Sermons divers

19 feb 1861 Nîmes
Informations générales
  • Sermons divers
  • Carême prêché en 1861 à St-Charles de Nîmes
    Mardi de la première semaine: *De la Bible*
  • GO 1, p.17-49; Ecrits du P. Bailly, 18, p.175-181.
Informations détaillées
  • 1 ANCIEN TESTAMENT
    1 APOTRES
    1 AUTHENTICITE BIBLIQUE
    1 AVARICE
    1 BAPTEME
    1 BLASPHEME
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 CHATIMENT DU PECHE
    1 CIEL
    1 DECADENCE
    1 DENIER DE SAINT-PIERRE
    1 DIVINITE DE JESUS-CHRIST
    1 ECRITURE SAINTE
    1 ENFER
    1 ENSEIGNEMENT DE L'ECRITURE SAINTE
    1 EPREUVES
    1 EUCHARISTIE
    1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
    1 INSPIRATION BIBLIQUE
    1 JUIFS
    1 MAGISTERE
    1 MALADIES
    1 MENSONGE
    1 MERE DE DIEU
    1 MESSIE
    1 MINISTRES PROTESTANTS
    1 NOUVEAU TESTAMENT
    1 PECHE ORIGINEL
    1 PROTESTANTISME
    1 PROTESTANTISME ADVERSAIRE
    1 PROVIDENCE
    1 REVELATION
    1 SATAN
    1 TENTATION
    1 TRADITION
    1 TRINITE
    1 VERBE INCARNE
    1 VERITE
    2 BARNABE, SAINT
    2 BOVIERI, GIUSEPPE
    2 CLEMENT, SAINT
    2 DANIEL, PROPHETE
    2 DAVID, BIBLE
    2 ESTHER
    2 GASPARIN, AGENOR DE
    2 GREGOIRE I LE GRAND, SAINT
    2 HERMAS
    2 JOB, BIBLE
    2 LUC, SAINT
    2 LUTHER, MARTIN
    2 MACCABEES
    2 MARC, SAINT
    2 MATTHIEU, SAINT
    2 PAUL, SAINT
    2 PIE IX
    2 PIERRE, SAINT
    2 RUTH
    2 TEMPLE, FREDERICK
    2 VICTORIA, REINE
    3 ALLEMAGNE
    3 ANGLETERRE
    3 CLERAC
    3 EXETER
    3 LONDRES
    3 LUCERNE
    3 MONTAUBAN
    3 STRASBOURG
    3 SUISSE
  • 19 février 1861
  • 19 feb 1861
  • Nîmes
  • Eglise St-Charles
La lettre

Non in solo pane vivit homo, sed in omni verbo quod procedit de ore Dei.

S’il est vrai que Dieu a pu parler à l’homme, s’il a parlé pour enseigner et donner des lois, s’il est vrai que ceux qui disent qu’il n’a pu parler portent leur condamnation en eux-mêmes, s’il est vrai que leurs motifs sont la preuve honteuse de la dégradation de l’homme, il nous reste à nous faire une question.

Si Dieu a parlé, où donc est la parole de Dieu ? Les catholiques répondent: Nous avons deux paroles de Dieu ou plutôt une seule parole sous une forme double se confondant dans la merveilleuse union de l’unité.

Dieu a parlé par les prophètes, et leurs écrits nous sont arrivés par l’Ecriture Sainte, c’est là le dépôt sacré qui a été confié aux Juifs et l’apôtre nous apprend que le grand titre de gloire des Juifs a été de posséder ce précieux dépôt, mais en même temps le Verbe, la parole vivante, s’étant fait chair, il fallait que la parole divine incarnée dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie, s’incarnant tous les jours dans l’Eucharistie, après s’être incarné dans la parole des prophètes, s’incarnât aussi d’une manière admirable dans une parole humaine inspirée de l’Esprit-Saint.

Il y a donc la parole écrite ou la Bible et la parole parlée ou la Tradition, et c’est la merveilleuse union de ces deux paroles qui constitue l’ensemble admirable de l’enseignement catholique.

Je veux seulement ce soir traiter le premier point de vue, l’Ecriture Sainte; et encore ici il faut se faire une question.

Qui a le droit de se donner comme dépositaire de cette parole? Qui peut dire qu’il en est propriétaire?

Je réponds que le propriétaire de l’Ecriture Sainte est le seul catholique, et que lui seul voit ce qu’elle contient.

Il serait entièrement éloigné de ma pensée, mes frères, que vous puissiez supposer que je veuille attaquer nos frères séparés. Le protestantisme aujourd’hui, entre ses sectes innombrables, peut être divisé en trois courants.

1° Ceux qui étant logiques jusqu’au bout sont tombés dans le rationalisme et la révolution; ce spectacle affreux se présente à nous chaque fois que nous étudions le protestantisme, soit en Allemagne, soit en Angleterre, soit en Suisse. Les protestants logiques, ayant épluché successivement chaque parole de l’Esprit-Saint, sont arrivés à tout nier, et il faut avouer que sous ce rapport nous avons fait bien des progrès depuis les premiers jours du protestantisme. Les protestants les plus nombreux gémissent de cette situation, l’un d’eux, Mr de Gasparin, après de nombreux voyages, ne craint pas d’affirmer que parmi les ministres ceux qui croient à l’Ecriture Sainte peuvent se compter, et que dans l’examen qu’il a fait de certaines thèses soutenues aux Facultés de Strasbourg et de Montauban par de jeunes ministres, il a reconnu que quelques-uns à peine tenaient comme certaine l’existence de l’Ecriture. Nous n’avons pas à parler de ceux-ci.

2° Nous voyons, sous le poids de la crainte et sous la terreur de cette conséquence fatale, certains hommes honnêtes guidés plutôt par le coeur que par l’intelligence en se laissant aller au sentiment d’une inspiration, reculer et se jeter dans les sectes dissidentes si nombreuses et si variées, les Méthodistes, les Puritains, etc. Nous n’avons rien à dire à ces hommes qui sont restés honnêtes mais peu clairvoyants. Je n’ai pas non plus à parler du protestantisme officiel, je le cherche, je ne trouve plus que sa place au budget. Si quelqu’un veut me le montrer, je suis prêt à lui répondre, mais jusque-là je le tiens pour mort et bien mort.

3° Enfin d’honnêtes, de très honnêtes protestants ont été frappés beaucoup plus que vous ne pensez des conséquences du protestantisme, non pas au point de vue religieux, mais au point de vue social et ils se rapprochent de nous.

Il y a environ trois ans plus de 4000 ministres protestants s’unirent pour offrir un magnifique calice à Pie IX sur lequel était gravé: [blanc].

Pie IX fut touché de leur démarche, mais demanda la permission de ne pas accepter leur présent. Si vous voulez venir à moi, leur dit-il, mes bras vous sont ouverts, mais jamais la vérité ne pourra faire de concession, autrement elle cesserait d’être la vérité.

A Londres [blanc]

En Allemagne, ce sont les protestants les plus aristocratiques qui développent le denier de St Pierre.

Dans la Prusse plusieurs temples ont un tronc pour recueillir ce denier et on voit placé sur ce tronc, un buste de Pie IX, usage touchant qu’il serait désirable de voir adopter dans nos églises.

Tout dernièrement une association s’est faite entre les principaux catholiques et protestants de l’Allemagne pour replacer les bases de la société sous l’autorité du pape, et ils ont déclaré que ce pacte d’union n’avait rien de commun avec ces associations qui tendent à l’indifférentisme universel en matière de religion.

Un grand nombre de savants suisses ont cherché à faire des conférences pour chercher à faire tomber les difficultés qui séparent le protestantisme du catholicisme, Mr de Bovieri nonce du Pape à Lucerne, en a transmis la nouvelle au Saint-Père, et Pie IX en la recevant au milieu des douleurs qui l’affligent a pu trouver quelques larmes de joie.

Vous comprenez, mes frères, combien je serais coupable de contrarier dans la petitesse de mon action un si beau mouvement.

Toutefois je pourrai en passant déverser un blâme sur quelques blasphémateurs de l’essence divine et leur infliger le châtiment qu’ils méritent. Avec ces docteurs, en effet, il n’y a pas d’union possible.

Reprenons notre sujet. Je dis:

1° Que les catholiques à proprement parler sont les seuls propriétaires de la Bible.

2° Nous examinerons ce que contient la Bible.

I.

Je dis que les catholiques sont, à proprement parler, les propriétaires de la Bible, ils ne peuvent en être combattus, ils ne peuvent voir leurs droits contestés que par deux classes d’hommes; les Juifs et les Protestants peuvent seuls leur disputer cette propriété.

Je soutiens que pour les premiers la Bible est un livre fermé et perdu et que pour les seconds elle est un livre corrompu.

1° Pour les Juifs en effet la Bible n’a plus de sens, ils ne pourraient y trouver que leur condamnation. Sur quoi repose leur croyance et toute leur histoire? Sur un grand fait, l’attente du Messie qui doit naître de la race royale de David. Or qui pourrait nous dire aujourd’hui où est la famille de David, et si le Messie apparaissait sur la terre, comment le reconnaîtrions-nous à cette marque? La Bible nous indique exactement l’époque de la venue du Messie, et je ne me préoccupe pas ici d’une différence de 50 ans environ que les interprètes ont cherché à établir entre les versions des prophéties de Daniel, il est évident que l’époque indiquée par les prophètes est passée depuis longtemps; il est donc évident que les prophéties sont menteuses ou que le Messie est venu.

Ces deux preuves fondamentales suffisent à mon sens pour établir que la Bible est aujourd’hui un livre fermé pour les Juifs.

Les Juifs ne peuvent donc revendiquer la propriété de la Bible, je dis maintenant que les protestants ne peuvent pas non plus revendiquer cette propriété, car pour eux la Bible est un livre corrompu, et il faut qu’ils l’acceptent comme corrompu.

Etablissons que la Bible s’est conservée intacte pendant les trois premiers siècles du christianisme, quoique, si nous en croyions certains protestants, elle ait été altérée dès les premières années du christianisme, de sorte que le Nouveau Testament n’étant pas encore terminé la corruption était déjà dans les livres saints.

Mais admettons que cette corruption ne s’est pas produite pendant les trois premiers siècles, certainement depuis St Grégoire le Grand, qui a fixé les principales règles relatives à la messe, jusqu’à Luther, la corruption a dû être à son comble. Dieu aurait donc permis que pendant mille ans ce livre dépositaire de la foi fût corrompu. Et les protestants ne peuvent pas sortir de là, car ils ne peuvent nier que pendant tout ce temps les catholiques seuls ont conservé la Bible, aussi ont-ils compris qu’il fallait retrancher certaines parties des livres sacrés; mais prenez garde, vous avez déjà déclaré qu’il fallait retrancher le second livre des Macchabées, Ruth, Esther, je ne sais quelle épître de St Pierre et de St Jacques et d’autres parties encore, vous allez les nier tous; en effet les uns d’entre vous ont nié que St Mathieu fût authentique, d’autres ont soutenu qu’il était le seul authentique; vous avez rejeté les Actes des Apôtres qui vous condamnent, et ainsi d’évolution en évolution, de retranchement en retranchement vous êtes arrivés à retrancher toute l’Ecriture; c’est ce que font les exégètes protestants d’Allemagne. Ils sont arrivés à dire qu’il y a dans la Bible des endroits inspirés et d’autres qui ne le sont pas; nous avons vu comme conséquence de cette doctrine, un ménage protestant écrire trois volumes pour soutenir que St Paul n’était pas inspiré lorsqu’il conseillait la chasteté.

Je conclus que si pendant 15 siècles les catholiques ont conservé la Bible, elle ne doit plus exister pour les protestants ou ils doivent admettre que l’Eglise catholique a reçu de Dieu la mission de cette conservation.

Mais laissons l’Ancien Testament, arrivons au Nouveau Testament. Que faut-il pour qu’un livre soit inspiré ?

Vous dites que le Nouveau Testament est inspiré de Dieu parce qu’il a été écrit par les apôtres, retranchez alors St Marc et St Luc, car ils n’étaient pas apôtres; me direz-vous que les disciples des apôtres ont été aussi inspirés, mais comment alors certains apôtres n’auraient-ils pas eu l’inspiration, puisque tous n’ont pas écrit tandis que leurs disciples auraient eu cette inspiration.

Me direz-vous: il n’y a eu d’hommes inspirés que ceux qui ont été choisis par J.-C. Mais comment St Paul alors est-il inspiré ? Est-ce J.C. qui l’a choisi, sont-ce les apôtres ? En dehors de l’Eglise catholique, il est impossible de répondre. Il y a eu des inspirations, me direz-vous? Je suis loin de le contester, mais pourquoi le pasteur Hermas qui a été considéré comme inspiré pendant les premiers siècles de l’Eglise, n’est-il plus aujourd’hui reconnu comme tel? St Barnabé a été disciple des apôtres, il a connu N.-S., il a écrit et pourquoi ses lettres authentiques ne sont-elles pas inspirées?

Je vous accorde l’inspiration de St Paul, mais pourquoi St Luc, disciple de St Paul qui n’a pas vu J.-C. est-il inspiré, tandis que vous repoussez les écrits de St Clément qui a été le disciple et le successeur de St Pierre, à qui J.-C. a dit: Confirme tes frères?

Si vous admettez les écrits des Apôtres, admettez St barnabé, si vous admettez leurs disciples, admettez St Clément et Hermas, et si vous retranchez les disciples des apôtres, retranchez St Luc et St Marc.

Un savant protestant, et je reconnais dans la science protestante des prodiges de patience et de perspicacité, un savant protestant, dis-je, arrive à ce sophisme que chacun doit rechercher l’authenticité des livres sacrés, mais ce travail peut-il être imposé à tous? Cet examen est évidemment impossible au peuple, et s’il est impossible à la masse des hommes il est indigne de Dieu, et s’il est indigne de Dieu il ne peut plus être admis.

Me direz-vous: chacun reçoit à la lecture de l’Ecriture une inspiration particulière qui lui révèle quels sont les livres inspirés; mais je mets au défi un homme qui n’aurait jamais lu la Bible de reconnaître entre deux passages tirés de l’Ecriture Sainte et de certains écrits des disciples des Apôtres, quel est celui qui est inspiré et celui qui ne l’est pas.

D’ailleurs, nos chers frères séparés sont-ils d’accord quand il s’agit de donner un sens aux divers passages de l’Ecriture inspirée, les uns par exemple croient d’après les textes sacrés à la nécessité du baptême et les autres puisent à cette même source la négation de cette nécessité; c’est ainsi que nous avons vu récemment la reine d’Angleterre obliger l’évêque d’Exeter à donner l’institution canonique à un ministre qui niait la nécessité du baptême au moins comme nécessité de moyen, et cette controverse fameuse a ramené dans le sein de l’Eglise un grand nombre de protestants savants et éclairés.

Si l’authenticité de l’Ecriture Sainte ne peut s’établir ni par l’examen, ni par l’inspiration particulière, il faut donc rechercher cette authenticité historiquement, et, alors les Protestants la reçoivent de l’Eglise catholique qui dit: Voilà un Livre que je présente aux hommes, je l’ai conservé pendant 18 siècles par le sang de mes martyrs, par les travaux de mes docteurs, et à l’étude incessante duquel les premiers pasteurs doivent consacrer leurs veilles et leurs sueurs. C’est là ma croyance, c’est là la base de mon interprétation dogmatique, c’est toute la force de mon enseignement, et ce témoignage admirable de toute une société pendant des siècles devient la plus magnifique des preuves historiques……..

Je crois avoir suffisamment établi que les catholiques seuls sont les propriétaires de la Bible. Je voudrais maintenant, mes frères, pouvoir aborder le développement de ce que les catholiques voient dans la Bible.

II.

Je ne voulais point faire de controverse, mais ce matin, il m’est tombé dans les mains un compte-rendu d’une assemblée de pasteurs tenue près de Clérac, et j’y remarque qu’on félicite un pasteur de ne s’être pas prononcé sur le mystère de la Ste Trinité, et d’avoir admis la subordination du Fils au Père, tout en reconnaissant la divinité de J.-C.

Ainsi le dogme fondamental de le religion chrétienne est mis de côté, et si on ne nie pas la divinité du Christ, on arrive néanmoins à ne pas le faire Dieu, puisqu’il n’est plus l’égal de Dieu le Père; établir ainsi la personne de J.-C. en dehors de son Père revient à dire que J.-C. est à la fois créature et Dieu; c’est un blasphème; c’est proposer aux hommes l’idolâtrie.

Nous, mes frères, nous croyons qu’il y a un Dieu en trois personnes, nous croyons au Père, au Fils et au Saint-Esprit, et c’est là le mystère de la Très Sainte Trinité. Nous admirons le temps où les rois commençaient leurs traités par ces mots: Au nom de la Très Sainte Trinité etc..

Nous croyons que l’homme créé par Dieu a abusé de son libre arbitre, la liberté de l’homme profanée par le péché est la cause des perturbations qui ont troublé, et qui troublent encore aujourd’hui et qui troubleront toujours le monde entier.

Nous croyons que le serpent infernal qui a tendu à l’homme les pièges auxquels il a succcombé a été condamné à avoir sa tête écrasée, et cela a eu lieu déjà sur le calvaire.

Nous croyons qu’une personne divine s’est faite homme, s’est revêtue de chair sans cesser d’être Dieu, que J.-C. est égal à son Père comme Dieu et moindre que son Père par son humanité.

Nous croyons au gouvernement de la Providence, nous trouvons des pages admirables sur cette divine Providence au saint livre de Job; quel est celui d’entre vous, à quelque race qu’il appartienne, qui ne se soit pas senti consolé en lisant les lamentations de Job sur son fumier? C’était un homme simple, droit, craignant Dieu, agréable au Seigneur, au milieu de la corruption universelle; il avait conservé son coeur pur, pepegi foedus cum oculis meis ut non cogitarem quidem de virgine.

Un jour Satan se présente devant Dieu et le Seigneur lui dit: As-tu considéré mon serviteur Job? As-tu trouvé sur la terre quelqu’un de semblable à lui, simple, droit et craignant Dieu?

Satan obtient du Seigneur la permission de tenter Job, et c’est dans cette tentation qu’éclatent les miracles de la Providence divine.

Parcourons l’histoire des épreuves de ce saint:

1ère épreuve: La perte de ses biens. Dieu nous montre combien sont insensés ceux qui mettent leur bonheur dans les trésors de ce monde. Job se résigne et cette résignation est un spectacle agréable à Dieu. Est-ce à dire que Satan fût excusable, Non certes.

2de épreuve: la perte de la santé; Job n’a plus qu’un fumier, il enlève en quelque sorte la puanter déversée sur son corps avec un éclat de pierre; il n’a plus une goutte de santé. Job se résigne à ce nouveau malheur.

3me épreuve: Job avait une femme (comme il s’en trouve malheureusement tant d’autres), elle le poussait au blasphème, elle s’efforce en vain de briser cette constance que le Seigneur avait mise en lui.

Mais au-delà de ces trois premières épreuves en vient encore une quatrième: les conseils officieux. – Ses amis viennent l’entourer dans sa maison. Croyez-vous qu’ils trouveront un remède à sa souffrance, qu’ils apporteront une consolation à sa douleur? Non, dans des discours longs comme certaines brochures, ils lui diront: mon ami, vous l’avez mérité.

Job frappé dans sa fortune, atteint dans sa santé, privé de l’affection de sa famille, humilié dans les conseils hypocrites de ses amis, Job résiste et quand Dieu vit que Job avait été épuré, il lui rendit les biens et la santé. Et ses amis et ses conseillers ne trouveront grâce devant Dieu que par les sacrifices d’expiation qu’il offrira pour eux. Voilà la Providence de Dieu, c’est ainsi qu’elle se déroule dans les événements de tous les temps.

Parlerai-je de vous, de vos droits et de vos devoirs? Vous les savez: Vous aimerez le Seigneur votre Dieu de tout votre coeur, de toute votre âme et vous aimerez votre prochain comme vous-même, c’est le premier des commandements. Et dans ces deux commandements sont renfermés la loi et les prophètes.

Vous parlerai-je de la sanction que Dieu donne à ce commandement qui renferme la plénitude de la loi? Vous indiquerai-je comment Dieu qui a créé l’homme a creusé les abîmes infernaux pour y précipiter les destructeurs de sa loi? Vous parlerai-je de ces affreux supplices qui n’auront d’autre fin que celle de l’éternité et vous monterai-je en même temps les récompenses inénarrables aux serviteurs fidèles et ces torrents de volupté dont l’Ecriture Sainte nous donne de si admirables descriptions?

Ainsi dans la Bible ma foi est fixée sur le mystère de la Ste Trinité, je trouve l’histoire de notre chute et le dogme consolateur de la réparation par l’union de la nature humaine et de la nature divine. Je comprends la fin vers laquelle je dois tendre. Je sais que les bons peuvent subir une oppression passagère et les méchants triompher, car il a été dit que les saints seront tués par la bête, mais je sais aussi qu’il arrivera un moment où l’ange enchaînera la bête, le Dragon, la grande prostituée et alors nous serons transportés au ciel!

Je comprends les desseins de Dieu sur moi et je suis humilié en considérant comment j’ai répondu à de pareils desseins.

Et maintenant mes frères, je porte le défi que deux hommes armés de la Bible puissent jamais reproduire de la même façon les vérités que je viens de vous dire et cependant c’est ce que fera tout prêtre catholique, et même un catholique quelconque armé de son catéchisme. Ils le feront et cet enseignement résultera de la Bible, mais de la Bible interprétée par l’Eglise catholique. Aimons donc ce livre, conservons-la, admirons son antiquité et défendons-le contre les cruelles mutilations de ses ennemis.

Notes et post-scriptum