- Procès-verbaux du Comité catholique de Nîmes (1875-1876)
- Oeuvre des Conférences catholiques
Séance du 24 janvier 1876 - CC 6, pp. 95-98.
- 1 ANTICLERICALISME
1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
1 BONNES OEUVRES DES LAICS
1 DEFENSE DE L'EGLISE
1 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
1 MARIAGE
1 OEUVRES SOCIALES
1 PLANS D'ACTION
1 PUBLICATIONS
1 QUESTION SOCIALE
2 ALLEMAND, LOUIS
2 BAILLY, EMMANUEL
2 BESSON, LOUIS
2 BOUET, LAURENT-MARIE
2 BRESSY, EDOUARD DE
2 DURAND, ABBE
2 GERMER-DURAND, EUGENE
2 PANSIER, RAYMOND
2 ROUSSET-POMARET
2 SAMUEL-MARIE, FRERE
3 NIMES
3 PARIS - 24 janvier 1876
- 24 jan 1876
- Nîmes
La séance est ouverte à 4 h. 1/2 par la prière d’usage, sous la présidence du R.P. d’Alzon et avec la présence du R.P. Emmanuel, de M. l’abbé Durand, du cher Frère Samuel Marie, de MM. Pansier, de Bressy, Germer-Durand, Allemand, Pomaret, Bouet.
Après la lecture et l’adoption du procès-verbal, M. le trésorier constate que les premiers résultats de la souscription donnent la somme de 207 francs.
Le R.P. d’Alzon prend ensuite la parole pour exposer les idées suivantes.
« Il y a deux ans, un comité catholique fut organisé à Nîmes. Mais il y avait des éléments hétérogènes. Il ne tarda pas à se décomposer. Il est aujourd’hui comme anéanti par inaction prolongée. Il ne reste qu’un encaisse peu considérable. Les réunions ne se tiennent plus. Et pourtant l’utilité des Comités catholiques est aussi actuelle, immédiate que jamais. La grosse et difficile question de notre époque est avant tout le problème social. Etudier les éléments du problème, préparer la solution chrétienne, voilà pour la théorie, pousser, activer, favoriser le développement des oeuvres catholiques qui tendant à la régénération de la société, voilà pour la pratique. Telle est la double et glorieuse tâche des Comités. Et pour le comprendre, il suffit des leçons que nous donnent nos adversaires. Ne les voit-on pas donner à leurs plans de combat le nom de tactique anticléricale. C’est à l’influence chrétienne qu’ils veulent soustraire la société. C’est donc à raviver cette influence, par la doctrine et par les institutions que nous devons particulièrement nous attacher. Faut-il rendre sensibles ces abstractions? La question du mariage religieux et de l’Enseignement supérieur se présente naturellement à tous les esprits.
« Il faut donc reprendre en sous-oeuvre l’organisation du Comité catholique. Mais commençons par en tracer le plan. Son objectif, dans ses travaux théoriques, sera la réfutaton des parties principales du programme antichrétien ou radical. A quelles voies et moyens faudra-t-il recourir? C’est une question à se poser. On peut employer la voie des correspondances, ou des publications; on peut aussi former des liens avec d’autres comités. Les circonstances détermineront le parti auquel on devra se ranger. »
M. Germer-Durand fait alors remarquer que l’ancien comité existe en droit, et qu’il sera difficile de se constituer en présence de lui, ses membres revendiquant pour eux, ou une place dans notre réunion, ou le titre exclusif de membres du Comité catholique.
Le R.P. d’Alzon répond qu’il n’y a pas à craindre ce conflit; le premier comité est tombé en oubli. Les fondateurs le reprennent en sous-oeuvre. Aucun obstacle ne s’élèvera pour les arrêtés. Mais comment recruter le personnel de l’association? Il importe, dès l’abord, de combiner deux procédés qui paraissent contraires: n’admettre que des esprits surs, unis sur les principes, d’accord sur les bases; et d’autre part, ne blesser personne par des exclusions qui sembleraient arbitraires. Le moyen de réussir consiste, dit le P. d’Alzon, à tracer un programme détaillé, rédigé avec précision, et à l’offrir à l’adhésion de ceux qui voudront l’accepter. Cette approbation donnée au programme et la cotisation d’usage sont les deux conditions nécessaires pour être admis dans le comité.
M. Pansier demande que le Comité soit placé sous la direction de Mgr l’Evêque. – Le R.P. d’Alzon adopte ce principe, mais avant de demander à Mgr son patronage, il désire que l’oeuvre se soit affirmée par un commencement d’exécution.
M. Allemand rappelle que certaines personnes demandent de temps à autre la convocation de l’ancien comité. Que faut-il leur répondre? – Ces quelques mots, réplique le P. d’Alzon: « Nous avons compris qu’il fallait ménager, en face de l’avenir, une agrégation homogène, une association de catholiques dévoués. Voilà pourquoi, voyant l’ancien comité désorganisé et l’Eglise sans défense, nous avons rédigé un programme et résolu de former un nouveau comité.
Le R.P. d’Alzon dit en terminant que le comité se placera sous le bénéfice de l’autorisation générale donnée aux comités catholiques, et se fera affilier au Comité de Paris. Le comité de l’Enseignement supérieur, tout en gardant sa constitution, son rôle et son existence distincte, sera encadré dans la nouvelle association comme une section dans un tout.
Une commission est organisée pour préparer la rédaction du programme. Elle se compose:
1° du R.P. d’Alzon, président,
2° de M. l’abbé Durand,
3° de M. le conseiller Pansier,
4° de M. le conseiller de Bressy,
5° de M. Bouet, secrétaire.
Il est convenu que les travaux de cette commission seront poussés activement. Mais le nouveau comité ne fonctionnera qu’après les élections.
La prière d’usage a terminé la séance qui a été levée à 6 heures.
Ajoutons que cette deuxième série de procès-verbaux ne mérite pas mieux son sous-titre que la première. Dans la première, à partir de la septième séance, il n'a plus été question de la préparation du Congrès, mais des conférences catholiques à organiser à Nîmes. Dans la deuxième, à partir de la séance du 24 janvier, où le P. d'Alzon a préconisé la création d'un nouveau Comité catholique, on oubliera presque les conférences pour ne plus parler que de ce Comité.