Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

11 feb 1851 Nîmes Tertiaires Hommes

L’activité extérieure du T.O. – Les oeuvres à l’intérieur du collège – Charité et liberté, gages de fécondité – Désintéressement et guerre à l’amour-propre.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Cahier des procès-verbaux 1847-1851
    56. Séance du 11 février 1851
  • CE 1, p.77-80.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION NOCTURNE
    1 AMOUR-PROPRE
    1 APOSTOLAT DES TERTIAIRES
    1 CHARITE APOSTOLIQUE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CRAINTE
    1 CRITIQUES
    1 DESINTERESSEMENT DE L'APOTRE
    1 ESPRIT CHRETIEN
    1 FOI
    1 HUMILITE
    1 LAICS MEMBRES DE L'EGLISE
    1 LIBERTE
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 UNION DES COEURS
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BASTIEN, CLAUDE-HIPPOLYTE
    2 BLANCHET, ELZEAR-FERDINAND
    2 BLAUD, CLAUDE-JULES
    2 BOISSON, LOUIS-FRANCOIS-ALEXIS
    2 DOYEN-CAYOL, ALEXANDRE
    2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
    2 FERRY, FRANCOIS-LEON
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LEGIER, ERNEST-GUSTAVE
    2 MAZEL, EUGENE
    2 MONNIER, JULES
    2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 11 février 1851
  • 11 feb 1851
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

Séance du 11 février [1851]

Présidence de M. d’Alzon

Présents MM. Durand, Sauvage, Monnier, Ferry, d’Everlange, Laurent, Blanchet, Légier, Mazel, Blaud, Henri, Cayol, Boisson.

Le procès-verbal de le dernière séance est lu et adopté.

M. d’Alzon signale l’activité extérieure du T.O. MM. d’Everlange et Bastien concourent aussi, en dehors de l’Assomption, à étendre le règne de N.S.J.C. L’oeuvre de Ste Marthe, l’Adoration nocturne sont leurs travaux personnels. Mais rappelons-nous que ces travaux dans un sens sont aussi l’oeuvre commune du T.O.

A l’intérieur, dans le collège, l’Assomption a ses oeuvres. Est-il possible que tous les membres du T.O. s’occupent des mêmes oeuvres ? Non, mais tous doivent leur donner une bienveillance générale, s’empresser, dans l’occasion, de les recommander, de les louer, de les favoriser. C’est là un concours comme un autre et c’est ainsi que des oeuvres personnelles à tels ou tels deviennent communes à tous.

D’un côté loi de charité qui unit, de l’autre pleine liberté, élément d’activité, de fécondité, qui favorise le zèle.

Ayons ce zèle. Devenons des hommes d’action. Peut-être notre pauvre petit T.O. est-il appelé à se développer, à grandir sous la protection de N.S.J.C. et de la Ste Vierge. Renouvelons-nous pendant l’absence de notre directeur par un esprit de foi, par l’activité désintéressée.

Désintéressée : il ne faut pas agir par amour-propre; il faut nous oublier, être les dociles instruments de Dieu. L’absence du chef de la maison doit nous exercer à cet esprit de foi et de désintéressement. Il ne faut pas que l’oeuvre relève d’un homme seul, il faut qu’elle ait de la valeur par elle-même par l’esprit de corps, par les traditions. La maison ne se fonde pas précisément avec des prêtres, avec de l’argent. Elle se fonde avec le bon esprit, c’est là le ciment durable. Avançons dans cet esprit, que les élèves voient que nous avançons sensiblement, que nous sommes en effet courbés sous le joug de N.S.

Le T.O. est excellent pour former cet ensemble, ces traditions. L’Ordre sans doute est le noyau mais le T.O. doit être l’arbre. On voit aujourd’hui des laïques dans l’enseignement, soit; montrons qu’il y a aussi des laïques religieux, dévoués, pieux. Les laïques seuls sont insuffisants. Mais qu’ils soient fidèles à s’unir dans un esprit de foi, à agir dans cet esprit de foi, à former une unité morale puissante. Combien ils peuvent contribuer à fonder des traditions fortes, durables, qui consolident une maison, une oeuvre et la font vivre!

Mais soyons désintéressés encore une fois. Ne pas se mettre par amour-propre, par idée propre à faire les choses. On peut extérieurement paraître agir chrétiennement: à l’intérieur tout n’est que critique, amour-propre, blâme, inquiétude. On veut mieux faire que les autres au lieu de les aider bienveillamment dans la simple humilité de l’Enfant-Jésus. Il est possible que l’on ait de meilleures idées, mais pourquoi vouloir s’emparer d’une oeuvre, la diriger, quand on pourrait la servir, en se mettant en arrière, en s’effaçant ?

Mais il y a des [mot non déchiffré] à subir; il faut de la souplesse, un effort pour faire un moindre bien; on a des avances à s’imposer. Tout cela coûte et l’on ne veut pas s’imposer des ennuis

Allons plus droitement à J.C.; pas d’acte de fierté: faisons une bonne fois mourir l’amour-propre, renonçons-nous. Arrivons à une perfection collective dans un triple esprit de liberté, de charité, d’humilité.

La séance est levée.

Notes et post-scriptum