Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

1 jun 1852 Nîmes Tertiaires Hommes

La transformation des apôtres à la Pentecôte – Comme eux, ayons le courage de parler de Dieu et devenons des hommes intérieurs.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Dossier des procès-verbaux 1852-1853
    13. Réunion du 1er juin 1852
  • DI 148.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DE DIEU SOURCE DE L'APOSTOLAT
    1 APOTRES
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 CONCUPISCENCE DE LA CHAIR
    1 CONFESSION DU NOM DE JESUS-CHRIST
    1 DONS DU SAINT-ESPRIT
    1 EGOISME
    1 ENSEIGNEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 EUCHARISTIE
    1 FINS DERNIERES
    1 HARDIESSE DE L'APOTRE
    1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
    1 INGRATITUDE ENVERS DIEU
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 PENTECOTE
    1 PRUDENCE DE LA CHAIR
    1 REFORME DE L'INTELLIGENCE
    1 RESPECT HUMAIN
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SAINT-ESPRIT SOURCE DE LA CHARITE
    1 TEMPLE DU SAINT-ESPRIT
    1 TIEDEUR
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 VERTU DE FORCE
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE SPIRITUELLE
    2 BARDONNENCHE, CYRILLE
    2 BASTIEN, CLAUDE-HIPPOLYTE
    2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 LONDES, MARC-ALBERT
    3 NIMES
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 1 juin 1852
  • 1 jun 1852
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

Séance du 1er juin [18]52

Absents: MM. Durand, Bastien, Londès, d’Everlange, Bardonnenche.

Présidence de M. d’Alzon.

Le PV de la dernière séance est lu et adopté.

M. d’Alzon nous suggère quelques réflexions pratiques sur le mystère de la Pentecôte.

Cherchons à prendre quelque chose de l’aspect des apôtres, quand le St-Esprit, descendu sur eux les eut changés. Qu’étaient-ils ? Faibles, indécis, hésitants, comme nous. Les prédicateurs courageux de Jésus-Christ.

Arrêtons-nous à deux caractères de leur merveilleuse transformation.

1. Ils furent remplis d’une sainte audace. Pourquoi donc ne pas nous mettre souvent devant les yeux cette liberté avec laquelle ils parlent de Dieu ? Nous trouverions peut-être qu’après tout nous ne sommes pas sans respect humain. Il faut un certain courage pour parler de Dieu dans son enseignement. On se préoccupe beaucoup du tact, de l’habileté qu’il faut y mettre; et sous ce prétexte on s’en dispense. Croyons-le bien: c’est véritablement une affaire de courage. Sans doute il faut faire la part des inconvénients. Mais en définitive les inconvénients d’un peu de témérité sur cette matière sont infiniment moindres que ceux d’une excessive prudence.

Ainsi donc, premier fruit du mystère de la Pentecôte: nous rendre compte du courage que nous devons avoir pour parler de Dieu; nous rendre compte du courage que nous n’avons pas.

2. Un autre caractère éminemment apostolique est l’esprit de prière. Avons-nous suffisamment le sentiment de la vie intérieure à laquelle Dieu nous appelle ? Nous développerons cette vie intérieure par la prière. Quel temps y donnons-nous ?

Nous devrions cependant nous tenir en garde contre les dissipations naturelles de nos études, contre les obstacles que nos occupations, en nous prenant pour l’action beaucoup de temps, mettent à la vie de prière. Souvenons-nous donc qu’à nous aussi s’applique la parole de J.C.: nous ne pouvons servir deux maîtres à la fois.

Sans doute nous vivons dans un certain recueillement. Nous ne sommes pas tout à fait des gens du monde. Nous avons presque de la solitude. Notre milieu est assez retiré.

Mais là même, dans cette demi solitude, reviennent les deux courants qui entraînent toujours l’homme. Nous nous faisons notre attrait, nos affections, nos sympathies particulières, nos petites jouissances à nous, nous nous cantonnons dans notre littérature, dans nos jouissances d’esprit, c’est là notre tout. En un mot le service de Dieu est mis en dehors de la vie positive. Nous ne savons pas goûter les jouissances de la prière.

Nous avons trouvé notre gîte, nous nous retirons dans la science, dans l’étude, dans les travaux d’esprit. Et puis c’est tout.

Il y a cependant quelque chose de mieux: c’est l’Esprit-Saint habitant dans nos âmes, y résidant. Allons-nous à lui, nous établissons-nous avec lui dans l’intime de notre coeur ?

Mais pour aller là, pour réaliser ce commerce familier, cette union avec le Saint-Esprit, il faut sortir de soi, il faut s’arracher à ce qu’on pourrait appeler notre bien-être intellectuel, se déposséder de soi-même, accepter la nudité absolue. Tout dépouillement que renferme la notion de la prière dans le St-Esprit.

C’est là le pénible, assurément. beaucoup défaillent en chemin. Il n’y est pas moins vrai que c’est là notre vraie vie. Nos corps sont destinés au cimetière, nos âmers sont faites pour le ciel. Il s’agit d’être éternellement unis à Dieu ou séparés de lui éternellement.

Comment nous préparons-nous à cette union sur la terre ? Avec quel respect ne devrions-nous pas traiter le Saint-Esprit ? C’est lui qui forme en nous l’amour avec lequel nous devons aimer Dieu. Comment écoutons-nous sa voix ? Comment nous laissons-nous préparer, former par lui ?

Comprenons toute la différence qu’il y a entre l’Eucharistie et le St-Esprit. Jésus-Christ qui vient réparer les vices de la chair corrompue, se fait chair pour détruire en la chair le principe du péché: il purifie, mais cette action est temporaire. Elle doit être renouvelée.

L’action du St-Esprit en nous est constante. J.C. n’est pour ainsi dire que de passage. L’Esprit Saint est toujours là, au fond de nos âmes. Membra nostra templum Spiritus Sancti.

Et quelle action l’Esprit Saint exerce-t-il en nous ? Comment le laissons-nous agir ? Et cependant quelle oeuvre plus excellente que la sanctification de nos âmes ? Acquérir plus de lumières à notre intelligence, plus de force, plus de délicatesse à notre coeur, plus de piété, quels biens inestimables! Or depuis que nous avons été confirmés, combien d’heures avons-nous données au St-Esprit ?

L’amour de Dieu habite en nous: et nous ne nous perfectionnons pas! C’est-à-dire nous dédaignons l’amour même de Dieu! Quelle plus grave offense pouvons-nous faire à Dieu!

Effrayons-nous davantage des jalousies de l’amour divin. Nous ne pouvons servir deux maîtres à la fois. Si nous nous laissons toujours dissiper, nous méprisons l’action du saint-Esprit. Nous nous isolons de son influence sanctifiante. Quelle folie!

A l’exemple des apôtres, devenons donc des hommes intérieurs.

Notes et post-scriptum