Procès-verbaux du Comité catholique de Nîmes (1875-1876)

26 apr 1875 Nîmes
Informations générales
  • Procès-verbaux du Comité catholique de Nîmes (1875-1876)
  • Séances destinées à préparer les travaux du Congrès
    Séance du 26 avril 1875
  • CC 6, pp. 44-50.
Informations détaillées
  • 1 CERCLES CATHOLIQUES
    1 COURS PUBLICS
    1 DEFENSE DE L'EGLISE
    1 DEFENSE DES DROITS DE DIEU
    1 DOCTRINE CATHOLIQUE
    1 DROIT CANON
    1 ETUDIANTS
    1 EXAMEN
    1 LEGISLATION
    1 LOI CIVILE
    1 OEUVRES DE JEUNES
    1 PLANS D'ACTION
    1 POLEMIQUE
    2 ALLEMAND, LOUIS
    2 BOISSIER
    2 BOISSIER, CHARLES
    2 BOUET, LAURENT-MARIE
    2 BRESSY, EDOUARD DE
    2 COULET
    2 DOUMET
    2 EVERLANGE, HENRI D'
    2 GOUBIER, ALEXANDRE
    2 GOUBIER, LOUIS-GUSTAVE
    2 MARTIN, JULES
    2 MICHEL, SAINT
    2 PANSIER, RAYMOND
    2 RENE, ABBE
    2 RICHE
  • 26 avril 1875
  • 26 apr 1875
  • Nîmes
La lettre

La séance s’est ouverte à l’heure habituelle, sous la présidence du R.P. d’Alzon. Etaient présents M. l’abbé René, MM. de Bressy, Allemand, Coulet, Goubier Gustave, Goubier Alexandre, Doumet, Riche, Bouet. Après la récitation du Veni Sancte Spiritus, la lecture a été faite du procès-verbal de la dernière séance. Il a été adopté. Les rapports sur les conférences devaient occuper la première partie de la séance. M. le président a donné la parole au rapporteur de la conférence de Droit et fixé au lundi 3 mai le rapport de M. l’abbé René sur la conférence scientifique. Le même jour, M. Allemand parlera de la conférence littéraire. Le R.P. d’Alzon renvoie au 10 mai son rapport sur la conférence de théologie.

M. Bouet rappelle tout d’abord la nécessité de grouper la jeunesse chrétienne dans un milieu où sa foi s’entretienne et se fortifie, où son intelligence s’éclaire, où elle se prépare à la défense des principes religieux et sociaux.

Un cercle catholique forme ce milieu. Des conférences en seront les armes précieuses. Parmi elles, la conférence de Droit joue un rôle capital à raison de l’intérêt professionnel qu’elle présente à la jeunesse et des rapports intimes du Droit avec la religion et l’économie sociale.

Il est donc nécessaire de consacrer tous ses efforts à bien organiser cette partie de notre oeuvre.

La conférence de Droit a un but, un caractère, des éléments.

Un but. – C’est, suivant le mot du R.P. d’Alzon, le droit rendu chrétien; voilà pour l’idéal et l’avenir. Pour le moment, c’est la connaissance plus approfondie du droit et l’interprétation chrétienne des points douteux.

Un caractère. – Ce n’est pas une série de cours suivis que l’on propose d’inaugurer: il faudrait des réunions trop fréquentes, un personnel trop nombreux de conférenciers, ou du moins si les conférenciers étaient en petit nombre (ce qui serait préférable), l’obligation pour chacun d’eux de prendre la parole chaque semaine. Enfin, nos jeunes condisciples devraient se distribuer dans ces divers cours, le noyau de notre conférence serait fractionné, morcelé.

Parlerait-on de simples controverses, engagées toutes les semaines, entre les membres de la réunion? Ces plaidoiries simulées prépareraient aux luttes oratoires. Elles ne conduiraient guère à une science large et profonde du droit.

La conférence de Droit sera une réunion où des membres auditeurs assisteront à un exposé dogmatique d’une matière juridique, fait par un membre enseignant. Pour être utile à tous les jeunes étudiants, et pour les attirer sans distinction d’année et de force, on aura soin de choisir des sujets élevés, dominant les théories spéciales du droit et éclairant les matières comprises dans les différents examens.

Si MM. les étudiants veulent en outre s’exercer aux discussions orales, dans la dernière partie de la séance, des plaidoiries, des controverses d’un genre sérieux pourront s’engager. Mais il importe, pour assurer l’ordre et la gravité du débat, que le sujet soit indiqué à l’avance.

Des éléments. – Les auditeurs se composeront de MM. les étudiants et en général des membres du cercle qui voudront bien suivre nos exercices. Des conférenciers seront pris autant que possible dans les rangs de la magistrature et du barreau. Un caractère commun les réunira tous, c’est l’adhésion aux principes catholiques.

Résumant son rapport, M. Bouet a présenté à la réunion une série de propositions qui ont été mises aux voix par M. le président et adoptées dans les détails et dans l’ensemble.

En voici le texte:

« La conférence de Droit a pour but de donner aux étudiants qui la fréquentent une connaissance plus approfondie du Droit.

« L’esprit qui l’anime est essentiellement catholique.

« L’exercice principal consiste dans une série de leçons ou exposés dogmatiques de grandes questions juridiques, faits par des membres du barreau ou de la magistrature.

« Des examens facultatifs seront passés à la fin de chaque mois.

« Si MM. les étudiants le désirent, on pourra ouvrir, après chaque leçon, dans la dernière partie de la séance, des controverses sur des points indiqués au moins huit jours à l’avance.

« Les sujets des leçons seront également annoncés huit jours avant la réunion où ils seront traités. »

Le paragraphe relatif aux examens facultatifs est dû à la bienveillante initiative de M. le conseiller Pansier, qui a proposé l’institution de ces examens et promis son concours pour les faire subir.

A propos des autres paragraphes, des observations ont été échangées par les membres de la réunion. Elles se résument ainsi;

Suivant M. de Bressy, il ne faudrait pas s’en tenir au seul Droit civil. Il y a dans le Droit pénal, dans le Code de commerce, dans les matières administratives, des sujets féconds et d’une importance sérieuse pour tous.

Le R.P. d’Alzon propose de suivre le plan de grands canonistes qui, pour enseigner le Droit canon, ne suivaient pas de détail en détail la route ordinaire, mais prenaient les points principaux, les mettaient en pleine lumière et frappaient plus vivement l’intelligence de leurs disciples. M. le président fait au surplus remarquer que le plan est essentiellement révisable. L’expérience nous permettra de le rendre moins mauvais ou meilleur.

M. Allemand recommande la sévérité dans le choix des conférenciers.

La discussion sur le rapport terminée et le programme adopté, M. le président demande si on se réunira le soir et quel jour. Provisoirement il est décidé que les réunions auront lieu de 8 à 10 heures du soir, le vendredi. La conférence s’ouvrira pour la première fois le 7 mai, veille de la fête où l’Eglise célèbre l’apparition de St Michel. Le prince de la milice céleste n’est-il pas le protecteur naturel des jeunes défenseurs de l’Eglise et des droits de Dieu?

Une commission est nommée pour tracer un cadre provisoire où seront énumérées des questions juridiques. Elles serviront à fournir aux uns les sujets de leurs conférences, à montrer aux autres la nature et la direction de nos travaux. MM. de Bressy, Pansier, Boissier, d’Everlange, Charles Boissier et Jules Martin font partie de cette commission. MM. Bouet, Doumet et Al. Goubier représenteront auprès d’elle la conférence et recevront ses avis.

Le Sub tuum a clos la séance, à dix heures moins le quart.

Notes et post-scriptum