Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

20 mar 1854 Nîmes Tertiaires Hommes

Réagir contre l’affaiblissement moral actuel – Par un effort constant pour notre avancement personnel et pour le salut du prochain – Car notre vertu doit être *religieuse*, avoir pour but l’union de toutes les âmes entre elles et avec Dieu – L’oeuvre de la sanctification du dimanche.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Cahier des procès-verbaux 1854-1857
    4. Séance du 20 mars 1854
  • CE 8-15, p. 3-4.
Informations détaillées
  • 1 CHAPITRE DES COULPES
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMMANDEMENTS DE L'EGLISE
    1 EFFORT
    1 FOI
    1 GENEROSITE
    1 HUMILITE
    1 LIVRES
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 MOEURS ACTUELLES
    1 MORTIFICATION
    1 PERSEVERANCE
    1 PEUR
    1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 REGLE DU TIERS-ORDRE
    1 SALUT DES AMES
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 TOLERANCE
    1 UNION DES COEURS
    1 VERTU DE RELIGION
    1 VOIE UNITIVE
    2 MONNIER, JULES
    2 PIE IX
    2 WATEAU, AMABLE
    3 NIMES
    3 PARIS
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 20 mars 1854
  • 20 mar 1854
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

20 mars [1854]

Présidence du P. d’Alzon.

M. Wateau assiste à la réunion.

Le P.V. du 15 févr. est lu et approuvé.

Le Père revient sur quelques impressions de son voyage à Paris(1), dont il parlait à la chapelle: le débordement du luxe, le triste état des moeurs, l’affaiblissement des caractères.

Ne reculons pas comme tant d’autres, n’allons pas à la dérive. Réagissons contre l’affaiblissement moral du jour.

Nous avons un tort, c’est de croire qu’il y a une vertu d’habitude. Non, la vertu signifie l’effort, l’effort constant, de tous les jours. Nous avons l’Eternité pour nous reposer. Il faut aller à elle à travers la lutte, le combat, les peines, les souffrances.

D’abord – avancement personnel: progressons dans l’humilité, dans la foi, dans la présence de Dieu, dans la mortification.

Secondement – lutte active contre le mal qui nous entoure: état de guerre – sauver des âmes. Ainsi lutte solidaire: nous occuper de nous et des autres – volonté efficace d’avancer, volonté efficace de faire avancer les autres.

Or quelle édification donnons-nous aux autres ? Il y a peut-être quelque générosité chez nous dans le service de Dieu: cette générosité est-elle communicative ? Si nous restons solitaires dans notre piété, si nous nous isolons dans nos bonnes intentions, nous contentant de cette manière d’être vertueux, nous nous abusons. La vertu, si l’on peut se servir du grand mot d’aujourd’hui, la vertu doit être sociale,, ou plutôt, pour rester dans le beau sens du mot, elle doit être religieuse (Religare), c.à.d. lier les âmes entre elles, et les relier à Dieu: elle avance, elle fait avancer.

II. Examinons, à ce point de vue, notre conduite. Nous nous ferons du bien. Nous verrons qu’il y a en, définitive, beaucoup à supprimer chez nous, roideur, fausse timidité, mollesse, et tout le je ne sais quoi de nos petitesses, pour nous élargir dans la charité, l’active, l’aimante, l’entraînante charité.

Il serait bon de relire dans cet esprit nos Règles. Nous verrions que le T.O. en réalité, renferme une série de devoirs qui pourraient et devraient, si nous le voulions un peu, s’emparer de tout le détail de notre vie.

Le P. recommande au T.O. l’oeuvre de la sanctification du Dimanche. – Cette bonne pensée fait son chemin à l’heure qu’il est. N.S. Père le Pape l’encourage vivement. Apportons-lui notre part de concours.

La séance se termine par le compte rendu de quelques lectures. Il y aura coulpe à la prochaine réunion.

Le Président:|Le Secrétaire: J. Monnier.
Notes et post-scriptum
1. Parti à Paris le 1er mars pour des pourparlers avec les Résurrectionistes polonais (v. à ce sujet la *Lettre* 361), le P. d'Alzon était de retour à Nîmes le 19 du même mois.