Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

2 feb 1852 Nîmes Tertiaires Hommes

Des moyens pratiques de développer l’esprit de charité – Les conditions d’une vraie correction fraternelle.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Dossier des procès-verbaux 1852-1853
    4. Réunion du 2 février 1852
  • DI 139.
Informations détaillées
  • 1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CORRECTION FRATERNELLE
    1 CRITIQUES
    1 FRANCHISE
    1 IDEES DU MONDE
    1 MEDISANCE
    1 MONITIONS
    1 SENSIBILITE
    1 SUPERIEUR
    1 TEMPERAMENT
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    2 ALLEMAND, LOUIS
    2 BASTIEN, CLAUDE-HIPPOLYTE
    2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 GUYOT, PHILIBERT
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
    2 LONDES, MARC-ALBERT
    2 MONNIER, JULES
    2 SAUVAGE, EUGENE-LOUIS
    2 YZALGUIER, M.-DOMINIQUE-EUGENE D'
    3 NIMES
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 2 février 1852
  • 2 feb 1852
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

Séance du 2 février [18]52

Présidence de M. d’Alzon.

Absents: MM. Londès et Bastien.

La réunion s’entretient des moyens pratiques de développer chez nous l’esprit de charité.

M. Durand proposerait cette franchise simple les uns envers les autres qui se dit tout haut ce que l’on trouve de répréhensible dans la conduite extérieure et ne se contente pas de le regretter ou de le blâmer tout bas. Reste les difficultés d’application, la forme à donner à ces avis fraternels, les inconvénients du caractère de chacun. Dans le monde la politesse condamne ces façons un peu brusques d’agir: dans le Tiers-Ordre faut-il s’arrêter à ces précautions et à cette réserve du monde ?

M. Monnier avoue les difficultés du procédé, mais estimerait les inconvénients largement compensés par les avantages. Ne serait-ce que celui de couper court à toutes les médisances involontaires auxquelles on se laisse aller si aisément. Elles reposent souvent sur une observation vraie et attaquent un tort réel. Mais cette critique que l’on fait à l’écart et qui nous revient par des tiers, exaspérée, envenimée comme de juste, loin de profiter, irrite, blesse et désaffectionne.

M. d’Alzon estime qu’il est bon de parler mal des gens quand il a avantage majeur à le faire. Mais comment s’y prendre ? Tout dire aux gens, c’est vraiment les soumettre à un traitement de cheval. Il y a des tempéraments faibles qui ne résistent pas à ce régime. Il faudrait être certain du tact de chacun. Cependant il serait en effet à désirer que nous ayons entre nous ce courage. Que tout le monde aille donner ces avis, c’est à peu près impossible, tout le monde ne peut pas tout dire. Cela dépend de la valeur des gens: on accepte d’une personne ce que l’on ne pourrait accepter d’une autre. Bien évidemment nous avons le droit entre nous d’établir ces sortes de proclamations en usage dans certaines communautés. Mais dans quelles limites l’exercer ?

M. Guiot croit que l’on pare à tout inconvénient en donnant les avis en particulier. M. Henri tiendrait compte davantage du degré d’intimité qui peut exister entre les personnes. On pourrait désigner un moniteur secret. M. d’Alzon se demande si le moniteur secret sera agréé par tous. En tenant compte des relations de chacun, n’est-il pas plus aisé de choisir un intermédiaire qui, par une intimité plus grande avec celui que l’on veut avertir, sera mieux accepté ? M. Monnier craint que ce qui n’était connu que d’un seul n’acquière alors une certaine publicité: puis n’est-ce pas prêter aux commentaires à deux, et retomber dans la médisance ? M. d’Yzalguier serait plutôt disposé pour sa part à accepter des observations de tous, que d’un seul.

M. d’Everlange pense que les avis appartiennent au Directeur.

M. d’Alzon fait observer qu’il peut y avoir certains faits que le Directeur ne connaîtra pas, et sur lesquels cependant il est bon d’avertir les gens. Entre chrétiens on doit s’avertir et il faut avoir ce courage. Les procédés seront laissés au tact de chacun. Il n’y a qu’une question de moyens à éclaircir. En tout cas c’est déjà une excellente disposition qu’il se plaît à constater que des hommes chrétiens causent entre eux des moyens de s’avertir de leurs défauts: cela montre d’abord qu’ils tiennent à en être avertis et atteste ensuite un esprit réciproque d’estime personnelle. On n’avertit pas d’ordinaire qui ne veut pas se corriger. Tout homme a ses défauts: aller l’en avertir c’est l’estimer. M. Sauvage ne comprend pas en effet ces avis donnés par une personne qui n’aurait pas une valeur propre.

M. Allemand comprendrait plutôt des conversations édifiantes avec un moniteur particulier. Mais les avis lui semblent pouvoir venir de tous et être reçus de tous, dans une Association chrétienne et entre gens qui s’estiment.

L’heure avancée suspend l’entretien et la séance est levée. Il y aura réunion lundi prochain.

Notes et post-scriptum