Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

1851 Nîmes Tertiaires Hommes

L’amour de préférence que Dieu nous demande.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Cahier des procès-verbaux 1847-1851
    62 à 64. Séances des 16 et 29 juin et 14 juillet 1851
  • CE 1, p.96-101.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION
    1 AMOUR-PROPRE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CIEL
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CRITIQUES
    1 FOI
    1 LEGERETE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 PIETE
    1 PREMIERE COMMUNION
    1 PUNITIONS
    1 REFORME DU COEUR
    1 SOUVERAINETE DIVINE
    1 TIEDEUR
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 VIE DE PRIERE
    1 VISITE DES MALADES
    2 BASTIEN, CLAUDE-HIPPOLYTE
    2 BOISSON, LOUIS-FRANCOIS-ALEXIS
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GUYOT, PHILIBERT
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
    2 LONDES, MARC-ALBERT
    2 PAUL, SAINT
    2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • du 16 juin au 14 juillet 1851
  • 1851
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

[62] Séance du 16 juin [1851]

Vice-Présidence de M. l’Abbé Henri

Absents: MM. Londès, Bastien, Boisson, Guiot.

Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté.

M. Henri suggère à la Réunion quelques réflexions pratiques sur la piété. Entre autres caractères, il croit devoir s’arrêter plus particulièrement à l’amour de préférence que Dieu nous demande. Le culte de l’esprit n’est pas la mesure de celui du coeur. La foi ne suffit pas sans la charité. Il n’est pas question, à ce sujet, de ces vives sensibilités d’affection, qui ne sont pas données à tous, et qui, chez le plus grand nombre, ne sont que des imaginations. Il ne s’agit pas davantage d’un amour obligé, contraint. L’amour de préférence exclut le vague du sentiment comme la vaine spéculation de l’esprit, ou l’effort [contraint](1) de la volonté. L’amour de préférence fait plus que croire en Dieu et lui témoigner une haute estime: c’est une préférence qui s’étend à toute chose, et nous dispose à aimer mieux tout perdre que de perdre la grâce.

Dieu ne peut pas moins exiger. Notre amour pour lui doit être proportionné à ce qu’il est, comme être souverainement parfait. Ne pas l’aimer préférablement à toutes les créatures, c’est l’abaisser au-dessous des créatures. Puisque Dieu est au-dessus de tout, il faut l’aimer par-dessus tout. Ne pas aimer Dieu ainsi, c’est véritablement l’outrager.

M. Henri commente les admirables pensées de St Paul: Quis ergo nos separabit a caritate Christi (Rom. VIII, 35). Ce n’est pas ici une exagération du zèle apostolique, St Paul parle ici en simple fidèle. Quiconque ne peut pas dire cela, en toute sincérité, n’aura point part à l’héritage céleste. Ne nous faisons pas illusion: nous pouvons bien avoir une certaine régularité extérieure dans la piété, sans pour cela donner à Dieu un amour de préférence. Non: il faut aller au delà: éviter seulement le mal, est une piété insuffisante. Dieu veut être placé au-dessus de toutes nos préférences, au-dessus de tous nos goûts particuliers.

Et que de préférences nous nous plaisons à garder au fond de nos coeurs. M. Henri fait de ces considérations quelques applications pratiques aux dispositions dans lesquelles des sentiments humains nous laissent toujours au-dessous de nous-mêmes puisque nous restons toujours au-dessous de notre vocation de chrétien. Que d’amour-propre! Que de susceptibilités! Que de critiques! Que de mollesse! On en demeure littéralement à l’animalis homo. On s’ennuie de la piété, on s’ennuie de l’amour de Dieu. C’est quelque chose de ce mot d’un pénitent à son confesseur: -Mais enfin que fera-t-on dans le ciel ? -On louera Dieu, on le bénira, on le contemplera dans sa gloire. -Quoi, toujours contempler Dieu! Mais c’est bien monotone. Il y a de quoi s’ennuyer.

Ah! un peu plus de coeur! Au lieu de faire la part de la nature la plus large possible, refusons-lui beaucoup et beaucoup. Examinons sérieusement les obstacles qui nous empêchent d’aimer Dieu d’un amour de préférence et de nous unir à lui. Les moyens ne nous manquent pas: recueillons-nous, prions, méditons, adorons la Ste Eucharistie. Mais comment faisons-nous tout cela ?

MM. Durand et Sauvage sont désignés pour aller visiter M. Guiot malade. – La Réunion s’entretient des enfants qui se préparent à la première communion. Il faudrait peut-être patienter davantage avec leur légèreté, avec l’inexactitude de leur travail, adoucir un peu la sévérité de la discipline. Les punitions irritent peut-être cette petite faiblesse d’enfants. Ne pourrait-on pas la ménager pour l’attirer à N.S. Jésus-Christ ? En tout cas offrons nos prières pour eux. C’est une occasion toute trouvée de nous retirer doucement de notre sécheresse habituelle.

La séance est levée.

[63] Séance du 29 juin [1851].

Présidence de M. d’Alzon.

[64] Séance du 14 juillet [1851].

Présidence de M. d’Alzon(2).

Notes et post-scriptum
1. Lecture incertaine.
2. Pour ces deux dernières séances, c'est tout ce que contient le registre des procès-verbaux.