Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

23 nov 1851 Nîmes Tertiaires Hommes

Jésus-Christ dans le Saint-Sacrement – Jésus caché dans le sein de la Ste Vierge.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Cahier des procès-verbaux 1847-1851
    69. Séance du 23 novembre 1851
  • CE 5 (brouillon non recopié, joint au cahier CE 1).
Informations détaillées
  • 1 ABUS DES GRACES
    1 ACTION DU CHRIST DANS L'AME
    1 ADORATION NOCTURNE
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 AVENT
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 FORMATION DE JESUS CHRIST DANS L'AME
    1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
    1 JESUS-CHRIST DOCTEUR
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 ORGUEIL
    1 RESISTANCE A LA GRACE
    1 SAINT-SACREMENT
    1 SALUT DES AMES
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    1 SOUMISSION SPIRITUELLE A JESUS-CHRIST
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOIE UNITIVE
    1 VOLONTE PROPRE
    2 ALLEMAND, LOUIS
    2 BOISSON, LOUIS-FRANCOIS-ALEXIS
    2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 23 novembre 1851
  • 23 nov 1851
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

Séance du 23 nov[embre 18]51

Présidence de M. d’Alzon

Absents MM. Boisson et d’Everlange.

Le procès-verbal est lu et approuvé.

M. le Président prend le sujet de son exhortation dans la dévotion de l’Adoration nocturne. Il suggère à la réunion quelques méditations pieuses, et considère N.S.J.C. comme introducteur à la vie intérieure.

I. Que peut nous dire ce divin Maître dans le sacrement de l’autel ? Que nous enseigne-t-il dans son abaissement ? Le voilà modèle d’humiliation, de souffrance, de sacrifice. En quoi sommes-nous des hommes de souffrance ? Demandons-nous un compte sévère de nos dispositions au sacrifice de nous-même dans les détails de notre vie de maître, soit à l’égard de nos collègus, soit à l’égard de nos élèves. – En quoi imitons-nous les souffrances volontaires de J.C. ?

II. Dans le Saint-Sacrement J.C. nous apparaît encore comme docteur. Il exerce sur les âmes une action intérieure. Sans doute, par le ministère de l’Eglise, il enseigne extérieurement les fidèles. Mais ici c’est pour ainsi dire un enseignement plus direct qu’il donne aux âmes, dans des communications plus intimes. – N’est-ce pas au pied du Saint-Sacrement que nous pouvons nous inculquer plus fortement la vérité, l’approfondir ? Où trouver mieux que dans ces entretiens recueillis et solitaires avec Jésus les moyens de développer en nous la vie intérieure ? – La vie intérieure! Combien nous la comprenons peu. Généralement quelle estime font les hommes de cette dévotion affectueuse à N.S. Jésus-Christ dans le St-Sacrement ? Ne la rangent-ils pas au nombre des choses parfaitement inutiles ? Ah! combien au contraire elle nous est essentielle! L’union de l’homme avec Dieu est le but de son existence. Si, dès ici-bas, dans des communications tout intimes, nous pouvons commencer à nous rapprocher de Dieu, pourquoi, lorsque toute facilité nous est faite, rester en dehors de ce rapprochement divin ? Souvenons-nous que l’union de la gloire se fera, pour ainsi dire, selon une règle de proportion. Le ciel se composera de ceux qui ont été exactement sauvés, et de ceux qui se seront profondément unis à Dieu. Qu’est-ce qui nous manque donc pour cette union profonde ? N’avons-nous pas plus que d’autres l’occasion des sacrements, de l’enseignement religieux, et le Tiers-Ordre, et les avertissements fraternels, et nos rendements de compte. Persuadons-nous le: nous sommes plus coupables que d’autres, si, appelés à mieux accomplir nos devoirs de chrétien et à une sanctification plus haute, nous ne faisons qu’apporter aux invitations de Dieu de plus grandes répugnances.

Conclusion – Jésus-Christ nous enseigne, J.C. nous fortifie. Allons donc à J.-Christ. Et puisque nous voici dans le saint temps de Noël, ayons une pieuse dévotion à Jésus caché dans le sein de la Ste Vierge. Il est en nous, en un certain sens, comme il était dans le sein de sa mère, il est en nous par la grâce. Adorons-le grandissant en nous, s’y développant. Sentons aussi Jésus tressaillir au fond de nos coeurs. – Il se passera des combats assurément dans ce coeur. Jésus est roi, et veut commander en maître: notre volonté est révoltée, et veut son indépendance. Mais Jésus veut tout ou rien. Ou ces déchirements inévitables, ou délaissement de Jésus. Quoi donc! il s’offre à nous pour nous unir à lui, il s’unit, il s’incorpore à nous, et il ne trouve qu’orgueil, que vie des sens! Il se retire: que viendrait-il faire dans des âmes qui ne veulent pas se donner ? Voulons-nous donc qu’il se laisse disputer par la révolte et l’orgueil son [mot non déchiffré] commandement ? Il y a lutte en nous: à [mot non déchiffré] reconnaissons les mécontentements de Jésus-Christ ? Nous sommes en contact incessant avec lui, et nous nous croyons mal appuyés, et nous faiblissons et nous n’avons pas confiance: nous nous refusons à le suivre. Il a raison de nous abandonner. Voulons-nous faire tant de difficultés ? Rompons avec Jésus-Christ, et tout sera dit. Jésus se retirera. In propria venit et sui non cognoverunt(1). La visite aura été voulue par lui, refusée par nous. Mais aussi il y a là un terrible sujet d’effroi. Il nous sera permis de visiter Jésus-Christ, un jour, dans le ciel. Mais si nous ne l’avons pas reçu sur la terre, pensons-nous que cette visite nous sera accordée ? Nous n’aurons pas voulu qu’il fût maître chez nous, nous ne serons pas maîtres chez lui. Cependant nous voulons nous sauver. Comment nous sauver sans J.C. ? Faisons-le donc roi dans nos coeurs, qu’il y commande avec un empire absolu, que nous lui appartenions, cherchons tout ce qu’il peut nous demander; et puisque son amour pour nous est infini, ne mettons aucune mesure dans le nôtre. Apportons-lui, en souvenir de nos ingratitudes, un amour pénitent, un amour reconnaissant, en souvenir de ses bontés miséricordieuses.

M. l’Abbé Henri est chargé des instructions ordinaires pendant l’absence de M. d’Alzon. M. Allemand est déclaré postulant du T.O.

Notes et post-scriptum
1. Jn 1, 11 (...*non receperunt*).