Procès-verbaux du Tiers-ordre des Hommes

14 apr 1851 Nîmes Tertiaires Hommes

Associons-nous au Jubilé et convertissons-nous – Ne nous laissons pas décourager par le petit nombre de participants à nos réunions.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-ordre des Hommes
  • Cahier des procès-verbaux 1847-1851
    58. Séance du 14 avril 1851
  • CE 1, p.82-86.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION DU SAINT-SACREMENT
    1 AMOUR-PROPRE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 FATIGUE
    1 FAUSSE SCIENCE
    1 FRANCHISE
    1 HABITUDE DU PECHE VENIEL
    1 LECTURE DE LA VIE DES SAINTS
    1 PURETE D'INTENTION
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REGLE DU TIERS-ORDRE
    1 SEMAINE SAINTE
    1 TIEDEUR
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BOISSON, LOUIS-FRANCOIS-ALEXIS
    2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
    2 FERRY, FRANCOIS-LEON
    2 LONDES, MARC-ALBERT
    2 YZALGUIER, M.-DOMINIQUE-EUGENE D'
    3 NIMES
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 14 avril 1851
  • 14 apr 1851
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

Séance du 14 avril [1851]

Présidence de M. d’Alzon

M. d’Everlange absent. MM. Londès et d’Yzalguier assistent à la réunion.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. d’Alzon nous presse de nous associer au mouvement religieux que le Jubilé a produit dans Nîmes. Il faut aussi nous mettre en mouvement, nous convertir, c’est-à-dire aller vers le mieux.

« Les péchés véniels sont en nous un principe constant de perversion plus ou moins profondément déposé en nos pauvres coeurs. Il faut nous appliquer à les découvrir. Toutes ces misères demeurent trop souvent inaperçues, comme invisibles à nos yeux mal exercés. Les connaître est cependant pour nous un devoir rigoureux.

« Croyons-le bien, toutes nos actions se rapportent à Dieu ou à nous-mêmes. Examinons attentivement auquel des deux termes ont abouti tous nos actes. Que de fois peut-être nous semblions nous mettre au service de Dieu, lorsque, intérieurement, nous nous reprenions au contraire par l’amour-propre. Et cependant nous paraissions parfaitement déterminés! N’avons-nous pas perdu beaucoup de temps avec ce malheureux Moi ? perdu beaucoup de bien qu’il nous gâtait, qu’il laissait sans mérite ? Qu’est-ce après tout qu’une action extérieurement bonne et dont le fond est mauvais ? Bien peu de chose, et en vérité, pur néant.

« Disons-nous donc: Jusqu’à quel degré, pendant ce Jubilé, veux-je me convertir ? et allons en avant.

« Pour aller en avant il faut devenir vivant. Est-ce à dire que nous soyons morts ? Non. Mais il y a un état intermédiaire entre la vie et la mort: l’état de sommeil. Nous sommeillons, nous sommes endormis, ce n’est pas là vivre. Ne nous illusionnons pas parce que nous faisons beaucoup extérieurement. Les somnambules sont ainsi faits… Oui, nous faisons beaucoup: il est possible que nous ne soyons pas punis pour nos actes; en serons-nous récompensés ? Assurément non. Ce ne sont pas alors des actes de vie. Remarquons que nous pouvons très bien être réguliers dans nos exercices de piété, faire nos prières, notre méditation etc., et cependant n’accomplir pas des actes de vie. Car l’acte intérieur [deux mots indéchiffrés] des actes nuls.

« Sortons de ce sommeil, éveillons-nous: Hora est(1). Soyons vivants de manière à communiquer la vie. Ayons une influence chrétienne. Comme l’on dit familièrement: arrivons à avoir de l’entrain. Mais pour cela gardons-nous de compter sur nous-mêmes. Nous ne ferions que de la mauvaise besogne. Prions, demandons à Dieu le secours de sa grâce. Il nous aidera à être des chrétiens vivants, réveillés, vivifiants. Nous reprendrons une provision de vie, le zèle de l’apostolat. Notre vie sera plus décidément, plus franchement chrétienne(2). »

M. d’Alzon demande au Prieur s’il a quelques observations à faire. Le Prieur se plaint de l’inexactitude de nos réunions. Il signale le peu de vie communicative des membres de l’Association en dehors des réunions.

M. d’Alzon nous engage à ne point nous laisser décourager par le petit nombre de nos réunions. Puisqu’elles sont fixes, pourquoi ne pas les avoir, quand même on n’y serait que trois ou quatre ? L’intimité n’en serait que plus aisée. Nous hésitons à nous ouvrir quand nous sommes au grand complet : mais voilà une belle occasion de se mettre à l’aise. – Puis, sous un autre rapport, persuadons-nous bien qu’il est excellent de ne pas tenir compte des lassitudes, des oublis, des moments de mollesse qui viennent d’ici, de là. Allons envers et contre tous. Il doit y avoir réunion du T.O. tous les quinze jours. Réunissons-nous tous les quinze jours.

M. d’Alzon termine la séance en nous donnant quelques conseils pour nos lectures de la Semaine Sainte et des vacances de Pâques. Rafraîchissons nos âmes par des lectures pieuses. Nous autres, gens d’étude, de science, nous avons besoin de nous souvenir que la science dessèche et raccornit. Ne laissons pas nos coeurs devenir de malheureux arbres rabougris, couverts de la poussière du chemin.

M. Ferry est désigné comme règlementaire.

Il convient de remplacer par une visite au Saint-Sacrement l’heure de l’office à laquelle on n’aura pas assisté.

La séance est levée après l’accolade fraternelle donnée à MM. Londès, d’Yzalguier et Boisson.

Notes et post-scriptum
1. Rom 13, 11.
2. Les guillemets sont bien dans le manuscrit.