Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes

11 may 1854 Nîmes Tertiaires Hommes

L’union aux souffrances de Notre-Seigneur.

Informations générales
  • Procès-verbaux du Tiers-Ordre des Hommes
  • Cahier des procès-verbaux 1854-1857
    7. Séance du 11 mai 1854
  • CE 8-15, p. 10-11.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 ANEANTISSEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 CIEL
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 IMITATION DES SAINTS
    1 JOIE SPIRITUELLE
    1 LIVRES
    1 ORAISON
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PRIERES AU PIED DE LA CROIX
    1 REFORME DU COEUR
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    1 TIERS-ORDRE DE L'ASSOMPTION
    1 TIERS-ORDRE MASCULIN
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    2 DAUDIGEOS DE LUBBERT, PIERRE
    2 MONNIER, JULES
    2 PAUL, SAINT
    3 NIMES
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Hommes
  • 11 mai 1854
  • 11 may 1854
  • Nîmes
  • Collège de l'Assomption
La lettre

11 mai [1854]

Présidence du P. d’Alzon.

Le P.V. du 3 avril est lu et approuvé.

M. l’Abbé Daudigeos est présenté à la réunion par le P. comme postulant.

Le P. propose aux T. comme sujet de méditation les souffrances de N.S. Il est bon de s’appliquer à en profiter. Comment en profiter ?

Cette matière renferme une doctrine un peu dure. Durus est hic sermo. Mais elle convient à tout chrétien qui veut avancer dans l’oraison.

Il s’agit d’aimer à souffrir, de porter avec amour le poids de la douleur. Sans doute puisque J.C. a souffert nous devons bien nous attendre à souffrir. Mais nous ne devons pas nous contenter de cet état de résignation. Il faut nous élever jusqu’à l’amour de la souffrance par amour pour J.C.

Prenons toutes nos souffrances ensemble, que sont-elles en face des siennes ? Détachons donc nos regards de la vue de nos douleurs pour ne considérer que celles de Jésus. Usons du mot de saint Paul : non sunt condignae passiones… pour nous désintéresser de plus en plus de nos souffrances. La vue de la gloire du ciel est faite assurément pour nous élever au-dessus de la douleur. Allons plus loin: souffrons avec joie pour souffrir. Plaçons-nous devant le Crucifix, devant le Tabernacle. Disons à Jésus: « Me voici, mon Dieu; je vous contemple, je m’oublie, je ne veux penser qu’à vous qui souffrez ainsi pour moi, qui, pour moi, vous anéantissez ainsi. » Puis, perdons-nous dans cette pensée d’amour.

II. Combien ces sentiments nous fortifieraient! A quel mépris de la douleur ils nous habitueraient! Alors plus de plainte, plus de murmure, seulement de l’amour. Offertes ainsi à Jésus nos souffrances nous, uniraient à notre Dieu, et nous nous effacerions en lui. Ses souffrances nous consoleraient en nous ôtant le sentiment des nôtres. Rendues conformes aux siennes, absorbées dans les siennes, elles n’auraient plus rien de propre; en même temps, nous éprouverions une joie amoureuse de souffrir avec Jésus et pour Jésus.

Rude vie pour l’homme qui tient au monde, vie des saints cependant et que nous devons aimer si nous voulons nous sanctifier, vie que bon nombre de chrétiens pratiquent autour de nous.

Oui, méditons sur ce profit que l’on peut faire des douleurs de J.C. Il faut souffrir, que nous le voulions, que nous ne le voulions pas, c’est la loi. Si Jésus a souffert plus que moi, que sont donc nos souffrances comparées aux siennes ? Pourquoi nous plaindre ? S’il a aimé à souffrir, parce qu’il souffrait pour nous, pourquoi ne pas souffrir amoureusement pour lui ? S’il a plus aimé, est-ce à dire que nous devions moins aimer. Faisons comme le bon larron. Reconnaissons humblement que nous méritons nos douleurs, que celles de Jésus sont imméritées, et qu’il ne les prend que parce qu’il nous aime. Cessons d’avoir si grande commisération de nous-mêmes. Unissons-nous aux mystères douloureux du Sauveur. Notre coeur s’y épurera, s’y fortifiera.

La séance est terminée par quelques comptes rendus de lectures.

Le président|Le Secrétaire: J. Monnier.
Notes et post-scriptum