- Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
- Dossier des procès-verbaux 1852-1853
5. Réunion du 9 février 1852 - DI 140.
- 1 AMOUR-PROPRE
1 APOSTOLAT DES TERTIAIRES
1 COLLEGE DE NIMES
1 CONNAISSANCE DE SOI
1 CONSCIENCE MORALE
1 CORRECTION FRATERNELLE
1 DIRECTION SPIRITUELLE
1 HUMILITE
1 SUSCEPTIBILITE
1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
1 TIERS-ORDRE MASCULIN
1 VIE SPIRITUELLE
2 POULAIN-CORBION
3 NIMES - Tertiaires de l'Assomption
- Tertiaires Hommes
- 9 février 1852
- 9 feb 1852
- Nîmes
- Collège de l'Assomption
Présidence de M. d’Alzon.
M. Poulain-Corbion est présenté par M. le Directeur à la Réunion comme postulant.
M. d’Alzon complète le dernier entretien par une considération nouvelle au sujet de la charité. Après avoir parlé de ceux qui doivent donner des avis fraternels, il n’est pas inutile de parler de ceux qui doivent les recevoir.
Il nous est nécessaire pour notre avancement de recevoir des avis. Mais dans quelles dispositions sommes-nous à l’égard de ces avis ? Avouons-le bien simplement. Ils nous déplaisent et nous sommes toujours disposés à nous justifier, et à nous justifier d’autant plus que nous nous sentons plus de torts. On nous parle d’un défaut: nous nous évertuons aussitôt à prouver que nous avons toutes les vertus opposées.
Examinons-nous sur cette disposition. S’il est excellent pour nous de recevoir des avis, commençons par nous mettre dans des sentiments humbles. Il n’y a point de fumée sans feu: il y a toujours une cause, un prétexte, qui a donné lieu à ces avis que l’on nous donne. Reconnaissons-le une bonne fois.
Les allusions sont souvent insuffisantes et ne se comprennent pas; d’un autre côté la susceptibilité se froisse et regimbe. Marchons entre deux. Maintenons-nous entre cette surdité morale qui n’entend et ne comprend rien, et cette susceptibilité qui s’effarouche de tout. Le miroir nous est mis devant les yeux: sachons nous y regarder. Ce sera un profit bien clair et bien net pour nous.
La vie chrétienne ne se passe-t-elle pas tout entière à faire disparaître les taches de l’âme ? Discuterions tant sur les moyens de nous avertir fraternellement si nous étions dans la disposition bien franche de profiter des avertissements ? Nous faisons les enfants. On les trouve en faute: ils nient qu’ils y soient. Belle avance! Nous n’en serons pas moins très pauvres en qualités chrétiennes. Et même, prenons-y garde, nous en viendrons à nous rendre incapables de nous connaître. A force de nous répéter que nous avons toutes les qualités imaginables, nous nous convaincrons sérieusement que nous avons toutes les vertus.
Ayons le courage de nous voir tels que nous sommes. Provoquons les observations, prévenons-les: quand une âme charitable tourne autour de nous pour nous sermonner, rendons lui l’accès facile. Sans doute il ne s’agit pas de jouer le rôle du meunier de son fils et de l’âne, et d’accepter tous les avis. Il faut les éprouver, les examiner. Mais être disposé à en profiter. Recevons tous les avis, mais faisons un choix. Si la personne nous semble ne pas donner par elle-même assez d’autorité à ses observations, consultons celles qui ont toute notre confiance. Nous sommes mis sur la trace d’un défaut; consultons un ami, notre directeur. Nous nous éclairerons et nous serons à même de profiter des observations parce que nous les aurons prises en esprit d’humilité!
M. le Président en terminant, recommande l’oeuvre des militaires au Tiers-Ordre. Mgr a donné l’autorisation de célébrer la messe au Patronage. Voici une excellente occasion pour faire marcher notre monde. Employons-nous avec zèle auprès de nos bons soldats.
La séance est levée après la prière. Il y aura réunion lundi prochain, 16.
Estime dans laquelle nous devons désirer être par rapport au prochain(1).