Procès-verbaux des réunions du Tiers-Ordre féminin de l’Assomption

mar 1855 Nîmes Tertiaires Dames

Instruction du P. d’Alzon sur l’amour affectif et l’amour effectif – Instruction de M. de Cabrières sur la vocation particulière des tertiaires.

Informations générales
  • Procès-verbaux des réunions du Tiers-Ordre féminin de l'Assomption
  • Registre 1854-1857
    14 et 15. Séances du 9 et du 16 mars 1855
  • CE 18, p.29-35.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA CROIX
    1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 CIEL
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 DETACHEMENT
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 ESPERANCE
    1 ESPRIT DE L'ASSOMPTION
    1 FOI
    1 MYSTERE DU SALUT
    1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
    1 PRATIQUE DE LA CHASTETE
    1 PRATIQUE DE LA PAUVRETE
    1 PRATIQUE DES CONSEILS EVANGELIQUES
    1 PROVIDENCE
    1 SENTIMENTS
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    1 UNION A JESUS-CHRIST
    1 VERTUS THEOLOGALES
    1 VIE DE FAMILLE
    1 VOIE UNITIVE
    2 ALLEMAND, MADAME
    2 AMALRIC, MARIE
    2 ARGILLIER, LEONTINE
    2 BEUF, BLANCHE
    2 BOLZE, MADAME SIMEON
    2 BOLZE, MARIE-GERTRUDE
    2 BOYER, MADAME EDOUARD
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CATHERINE DE SIENNE, SAINTE
    2 COIRARD, MIRRA
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 CONTE, MADEMOISELLE
    2 ESCURES, MADAME GAILLARD D'
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 NARBONNE-LARA, MADAME DE
    2 REGIS, EULALIE DE
    2 ROUSSELIER, MADEMOISELLE H.
    2 SAUVAGE, MADAME EUGENE-LOUIS
    3 NIMES
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Dames
  • 9 et 16 mars 1855
  • mar 1855
  • Nîmes
La lettre

[14] Réunion du 9 mars 1855.

Soeurs présentes à la réunion sous la présidence du Père d’Alzon supérieur:

Mme de Narbonne, Mlle de Régis, Mlle Coirard, Mlle Conte, Mme Bolze, Mme Durand, Mme Sauvage, Mme Allemand, Mlle Bolze, Mlle J. Combié, Mlle L. Combié, Mlle Rousselier, Mlle Fabre, Mlle de Pelissier, professes.

Mlle Argilier, Mlle Beuf, novices. Mlle Marie Amalric, postulante.

Instruction sur la différence de l’amour affectif et de l’amour effectif.

L’amour affectif sera le partage des bienheureux dans le ciel et Dieu en donne de temps en temps à ses élus un avant-goût sur la terre pour les attirer à lui et les préparer à la pratique des vertus. C’est cet amour affectif que l’on sent quelquefois dans la prière, dans la communion et qui inspire alors des désirs si ardents pour la perfection que l’âme peut se trouver tentée de se croire déjà en possession des vertus qu’elle rêve. Mais c’est aux actes de l’amour effectif que l’on reconnaît si cette ardeur était véritable et si elle ne résidait pas tout entière dans l’imagination. –

L’âme qui est remplie d’un amour effectif marche vers Dieu par la foi, lors même qu’elle ne sent à son service que sécheresse, que dégoûts, que douleurs et combats; elle sait qu’après l’épreuve de cette vie elle jouira pleinement de l’éternelle affection du Maître pour qui elle souffre. –

L’amour effectif produit dans l’âme une espérance sans bornes: l’abandon le plus cruel de toutes les créatures, et la vue la plus triste de sa propre misère ne peuvent ébranler la confiance qu’elle a placée en Dieu. –

L’amour effectif seul prouve à Dieu que nous l’aimons d’une véritable Charité. Nous devons recevoir l’amour affectif lorsqu’il nous est accordé comme un don très précieux, mais ce n’est qu’en lui faisant porter des fruits par nos actes que nous mériterons d’en jouir pendant toute l’éternité.

[15] Réunion du 16 mars 1855.

Soeurs présentes à la réunion sous la présidence du Père d’Alzon supérieur:

Mme de Narbonne, Mlle de Régis, Mlle Coirard, Mme Bolze, Mlle Conte, Mme Durand, Mlle Fabre, Mme Boyer, Mme Sauvage, Mme Allemand, Mlle Bolze, Mlle J. Combié, Mlle L. Combié, Mlle Rousselier, Mlle de Pélissier, professes.

Mlle Argilier, novice, Mlle Amalric, postulante.

M. l’abbé de Cabrières, chargé par le père Supérieur de faire l’instruction du T.O., rappelle leur attention sur l’esprit fondamental de leur association et sur la manière sérieuse dont elles doivent comprendre et suivre leur vocation. – L’Eglise a béni de tout temps ces saintes milices qui se rattachaient à un ordre religieux et s’efforçaient de suivre au milieu du monde les conseils évangéliques. – Tous les chrétiens ne peuvent pas renoncer extérieurement à leurs biens temporels, il entre dans le plan de la Providence qu’il y ait des riches sur la terre, mais il est très utile que les riches s’exercent au dépouillement intérieur et à l’amour de la pauvreté. – Toutes les femmes chrétiennes ne peuvent pas s’enfermer dans un cloître, mais toutes celles qui se consacreront d’une manière particulière au service du divin Maître sentiront le besoin de garder leur coeur dans une plus grande pureté. – Tout le monde ne peut pas se soumettre entièrement à une règle monastique, mais l’esprit d’obéissance que l’on peut porter dans l’intérieur de la famille doit produire des fruits excellents.

A l’extérieur la vie d’une Tierçaire ne se distingue presque pas de la vie des autres chrétiens, mais le crucifix et la corde qu’elle porte sous ses habits ordinaires doivent lui rappeler les promesses qu’elle a faites à N.S. de vivre intérieurement de sa vie et pour sa gloire. Elle doit apprendre à l’exemple de Ste Catherine de Sienne à se faire la cellule dans son propre coeur, rien ne l’empêchera de vivre au fond de cette retraite dans l’union la plus intime avec le divin Sauveur, et lorsqu’il lui demandera des sacrifices, elle les lui fera généreusement. – Elle acceptera la couronne d’épines et toutes les épreuves qui seront proposées à sa foi. – Ce ne sont pas seulement les grands mystères de la religion que nous devons croire sans les comprendre: nous devons croire d’une foi aussi ferme lorsque nous sommes tentés ou éprouvés que Dieu n’a cependant sur nous que des desseins d’amour et de miséricorde et que s’il prend pour les accomplir des moyens que nous ne pouvons comprendre, nous ne devons pas moins nous abandonner avec confiance à sa conduite et à sa bonté. Ceux qui se dévouent à son service ne doivent-ils pas en attendre de plus grandes grâces? – « Pense à moi, disait N.S. à Ste Catherine, pense à moi et je penserai à toi ».

Notes et post-scriptum