Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

8 jul 1847 Nîmes Tertiaires Hommes

L’ordre à suivre dans les réunions – L’esprit de simplicité dans nos rapports renforcera notre esprit chrétien et nous fera sortir de la médiocrité.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Cahier des procès-verbaux 1847-1851
    1. Séance du 8 juillet 1847
  • CE 1, p.1-2.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR-PROPRE
    1 ESPRIT CHRETIEN
    1 FRANCHISE
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 NOUVEAU TESTAMENT
    1 RECITATION DE L'OFFICE
    1 REGLE DU TIERS-ORDRE
    1 SALUT DES AMES
    1 SIMPLICITE
    1 VERTU DE FORCE
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 BOSSUET
    2 BOULAUD
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 JOVENICH
    2 MONNIER, JULES
    2 ROCHER
    2 VIEU
    3 EAUX-BONNES
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 8 juillet 1847
  • 8 jul 1847
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

Séance du [8] juillet

Présents Mrs d’Alzon, Monnier, Jovenich, Durand, Rocher, Boulaud, Vieu.

Président Mr d’Alzon.

M.L.D. [= Monsieur le Directeur] donne quelques instructions sur l’ordre à suivre dans les réunions. Elles peuvent commencer par la récitation d’une partie du petit office, on commencerait par Sexte, on finirait par None. Les premières séances seront occupées par la lecture du règlement, qui pourra donner lieu à des réflexions pieuses. Habituellement ces réflexions pieuses auront leur aliment spirituel dans un chapitre du Nouveau testament désigné à l’avance par le Directeur ou le Maître des novices et lu en réunion, les Méditations de Bossuet sur l’Evangile en seront au besoin un commentaire profitable.

Après ces avis généraux, Mr d’Alzon nous exhorte à l’esprit de simplicité les uns envers les autres dans les réunions. Il faut y ouvrir nos coeurs en tout abandon, nous laisser pénétrer, nous montrer ce que nous sommes; si nous y mettons de la réserve, de la gêne, de l’étiquette nous perdrons le fruit que nous pourrions en retirer. Nous avons voulu nous édifier, nous avons songé sérieusement à travailler ensemble à l’oeuvre de notre salut et de notre sanctification, allons bonnement, franchement dans cette pensée.

Un précieux avantage pour nous sera d’affranchir par là notre volonté dans l’esprit chrétien; que d’idées humaines composent encore l’ensemble de notre conduite ? Que de finesses, que de combinaisons nous mêlons à nos actes et à nos pensées! Soyons donc enfin des chrétiens tout d’une pièce. Que dans nos prières, nos travaux, nos jugements, nos conversations, nos amusements, qu’en toute chose apparaissent les habitudes et les convictions chrétiennes. La franchise de notre allure dans nos réunions du tiers ordre nous disposera peu à peu à nous empreindre de christianisme pratique et convaincu.

Outre cette franchise nous acquerrons aussi les forces. Aujourd’hui on ne sait plus grouper sa vie autour d’une idée, on éparpille ses ressources de toutes parts sans les recueillir. L’habitude de nous préoccuper par-dessus tout d’être chrétien nous [retirera](1) de cette vulgarité, de cette nullité déplorable.

Disons-nous donc: « Mon salut est affaire principale. Quels moyens sont à ma disposition, veux-je les accepter ? Quels obstacles se présentent à moi, suis-je résolu à les franchir ? La vie chrétienne exige des sacrifices, suis-je décidé, oui ou non, à faire ces sacrifices ? Je dois chercher la gloire de Dieu, rien que la gloire de Dieu. Le bien que j’ai pu faire n’a-t-il pas été gâté par quelque pensée de satisfaction, de vanité, d’amour-propre? »

Envisageons-nous en face de ces questions si précises et sachons nous juger.

On attendra une lettre de Mr d’Alzon pour convoquer une seconde réunion(2).

Notes et post-scriptum
1. Le ms. a *restera*, distraction du secrétaire recopiant ses notes.
2. Du 11 juillet au 13 août 1847, le P. d'Alzon fit un séjour aux Eaux-Bonnes.