Procès-verbaux des réunions du Tiers-Ordre féminin de l’Assomption

12 jan 1866 Nîmes Tertiaires Dames

Le symbolisme de l’or, de l’encens et de la myrrhe: l’aumône, surtout l’aumône spirituelle, la prière et la pénitence.

Informations générales
  • Procès-verbaux des réunions du Tiers-Ordre féminin de l'Assomption
  • Registre 1866-1867
    1. Réunion du 12 janvier 1866
  • CE 24, p.1-3.
Informations détaillées
  • 1 ADMISSION AU TIERS-ORDRE
    1 APOSTOLAT DES TERTIAIRES
    1 AUMONE
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 CONNAISSANCE DE SOI
    1 CONVERSATIONS
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 EPIPHANIE
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 HONTE DU PECHE
    1 HUMILITE
    1 MORTIFICATION CORPORELLE
    1 NOMINATIONS
    1 ORAISON
    1 OUBLI DE SOI
    1 PIETE
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 PURETE D'INTENTION
    1 SOUFFRANCE SUBIE
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    1 VERTU DE PENITENCE
    1 VIE DE PRIERE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COULOMB, LOUISE
    2 DOUMET, MADAME EMILE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 GOUBIER, MADAME
    2 JEAN DE LA CROIX, SAINT
    2 REGIS, EULALIE DE
    2 SAUVAGE, MADAME EUGENE-LOUIS
    2 THERESE, SAINTE
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Dames
  • 12 janvier 1866
  • 12 jan 1866
  • Nîmes
La lettre

Tiers-Ordre des Dames de l’Assomption.

12 janvier 1866 – 1ère Réunion du Tiers-ordre.

Le Révérend Père d’Alzon, à la chapelle et à propos de l’Octave de l’Epiphanie nous a adressé quelques paroles sur le caractère particulier que devaient avoir pour nous: l’or, l’encens et la myrrhe.

Après nous avoir dit qu’il ne voulait pas s’arrêter à l’or comme aumône matérielle, il a insisté sur l’intention avec laquelle nous devions la faire. – Il y a plusieurs manières de donner: soit pour le plaisir et la satisfaction de donner, soit pour se débarrasser d’une chose importune, soit enfin dans un grand esprit de foi, uniquement pour plaire à Dieu. Avec quelle intention faisons-nous l’aumône? et pour quel motif travaillons-nous à telle ou telle oeuvre?

Le Révérend Père a ensuite fixé notre attention sur une autre aumône bien supérieure à la première: l’aumône spirituelle(1), qui n’est autre chose qu’une parole partant d’un coeur chrétien et allant ranimer, soutenir, consoler, fortifier un autre coeur qui souffre; son but est d’éclairer, ramener, attirer les âmes à Dieu. – Il nous a montré comment tout dans notre vie pouvait se transformer en un seul acte, ou une série d’actes de charité, en nous donnant à tous pour Dieu. – Il a même ajouté que si notre coeur était véritablement à Dieu, si nous ne vivions que pour lui, l’amour de Dieu, dont notre coeur serait rempli se reflèterait jusque sur notre front et qu’il y aurait en nous ce je ne sais quoi qu’avaient les saints et à l’aide duquel ils portaient et attiraient les âmes à Dieu.

L’encens, qui est l’emblème de la prière, devrait être l’emblème de notre vie, comme il a été celui(2) de la vie de tous les saints, de ces solitaires qui au soleil couché se mettaient à genoux et que le soleil levant retrouvaient plongés dans les plus sublimes contemplations; ensuite de ces saints qui ont écrit des choses admirables sur l’Oraison, comme un saint Jean de la Croix, une sainte Thérèse. – Oh que nous sommes loin de ces siècles de Prières, nous a dit le Révérend Père, nous qui prions si peu et si mal; nous si tendres sur nous-mêmes que nous passons les heures de la prière, non à contempler les douleurs et les tristesses de J.C., mais à nous contempler nous-mêmes, bien heureux encore, quand jetant un regard autour de nous, nous ne disons pas intérieurement: « Je puis avoir mes défauts, mais je n’ai pas celui-là… que l’on a fort bien en vue chez son prochain ». – Pour que votre prière, comme l’encens monte vers le ciel, priez comme les saints ont prié, en vous oubliant(3) aux pieds de Notre-Seigneur, et en ne pensant à vous que pour pleurer vos péchés. – Défiez-vous de toute prière qui ne vous rendrait pas plus humbles, qui ne vous apprendrait pas à vous connaître et ne vous aiderait pas à vous corriger.

La Myrre. Quelle est celle d’entre-vous qui n’est pas convaincue de la nécessité de la pénitence et de la mortification? Cependant avec quelle peine, quelle répugnance n’acceptez-vous pas les souffrances que Dieu vous envoie. Vous ne les trouvez pas à votre goût et elles vous paraissent trop lourdes et trop amères, parce qu’elles ne sont pas de votre choix. Ce sont les maladies, les séparations, les brisements de coeur, les sécheresses, les aridités, et vous en perdez le mérite en ne sachant pas les prendre en esprit de pénitence par amour pour Dieu.

Examinez maintenant où vous en êtes avec Dieu, et voyez si jusqu’à ce jour vous ne vous êtes pas contentées des dehors, des abords de la piété, au lieu de pénétrer dans ce qui en est le sérieux, dans ce qui fait le fond et l’âme de la piété.

A la salle de Communauté le Révérend père d’Alzon a demandé les voix de Soeurs pour la nomination de la nouvelle Prieure; à l’unanimité Mme Durand a été réélue. Le R. père a ensuite désigné Mlle Coulomb comme maîtresse des novices; Mme Sauvage, trésorière; Mme Doumet, infirmière; Mlle Combié, conseillère; Mlle de Régis secrétaire.

Mme Goubier a été proposée et acceptée comme postulante.

Notes et post-scriptum
1. Ce thème avait été celui du discours des prix prononcé par le P. d'Alzon en 1861 (*Cahiers d'Alzon*, 3, p.57-75).
2. Le ms a "comme *elle* a été *celle*".
3. Le ms a "en *s'* oubliant".