Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

17 may 1852 Nîmes Tertiaires Hommes

Les conditions d’admission au postulat – La conversion d’un ministre protestant – La lutte contre le démon – Les séculiers et l’éducation – Soyons des chrétiens d’action – Les combats de la prière – Nos responsabilités d’éducateurs – Fruits communs des lectures des tertiaires.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Dossier des procès-verbaux 1852-1853
    12. Réunion du 17 mai 1852
  • DI 147.
Informations détaillées
  • 1 ADMISSION AU TIERS-ORDRE
    1 ATHEISME
    1 CLERGE SECULIER
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMBATS DE L'EGLISE
    1 CONVERSIONS
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 FRANCHEMENT CATHOLIQUES
    1 GRACES
    1 LIVRES
    1 LUTTE CONTRE SATAN
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 MAITRES CHRETIENS
    1 MINISTRES PROTESTANTS
    1 MORTIFICATION CORPORELLE
    1 OEUVRE DE JESUS-CHRIST
    1 ORGUEIL
    1 REGLE DU TIERS-ORDRE
    1 SENS DES RESPONSABILITES
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 VERTU DE RELIGION
    1 VIE DE PRIERE
    2 ROUX-LAVERGNE, PIERRE-CELESTIN
    3 NIMES
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 17 mai 1852
  • 17 may 1852
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

Séance du 17 mai [18]52(1)

Présidence de M. d’Alzon.

M. le Président propose M. Roux-Lavergne comme postulant. Le règlement impose comme terme de rigueur au moins trois mois de séjour dans la maison pour être admis dans le T.O. Mais nous pouvons faire fléchir la règle quand les postulants nous sont déjà connus et ont fait leurs preuves. Sans cela nous nous priverons volontairement du concours immédiat de personnes dont l’agrégation au T.O. peut être très avantageuse pour nous.

M. le Président emprunte à l’Univers le récit de la conversion d’un ministre protestant, conversion immédiate qui suivit l’invocation à Dieu d’un évêque catholique en faveur de cet anglican. Que de changements vraiment prodigieux n’obtient pas la prière faite en esprit de foi! A côté de nous, dans notre maison, chez nos élèves, nous pourrions constater des effets non moins prodigieux et aussi consolants. Ces faits sont moins rares qu’on ne pense; et si nous n’obtenons pas plus, c’est parce que nous ne prions pas assez.

Prions donc, prions beaucoup, surtout à cette époque de l’année, où nous avons à lutter contre ce qu’on peut bien appeler le démon de Midi. La lutte invisible des esprits de malice recommence, opposons lui les armes invisibles de la prière.

On parle de l’impuissance des séculiers dans l’éducation. On a raison si le séculier reste séculier, on a tort si le séculier est réellement chrétien, pieux, homme de prière. C’est ainsi que se posent ou doivent se poser du moins les Tertiaires. A ce titre ils peuvent beaucoup et leur prière peut acquérir une vertu toute particulière.

Commençons par lutter énergiquement contre nous-mêmes, créons des droits à notre charité. J.C. ne restera jamais en arrière de nos avances généreuses. Sans lui évidemment nous ne pouvons rien. Mais quand nous savons correspondre davantage aux grâces intérieures qu’il verse en nous, nous avons tous les moyens de résistance contre le mal à notre disposition, et une force puissante contre le démon.

Comprenons donc toute l’étendue de ce titre de chrétien. Ne nous laissons pas sans cesse entraîner par notre humeur, par notre caractère. Dominons-nous et faisons de cette humeur, de ces dispositions particulières, en les dirigeant vers le bien, en les employant pour le bien, une utilité, un avantage, non pas un obstacle, un embarras, une pierre d’achoppement. Travaillons à en faire une condition même de notre sainteté.

Oui, luttons contre Satan. Nous prions plus ou moins. Mais cette résistance énergique contre les esprits de malice qui errent autour de nous, qui nous enveloppent, nous ne nous en faisons pas une idée arrêtée. Une philosophie heureuse compose notre piété. Nous nous prouvons notre obligation de rendre à Dieu l’hommage de la prière, nous sentons quelque chose de notre faiblesse, et nous nous avouons bien qu’il nous faut le secours de Dieu pour nous soutenir. Mais dans les temps d’incrédulité où nous sommes, on se prête volontiers aux désirs de Satan qui aime fort à ce qu’on parle peu de lui, parce qu’il gagne à se faire pour ainsi dire oublier, pour mieux surprendre les âmes dans le sein de ce silence. Dans les siècles de foi (2), Satan est dénoncé tout haut aux chrétiens, on lui livre d’énergiques combats; on le nomme, on le met en face de soi, on s’en fait un adversaire sérieux, contre lequel il faut se défendre soi-même, contre lequel il faut défendre les âmes de ses frères. Sans doute nos sens conspirent contre nous, et nous devons mortifier nos sens; l’orgueil nous égare, il faut dompter l’orgueil. Mais il y a aussi Satan qui combat contre nous, autour de nous, chez nous. Il faut lutter corps à corps avec lui. Comme maîtres nous avons notre part de responsabilité dans les dangers dont le Diable menace sans cesse les âmes de nos enfants. Si nous endormons notre vigilance, il en fait tomber dans ses pièges. Ne l’oublions-nous pas trop souvent ?

Soyons plus chrétiens d’action. Faisons rude guerre à l’ennemi. Nous sommes de braves soldats, nous sommes un bien faible corps d’armée: n’y regardons pas; faisons-nous des sentinelles vigilantes, actives; jetons-nous en avant, et combattons généreusement pour cette portion de la famille chrétienne qui est confiée à notre garde.

Animons-nous donc à ces combats de la prière. Demandons-nous ce que nous faisons à cet égard pour les enfants, quelle protection ils trouvent en nous; demandons-nous si notre ferveur croît avec les dangers, si nous sommes préparés à résister aux entraînements de la saison, aux influences dont le démon sait se servir pour attaquer leur piété, leurs résolutions, leurs efforts. En un mot protégeons et gardons nos enfants.

Après ces paroles d’exhortation, M. le Président interroge quelques tertiaires sur leurs lectures. Les fruits communs que les tertiaires peuvent recueillir des impressions diverses dont il est fait part à la réunion sont, l’esprit de la règle, l’amour du travail comme devoir et comme expiation, le mépris du bien-être. Ce sont d’excellentes résolutions à mettre en pratique et qui peuvent nous disposer parfaitement à ces luttes dans lesquelles nous devons nous retremper jusqu’à la fin de cette année.

M. le Président recommande aux prières des Tertiaires les enfants de la première communion et tous ceux qui doivent être confirmés.

La prochaine réunion est fixée au mardi de la Pentecôte.

La séance est levée après la prière. L’accolade fraternelle est donnée à M. Roux-Lavergne.

Notes et post-scriptum
1. Rappel: les P.V. des réunions des 3 et 5 mai n'ont pas été reproduits (v. E00418 n.).
2. Un mot en surcharge, illisible.