Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

12 mar 1849 Nîmes Tertiaires Hommes

L’amour excessif des enfants et l’isolement, causes du petit nombre de vocations religieuses dans le Gard – Dangers de l’individualisme et avantages de l’union – Résumés de lectures pieuses.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Cahier des procès-verbaux 1847-1851
    22. Séance du 12 mars 1849
  • CE 1, p.26-27.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DES AISES
    1 AMOUR-PROPRE
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 EDUCATION EN FAMILLE
    1 EGOISME
    1 ESPRIT DE COMMUNAUTE
    1 LIVRES
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 OUBLI DE SOI
    1 PROTESTANTISME
    1 SOUMISSION DE L'ESPRIT
    1 UNION DES COEURS
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BASTIEN, CLAUDE-HIPPOLYTE
    2 BLANCHET, ELZEAR-FERDINAND
    2 BOURGEOIS, ABBE
    2 BRUN, HENRI
    2 DUROZOY
    2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
    2 FERRY, FRANCOIS-LEON
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LEGIER, ERNEST-GUSTAVE
    2 MARC, PAUL
    2 MAZEL, EUGENE
    2 ROCHER
    2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
    2 VIEU
    3 GARD, DEPARTEMENT
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 12 mars 1849
  • 12 mar 1849
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

Séance du 12 mars 1849

Présidence de Mr d’Alzon

Présents Mrs Durand, d’Everlange, Sauvage, Brun, Laurent, Blanchet, Durozoit, Rocher, Bastien, Légier, Bourgeois, Marc, Mazel, Vieu, Ferry.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

Nous devons être frappés, nous dit Mr le directeur, du petit nombre de vocations religieuses, surtout pour les hommes, qui se rencontrent dans le département du Gard. On peut attribuer ce fait à 2 motifs 1° l’amour excessif des parents pour leurs enfants, amour d’autant plus blâmable qu’il amollit leur volonté et diminue l’énergie dont ils peuvent être capables. Nous devons autant qu’il est en nous chercher à combattre cette tendance et arracher nos enfants à la gâterie incessante dont ils sont l’objet. 2° l’isolement dans lequel on vit et qui nécessairement empêche de comprendre le bien qui peut résulter de la vie commune. Chacun aime à rester dans son individualisme et sans s’en douter se rapproche de l’esprit des protestants qui n’est que l’égoïsme. Il est bien difficile dans l’isolement de donner de la fécondité à l’esprit de dévouement. La charité, quelque grande qu’elle soit, si elle ne se fortifie par l’union, s’éteindra comme ces morceaux de bois du foyer qui séparés, isolés s’éteignent promptement ou au contraire s’enflamment et forment un feu durable dès qu’ils sont réunis.

Non l’isolement n’est point le but où doivent viser des chrétiens, il faut au contraire que nous tendions à une action qui nous unisse d’un lien indissoluble. Si nous considérons séparément chacune des pierres d’un édifice, elles présentent chacune leur forme particulière et rien de plus; l’homme isolé peut se complaire à présenter aussi avantageusement que possible toutes ses faces, son amour-propre pourra bien être flatté, mais son action sera stérile. Ces mêmes pierres que nous considérions tout-à-l’heure isolées, formeront un édifice magnifique une fois réunies. Il en sera de même de nous si nous nous unissons fortement, si nous sacrifions franchement notre individualisme à l’eprit d’union. Mais pour arriver à ce but, pour féconder en quelque sorte en nous l’esprit de dévouement, il nous faut faire effort dans les relations de la vie, parce qu’un effort amène un bon exemple et que le bon exemple gagne une âme.

Si nous recherchons en quoi consiste le dévouement, nous ne le trouverons pas dans la sécheresse ni dans la matière mais dans les avances qu’on se fait entre soi et dans cette sage disposition d’esprit qui nous met aux ordres des autres. En descendant dans notre conscience nous nous demanderons donc si nous avons avancé le bien des âmes, si nous avons eu la volonté d’union des âmes à J.C. Ces questions nettement posées nous amèneront à nous améliorer, à tendre vers un plus grand esprit de charité et d’union. Nous y trouverons la possibilité de faire du bien, de faire abnégation de nous-mêmes pour ne nous occuper que de Dieu. Avançons et cherchons toujours à avancer dans l’esprit d’union et de dévouement afin d’être par là une protestation énergique contre l’esprit du siècle ou l’égoïsme.

Mr le directeur propose ensuite de faire à l’avenir dans les réunions des résumés des lectures pieuses faites chaque jour. Malgré la crainte que manifestent plusieurs membres que les préoccupations causées par la pensée du résumé à faire ne nuisent aux fruits de la lecture elle-même, il est décidé que lorsqu’on en sera prié on rendra compte des impressions qu’ont laissées ces lectures.

Notes et post-scriptum