Procès-verbaux du Comité catholique de Nîmes (1875-1876)

3 may 1875 Nîmes
Informations générales
  • Procès-verbaux du Comité catholique de Nîmes (1875-1876)
  • Séances destinées à préparer les travaux du Congrès
    Séance du 3 mai 1875
  • CC 6, pp. 53-58.
Informations détaillées
  • 1 ACADEMIE
    1 ACTES PONTIFICAUX
    1 AUTORITE DE L'EGLISE
    1 CONGRES CATHOLIQUES
    1 COURS PUBLICS
    1 ENSEIGNEMENT DES SCIENCES
    1 FACULTES CATHOLIQUES
    1 FOI
    1 HERESIE
    1 LIBERALISME
    1 MARIAGE
    1 QUESTION SOCIALE
    1 RATIONALISME
    1 RESSOURCES FINANCIERES
    1 UNIVERSITES CATHOLIQUES
    2 ALLEMAND, LOUIS
    2 BARESCUT, DE
    2 BOUET, LAURENT-MARIE
    2 BRESSY, EDOUARD DE
    2 DAUDE DE LAVALETTE, HENRI
    2 GAREISO, JOSEPH
    2 PAUL IV, PAPE
    2 RENE, ABBE
    2 RICHE
    2 SANGUINEDE, ARTHUR
    3 GARD, DEPARTEMENT
    3 NIMES
  • 3 mai 1875
  • 3 may 1875
  • Nîmes
La lettre

La séance s’est ouverte à huit heures et quart, sous la présidence du R.P. d’Alzon et en présence de M. l’abbé René, MM. de Bressy, de Lavalette, de Barescut, Riche, Bouet.

M. Bouet donne lecture du procès-verbal de la dernière séance qui est adopté, et du procès-verbal de la séance de la commission, qui est l’objet d’une explication relativement au passage qui concerne le Syllabus. Le Père d’Alzon insiste pour que cette idée de donner le Syllabus comme base à l’enseignement de nos conférences, soit reprise et adoptée. C’est le moment en effet où, d’une part, les puissances du monde font du Syllabus l’objet de leurs attaques les plus vives et où, d’un autre côté, le Saint-Siège donne le plus d’importance à ce document. Tout conférencier doit connaître le Syllabus, car il traite de ce qui fait l’objet de nos préoccupations les plus sérieuses, c.à.d. des rapports de la raison et de la foi, des questions sociales, et du mariage. M. de Bressy fait remarquer que le Syllabus est composé de questions fort compliquées, et dans lesquelles il est difficile de ne pas se perdre: les laïques peuvent donc plus difficilement le connaître. M. Allemand fait remarquer que nos conférences contiennent en germe peut-être une future université catholique. Or les professeurs de cette université adhéreraient au Syllabus. Il faut un point de départ commun, dit le R.P. d’Alzon: c’est le Syllabus. Après une discussion détaillée de certaines formules de rédaction, on adopte le projet de M. de Lavalette. On fera un règlement général des conférences, et dans un préambule, on insérera le paragraphe suivant:

« L’enseignement des conférences repose sur la doctrine catholique et notamment la profession de foi de Paul IV et le Syllabus de… 186…

puis in fine: « Nul n’est admis à faire des conférences sans avoir pris connaissance du présent règlement, et le fait d’accepter un enseignement à faire, implique adhésion à ses clauses diverses. »

M. Bouet propose, comme conférencier, M. Sanguinède, docteur en droit. Il est accepté.

M. de Bressy est nommé président de la conférence de Droit.

L’ouverture de cette conférence aura lieu samedi prochain et les réunions se poursuivront tous les samedis.

M. l’abbé René fait un rapport sur la conférence des sciences. Les universités catholiques, dit-il, ont commencé petites, inaperçues, inconscientes. Peu à peu elles ont grandi. Que cet exemple nous instruise. On demande des universités savantes, conférant des diplômes… Ce n’est point avec de tels caractères de puissance et d’autorité que sont apparues dès l’origine les vieilles universités. Il suffisait, pour les faire naître, d’un homme intelligent, d’une volonté énergique, groupant autour de lui quelques jeunes gens. En mourant, il leur laissait l’héritage de son esprit et de ses doctrines. Ces jeunes gens, devenus maîtres, avaient à leur tour des disciples. A ce foyer intellectuel, les autorités ecclésiastiques conviaient la jeunesse par leurs encouragements. L’université naissante recevait des princes des immunités et de bienfaiteurs généreux des terres et de l’or. Courage donc! Les hommes dévoués ne nous manqueront pas. Ainsi, pour ce qui a trait à la conférence scientifique, il y a de jeunes prêtres, dans le diocèse, qui sont dévoués aux sciences naturelles. Ici même, dans Nîmes, il y a de jeunes laïques qui les cultivent. Parmi eux, on trouverait facilement une douzaine de catholiques. Le Frère supérieur des Ecoles Chrétiennes et M. le chanoine Gareizo, supérieur du Grand Séminaire, mettent à la disposition de la conférence leurs collections, leurs livres et le secours de leurs lumières.

Il faut avant tout des principes, qui donnent à la conférence un caractère vraiment chrétien. Evitons les sociétés où l’hérésie et le libéralisme dominent. Sans doute les jeunes gens qui feront partie de la conférence, et qui cherchent dans l’étude des sciences naturelles une utile distraction, ont besoin de conserver une certaine liberté. Elle ne doit pas être incompatible avec la sécurité de leurs inteligences. C’est ainsi que la bibliothèque doit être sévèrement composée. On exclura tous les livres contraires à la doctrine mosaïque.

A l’appui du rapport de M. l’abbé René, M. Riche veut bien donner lecture d’une note fort intéressante sur une société fondée dans notre ville en 1871 (le 17 novembre), et autorisée par arrêté préfectoral du 3 décembre 1872. Elle porte le nom de « Société d’étude des sciences naturelles ». Elle se propose: 1° d’étudier l’histoire naturelle du Gard; 2° plus généralement de propager dans la jeunesse le goût des sciences naturelles. On y fait des conférences. La Société publie un Bulletin; elle a une bibliothèque et des collections; ses membres font des excursions dans notre département et dans les départements voisins. Elle comprenait neuf membres au début. Un an après, elle comptait 14 membres honoraires ou personnes s’intéressant à la Société et concourant à sa prospérité par leurs dons ou leurs conseils; 12 membres actifs, ou personnes âgées d’au moins 16 ans et domiciliées à Nîmes; 9 membres correspondants, ou personnes qui, ne résidant pas à Nîmes, entretiennent des relations avec la Société. A la fin de 1874, il y avait dans cette Société 26 membres honoraires, 21 membres actifs, 28 membres correspondants. 13 Sociétés correspondent avec elle.

Eprouvée dans les commencements, cette oeuvre a surmonté bien des obstacles. Aujourd’hui elle reçoit des encouragements officiels: le ministre de l’Instruction publique lui a fait parvenir 6 ouvrages d’une valeur totale de cinq à six cents francs. Le Conseil général du Gard, le 31 octobre dernier, lui a alloué 200 frances. Sa bibliothèque comprend 250 ouvrages. La Société est abonnée à 6 revues périodiques. Entre autres collections, on peut signaler un herbier de 1200 plantes.

Elle se divise en trois sections: géologie, botanique, zoologie.

Les ressources ordinaires consistent en droits d’entrée et en cotisations. Les membres actifs paient en entrant 3 francs et tous les mois 1 franc. Les membres correspondants doivent une cotisation annuelle de 6 francs. Les membres adjoints (personnes qui désirent suivre les travaux de la Société sans les partager) versent 4 fr. par an.

Après la lecture de ce document, M. le président demande à M. l’abbé René s’il veut faire une conférence ou académie, ou s’il songe à organiser une faculté. Dans une académie, on échange des connaissances, dans une faculté, un les donne, l’autre les reçoit.

M. l’abbé René pense qu’il ne peut à l’origine que constituer une académie. Quand il pourra la transformer en faculté, il n’hésitera pas à lui donner ce caractère.

M. Allemand est prié de présenter au comité dans son rapport sur la conférence des lettres, une sorte de contre-projet, relativement au plan de M. l’abbé René.

L’ordre du jour de la prochaine séance comprend ce rapport de M. Allemand et la discussion qui le suivra.

Après la récitation du Sub tuum, la séance est levée à dix heures.

Notes et post-scriptum