- Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
- Cahier des procès-verbaux 1847-1851
65. Séance du 21 juillet 1851 - Ecrits spirituels, 1373-1376
- CE 1, p.103-106.
- 1 APOSTOLAT DES TERTIAIRES
1 COLLEGE DE NIMES
1 ENFANTS DES ECOLES
1 ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
1 ETUDE DES CARACTERES
1 FORMATION DES AMES DES ELEVES
1 FORMATION DES JEUNES AUX VERTUS
1 JEUX
1 LIVRES
1 MAUVAISES LECTURES
1 MECHANTS
1 RENVOI D'UN ELEVE
1 TIERS-ORDRE MASCULIN
1 TRAVAUX SCOLAIRES
1 VACANCES
2 BASTIEN, CLAUDE-HIPPOLYTE
2 COOPER, FENIMORE
2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
2 LONDES, MARC-ALBERT
2 MONNIER, JULES
2 SCOTT, WALTER
3 NIMES - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Hommes
- 21 juillet 1851
- 21 jul 1851
- Nîmes
- Collège de l'Assomption
Séance du 21 juillet [18]51
Présidence de M. d’Alzon
Absents: MM. Bastien, d’Everlange, Londès, Monnier.
M. d’Alzon engage les Tertiaires à s’occuper de l’oeuvre des vacances, c’est-à-dire à donner aux élèves, pendant ces trois dernières semaines, des conseils particuliers, individuels, qui soient comme l’application et le complément des avis généraux qui leur sont donnés, à ce sujet, dans les instructions de la chapelle. Ces avis intimes et particuliers devront porter sur quatre points principaux : 1° le travail des enfants pendant les vacances; 2° leurs récréations; 3° leurs relations; 4° leurs lectures.
1° Quant au travail, il faut les engager à y consacrer quelques heures chaque jour, pas trop de temps, deux ou trois heures au plus. Nous devrons donc étudier les aptitudes de nos élèves ou du moins de quelques-uns d’entre eux, de ceux que nous croirons avoir le plus besoin de cette direction, et que nous jugerons le plus disposés à la recevoir. Avec la connaissance que nous avons ainsi acquise ou que peut-être nous possédons déjà de ses dispositions, de ses goûts, de ses besoins, nos conseils pourront servir à l’enfant et nous aider à l’éclairer sur sa vocation. Que d’exemples ne pourrait-on pas citer d’hommes qui, après avoir été de mauvais élèves au collège, sont devenus plus tard distingués dans telle ou telle spécialité, parce qu’un mot, une circonstance fortuite, un rien, leur avait, un beau jour, révélé leur véritable aptitude! Soyons-en convaincus, ce travail libre, ainsi accompli par nos élèves, avec les conseils et sous la direction du professeur absent, ces vacances, bien employées, pourront avoir, entre autres résultats utiles, celui de révéler aux enfants ce dont ils sont capables.
2° quant aux lectures qu’on leur indiquera, elles devront être les unes sérieuses, les autres amusantes. Elles auront pour but (et pour effet si elles sont bien choisies) de détourner les enfants des livres dangereux. Il faudrait leur faire à l’avance un choix de bons livres à leur portée. On peut absolument ne pas exclure certains romans tels que ceux de W. Scott ou de F. Cooper. Encore y a-t-il à choisir.
3° On peut encore, jusqu’à un certain point, utiliser leurs récréations, en les dirigeant d’avance dans le choix des jeux auxquels ils comptent se livrer, des projets d’amusement dont peut-être ils nous font part: tout ceci est de la vie intime et veut des conseils particuliers, individuels.
4° Leurs relations, surtout celles avec les enfants de leur âge, élevés dans d’autres établissements, sont encore un point bien important. On ne peut que les engager à fuir les mauvaises relations, leur apprendre à quels signes ils reconnaîtront un camarade dont la fréquentation peut leur être préjudiciable. Les maîtres de l’Assomption pourraient faire un grand bien en s’occupant à préparer de bonnes vacances pour ceux de nos élèves auxquels ils s’intéressent plus particulièrement. Ils pourraient aussi engager les enfants à leur écrire, pendant ces mêmes vacances. Sans doute, les enfants, en écrivant à un de leurs maîtres, sont portés à se faire meilleurs qu’ils ne sont; mais ils sont encore trop naïfs pour ne pas se révéler, du moins en partie, à un oeil un peu exercé. Une correspondance un peu longue, un peu suivie, sérieuse, d’un maître avec un élève, peut faire à celui-ci beaucoup de bien et éclairer celui-là sur les points où doit se porter son action. Même en lui parlant seulement d’études, on peut moraliser, élever un enfant, donner une excellente direction à son caractère, à ses idées.
Les maîtres Tertiaires doivent donc se rendre compte, à la fin de cette année, de la manière dont ils doivent relever le moral de leurs élèves. Ces enfants sont abattus par les chaleurs, et leur âme participe de la langueur de leur corps. Les professeurs ont à faire effort sur eux-mêmes pour réagir ensuite plus efficacement sur leurs élèves et en obtenir de la tenue, surtout de la tenue morale. Cette nécessité de relever le niveau a produit dans ces derniers jours quelques expulsions. Rendons-nous compte aussi de la part que nous avons pu avoir, jusqu’à un certain point, dans ce fâcheux résultat. Avons-nous fait tout ce que nous étions tenus de faire pour l’empêcher ? Prenons donc, dès ce jour, la résolution d’user d’influence sur les âmes des enfants pour les préparer à faire de leurs vacances et de leur liberté un usage tel qu’ils puissent, un jour, sans danger pour leur âme, jouir de la liberté complète.
M. le D[irecteur] fait part ensuite à la réunion d’une Circulaire par laquelle Mgr de Nîmes recommande à l’attention de ses collègues dans l’Episcopat le prospectus d’une Maison de Hautes Etudes qui va être annexée à l’Assomption. Lecture est donnée de ce prospectus.