 UNITE CATHOLIQUE
1 VETEMENT
2 BEILING, ADOLPHE
2 BLANCHET, ELZEAR-FERDINAND
2 CARDENNE, VICTOR
2 CUSSE, RENE
2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
2 HENRI, EUGENE-LOUIS
2 JOVENICH
2 LAURENT, CHARLES
2 MONNIER, JULES
2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
2 SURREL, FRANCOIS
2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
3 PARIS - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Hommes
- 4, 11 et 18 janvier 1846
- jan 1846
- Nîmes
- Collège de l'Assomption
[11] Séance du 4 janvier 1846.
Présents: MM. d’Alzon, président, Tissot, Surrel, Henri, Laurent, Cusse, Blanchet, d’Everlange, Monnier, Cardenne – Jovenich, Durand, Decker, Beiling, Sauvage.
Le procès-verbal…
Le président invite les membres présents à soumettre à la Réunion les objections qu’ils peuvent avoir à faire contre les Règles de l’Association.
Ire objection. – L’Association se propose d’agir au dehors sur les esprits prévenus contre la vie chrétienne et les obligations qu’elle impose. Une de ses Règles semble prescrire cependant l’éloignement des fêtes du monde. N’y a-t-il pas là une contradiction, ou au moins un grave inconvénient? Paraître ainsi enchaîné à une pratique sévère, à une certaine austérité de conduite, n’est-ce pas nous exposer à faire mal interpréter au dehors une dévotion que l’on accusera certainement de rigorisme? Et n’est-ce pas ôter au laïque son influence que de lui donner ainsi l’air d’un religieux aux yeux du monde? – Dans quelques cas particuliers, n’est-il pas au contraire très opportun d’assister aux fêtes du monde? Un père, par exemple, ne fera-t-il pas mieux d’accompagner son fils au théâtre que de le laisser y aller seul?
Mr d’Alzon rappelle que notre conduite à l’égard du monde est moins une propagation qu’une protestation, et que l’abstention des plaisirs et des fêtes du monde n’est qu’un moyen de perfection individuelle, – la conscience de chacun peut et doit le fixer à cet égard. Y a-t-il danger pour nous à assister à telle ou telle fête, à tel ou tel divertissement, à un festin, à une réunion, nous nous abstiendrons; y a-t-il convenance, utilité pour les autres, sans danger prochain ou éloigné pour nous, nous pouvons en toute liberté et sécurité prendre part à ces réunions, ce sont des concessions opportunes qui ont leur avantage et leur profit; – le Directeur est seul juge de l’opportunité ou de la convenance de ces concessions dans les lieux où il existe un T.O. Ailleurs on ne relève plus que de sa conscience.
Ces difficultés pratiques s’effacent du reste aisément devant la question que nous nous sommes posée en nous demandant s’il n’y aurait pas possibilité de rétablir entre l’esprit laïque et l’esprit sacerdotal cette union qui existait autrefois. Elle est assurément désirable, et l’Eglise est intéressée à voir cesser cette séparation qui s’est faite entre l’homme du monde et le Prêtre. Ce but est un noble but à poursuivre. Le coeur et la foi nous aideront à l’atteindre. Quant à la part que nous devons ou que nous pouvons apporter dans cette oeuvre, quant aux concessions à faire, ne nous y arrêtons pas trop minutieusement. Les obstacles sérieux ne sont pas là. Passons par-dessus les petits sacrifices, si nous voulons arriver aux résultats que nous désirons obtenir.
D’autres objections sont élevées sur la sévérité du costume – sur les pratiques imposées – sur les lectures sérieuses.
M. d’Alzon y répond rapidement.
1° Il est facile de s’entendre sur les difficultés du costume extérieur. Un extérieur sévère n’exclut que l’exagération, ne demande qu’un ensemble de toilette modeste et réservé, une tenue convenable. – Entre le brun, le blanc et le gris, le choix des couleurs est assez étendu pour rassurer à cet égard toutes les préoccupations.
2° Les pratiques sont courtes et faciles. La récitation de l’Office ne prend pas un 1/4 d’heure. – Si la lecture sérieuse imposée aux Associés est bornée à l’étude de la Religion, dans son enseignement philosophique et historique, elle laisse du reste assez de temps aux études spéciales, puisque, sur toute une journée, elle ne demande qu’une 1/2 heure. – La méditation est entendue fort doucement: une simple lecture pieuse peut la remplacer. La lecture elle-même du Nouveau Testament, une réunion de piété peuvent en tenir lieu. – En voyage, on peut, si l’on a des raisons légitimes, se dispenser de ces pratiques. – Enfin, aucune n’oblige sous peine de péché, si l’obligation n’est pas remplie fidèlement.
La Réunion est terminée par la lecture de 2 chapitres des Constitutions de l’Assomption de Paris.
[12] Séance du 11 janvier 1846.
Présents: MM. d’Alzon, Tissot, Surrel, Henri, Cusse, d’Everlange, Blanchet; Cardenne, Jovenich, Monnier – Durand, Sauvage, Decker, Beiling.
Le président reproche à quelques membres les pensées timides et peureuses qui ont paru les préoccuper depuis quelques jours. Dans les oeuvres de foi, la timidité n’est pas d’usage; craindre c’est reculer. Allons toujours avec confiance, lors même que nous nous verrions trop éloignés du but. Il blâme le découragement de l’un de nous que le peu de succès de ses efforts pour l’amélioration des élèves qui lui ont été confiés, a semblé abattre. On ne se décourage que quand on se cherche trop soi-même dans une oeuvre d’amendement entreprise sur des caractères aussi faibles que le sont ceux des enfants. Il faut laisser agir Dieu davantage, et attendre patiemment les résultats.
Il croit devoir rappeler chacun de nous à l’esprit de charité et de dévouement, et use du droit que nous lui avons donné de nous dire, dans les occasions pénibles, toute la vérité, fût-elle un peu dure à entendre. (Ces observations n’ont pas dû être mentionnées au Procès-Verbal).
La Réunion est ensuite appelée à délibérer sur l’opportunité du prochain voyage à Paris. Ce voyage est reconnu utile dans l’intérêt même du développement de la Maison; Mr d’Alzon peut rencontrer à Paris des Maîtres capables de répondre aux exigences du plein exercice, et nous ne saurions grouper autour de nous assez d’hommes dévoués et intelligents. Le choix en sera plus facile à Mr d’Alzon, sur les lieux mêmes.
La Réunion prend en considération la proposition d’un membre qui nous invite à nous unir souvent les uns aux autres dans des prières communes faites à l’intention de nos élèves, à recourir ensemble à la puissance de la prière pour combattre par elle les tristes influences qui agissent en ce moment sur quelques-uns d’entre eux. Nous entrerons ainsi dans l’esprit de l’Evangile: Hoc genus doemoniorum nisi in jejunion et oratione ejicitur.
[13] Notes pour le procès-verbal du 18 janvier 1846.
[Ces notes non recopiées – feuille collée dans le cahier DI 208 – sont indéchiffrables. On n’aperçoit pas le nom du président de la séance.]