Aux religieuses de l’Assomption

aug 1872 Auteuil RA

L’humilité est le fondement de la vie spirituelle – La considération de notre petitesse, l’exemple de Jésus-Christ et la considération de la plénitude de Dieu nous invitent à la pratiquer.

Informations générales
  • Aux religieuses de l'Assomption
  • Retraite prêchée à Auteuil, août 1872
    Neuvième instruction - Sur l'humilité
  • Cahiers d'Alzon, VIII, p.109-122
  • CZ 105.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 AUGUSTIN
    1 BAPTEME
    1 CHRIST CENTRE DE LA VIE SPIRITUELLE
    1 CONNAISSANCE DE SOI
    1 DEVOTION AU CRUCIFIX
    1 DISPOSITIONS AU PECHE
    1 ENFANCE DE JESUS-CHRIST
    1 EPOUSES DU CHRIST
    1 ETUDE DES PERFECTIONS DE DIEU
    1 FOI
    1 FONDEMENTS DE LA THEOLOGIE
    1 HABIT RELIGIEUX
    1 HAINE CONTRE JESUS-CHRIST
    1 HUMILITE
    1 HUMILITE DE JESUS-CHRIST
    1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
    1 LACHETE
    1 LEGERETE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 MENSONGE
    1 MISERICORDE DE DIEU
    1 MONDE CREE
    1 NATIVITE
    1 NATURE
    1 ORGUEIL
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PECHE ORIGINEL
    1 PERFECTION
    1 PERFECTIONS DE DIEU
    1 REDEMPTION
    1 REFORME DE LA VOLONTE
    1 REVE
    1 RHETORIQUE
    1 VANITE
    1 VIE CACHEE DE JESUS-CHRIST
    1 VIE RELIGIEUSE
    1 VOEUX DE RELIGION
    1 VOIE UNITIVE
    2 AUGUSTE, EMPEREUR
    2 CATHERINE DE SIENNE, SAINTE
    2 DAVID, BIBLE
    2 DEMOSTHENE
    2 HERODE I LE GRAND
    2 VOLUSIEN
    3 EGYPTE
    3 NAZARETH
  • Religieuses de l'Assomption
  • RA
  • Du 18 au 25 août 1872 (1)
  • aug 1872
  • Auteuil
La lettre

« Humiliez-vous sous la main toute puissante de Dieu(2). »

Après avoir étudié les obstacles qui s’opposent à la vie religieuse, après avoir déblayé le terrain, je veux poser maintenant le fondement de cette vie religieuse qui n’est autre que Notre-Seigneur Jésus-Christ. « Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui est déjà posé, à savoir Jésus-Christ(3). »

– Importance de l’humilité

Pour établir ce fondement il faut le connaître. Et sous quelle forme Notre-Seigneur veut-il se présenter à nous comme étant le fondement de la vie spirituelle? Il nous le dit lui-même: « Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur(4)« . C’est donc l’humilité qu’il faut aborder. L’humilité est le bon fondement sur lequel tout édifice construit croît comme un temple saint au Seigneur. Dès lors il faut une humilité solide. Je vous ferai remarquer en passant, que la religion chrétienne a cette propriété d’être appuyée sur une foule de preuves morales; parmi ces preuves de la divinité de la religion chrétienne je n’en vois pas de plus grande que l’humilité. Pourquoi? – Parce que l’humilité est un sentiment tellement opposé à tous les instincts humains, qu’il est impossible que l’homme ait inventé l’humilité. D’autre part il est impossible de donner une notion vraie de l’homme sans l’humilité.

Pour tirer quelques conséquences de ce principe j’examine trois principaux motifs qui doivent nous porter à l’humilité: 1° motifs tirés de la considération de nous-mêmes; 2° motifs tirés de la considération de Jésus-Christ; 3° motifs tirés de la considération de Dieu.

MOTIFS D’HUMILITE

I. La considération de nous-mêmes

1° Comme créatures

a) dans l’ordre naturel

Dans l’ordre naturel nous n’avons pas de quoi être fiers. Que sommes-nous? Un petit être sorti du néant sans notre permission, avec un corps qui a crû à l’aide de l’alimentation, une intelligence dont les limites sont bientôt atteintes, avec une ignorance de tout cachée sous un voile factice de connaissances qu’il est bien facile de soulever, avec des concupiscences tellement honteuses que les hommes entre eux n’osent pas les nommer.

Et qu’est-ce que l’homme en face de la terre, en face de l’univers, en face de la voûte des cieux! Qu’est-ce que nous sommes? Qu’étiez-vous il y a vingt, trente, quarante ans? Que serez-vous dans trente, quarante, cinquante ans? Voilà pour l’ordre naturel.

b) dans l’ordre surnaturel

Et dans l’ordre surnaturel, qu’est-ce que vous êtes? – Avant le baptême, vous étiez des filles de colère. Le baptême a produit des effets merveilleux, il vous a faites enfants de Dieu et de l’Eglise, il vous a donné la foi. Mais le foyer du péché ne reste-t-il pas toujours en vous? La foi vous donne une certaine intelligence pour comprendre les choses surnaturelles, mais que de difficultés pour connaître ces vérités, et les mystères restent toujours au-dessus de la portée de nos intelligences. Nous sommes condamnés à croire parce que nous sommes incapables de comprendre. Il y a des personnes plus ou moins douées d’intelligence. Je voudrais pouvoir condenser toute la puissance des intelligences qui sont ici. Quel produit cela donnerait-il? Et si je vous demande ce que vous avez appris et ce que vous avez oublié!… A mesure que l’âge viendra, votre mémoire décroîtra, votre intelligence aussi, vous apprenez pour oublier. Et même avec la mémoire que retient-on? – Les choses les plus communes, les plus banales, les plus vulgaires. Quant aux mensonges, voyez les erreurs dont les hommes sont environnés. Qu’était la religion quand Jésus-Christ est venu sur la terre? Qu’était devenue cette raison, cet esprit humain dont nous sommes si fiers?

2° Comme religieuses

a) divagations de la pensée

Et vous, qu’est-ce que vous valez? Vous, filles baptisées qui avez fait vos saints voeux! Si on écrivait toutes les idées qui passent par la tête d’un homme en 24 heures, on aurait, dit-on, les mémoires d’un fou. Il n’y a que les Saints qui aient pu être à l’abri de cette divagation de la pensée par l’énergie de leurs efforts à avoir la pensée constante de Dieu. Et vous, mes chères filles, seriez-vous bien aises qu’on écrivît toutes les pensées que vous avez eues depuis le commencement de la retraite? – Que de présomption, de découragements, de murmures, de désirs de plaire, de désirs d’arriver à une haute sainteté, de pieux excès!…

b) lâchetés de la volonté

Et si je prends vos actions, qu’est-ce qui en reste? Quels sont vos mérites devant Dieu? Si l’iniquité se nourrit d’aliments impurs, l’orgueil se nourrit de tout ce qu’il y a de plus pur, dit saint Augustin. Puisque vous êtes non seulement filles de Dieu, mais encore épouses de Jésus-Christ, vous devez tendre à la perfection. – Que de résolutions manquées, que de scandales donnés! Après avoir examiné votre conduite si peu édifiante à l’égard du prochain, placez-vous en face de Dieu dans l’ordre de la foi. Que dire de tant de grâces dont vous avez abusé; de toutes les avances que Dieu vous a faites et que vous avez repoussées, des trahisons que vous avez commises, des serments que vous avez violés!…

Il y en a parmi vous qui ont bien la ferme résolution de se donner à Dieu; d’autres veulent et ne veulent pas; si on leur demande devant quoi elles s’arrêtent, elles n’osent pas le dire. Plus d’une, si on lui disait: « Voulez-vous être une sainte? » donnerait de mauvaises raisons qui seraient autant de mensonges, car une religieuse n’a jamais que de mauvaises raisons pour ne pas devenir une sainte.

c) mensonges de la vie

Je veux supposer que vous êtes très décidées de vous donner à Dieu. Vous êtes une personne très édifiante aux yeux des hommes: qu’êtes-vous aux yeux des Anges? Vous n’êtes pas hypocrite, mais vous avez trompé puisque les autres ne vous croient pas telle que vous êtes. Voyez la situation d’une religieuse qui reproche aux enfants certains défauts dont elle est pétrie elle-même!… Je vais plus loin encore; vous êtes sincère, vous voulez vous corriger. Mais voyez-vous tous vos mensonges d’action! Et c’est l’histoire de toute la vie! C’est honteux de s’examiner, mais c’est avantageux de regarder ce qui est triste et désagréable. Alors on comprend qu’on est bonne à rien et on se reconnaît indigne de porter le titre de chrétienne et de religieuse.

Quand vous vous serez ainsi nourrie de la connaissance de vous-même, que vous aurez reconnu ce que vous êtes et ce grand mensonge de votre vie, vous vous écrierez avec David: « Tout homme est menteur(5)« . Et cette connaissance de vous-même vous donnant l’humilité, vous vous écrierez encore avec Jérémie: « Dieu! vois et considère l’abjection où je suis tombée(6)« , et je veux devenir encore plus vile afin d’entrer dans la vérité.

– Définition de l’humilité

Qu’est-ce que l’humilité? – L’humilité n’est autre chose que la connaissance vraie de soi-même. Se mépriser soi-même, c’est le contraire de toutes les idées humaines, mais vous entrez dans la vérité et vous entendez Jésus-Christ qui dit: « Je suis un ver et non un homme(7)« . Je ne suis pas digne d’être appelée religieuse. Je ne suis pas digne d’être appelée chrétienne. Je porte bien, il est vrai, un habit violet, j’ai une croix blanche sur la poitrine, mais en dernière analyse qu’y a-t-il? – Il y a un ver de terre! – Il n’y a pas là de quoi être fière. – La foi vous montrant ce que vous êtes, vos défauts de tous les jours, vos péchés, vos ignorances, vos refus de tous les jours, la foi vous fera comprendre que vous n’avez qu’à vous mépriser et à avoir honte de vous-même.

II. La considération de Jésus-Christ

1° Dans son Incarnation

Comment le roi immortel de tous les siècles à qui sont dus tout honneur et toute gloire, a-t-il pu vouloir se faire homme? Et se faisant homme, pourquoi est-il né dans une crèche et mort sur une Croix? Voilà un problème impossible à résoudre. C’est le cas de dire: « Je suis devenu insensé(8)« . Dire que le Fils de Dieu est devenu insensé quand il s’est fait homme, c’est un blasphème. Donc, s’il a été la sagesse même en agissant ainsi, ceux qui ne veulent pas faire comme lui sont des insensés; et vous, qui loin de rechercher le mépris, n’acceptez ni la souffrance, ni la persécution, ni le dédain, vous êtes des insensées parce que vous ne suivez pas Jésus-Christ. Rendez-vous compte jusqu’à quel point Jésus-Christ s’est humilié. Il s’est enfermé neuf mois dans le sein d’une Vierge. Saint Augustin, dans sa lettre à Volusien fait remarquer l’excès d’humilité que s’est proposé Jésus-Christ dès le premier instant de sa conception. Démosthène disait que le premier degré de l’éloquence était l’action, le deuxième, l’action et le troisième, l’action.- De même pour la perfection, le premier degré est l’humilité, le deuxième degré l’humilité, le troisième degré, l’humilité. Il faut que nous passions par l’humiliation comme Notre-Seigneur Jésus-Christ y a passé pour nous donner l’exemple. La considération de notre divin Sauveur nous montre d’abord l’humiliation, de la crèche.

Pour satisfaire la vanité d’Auguste, les Juifs doivent venir se faire inscrire dans la ville d’où ils sont originaires. Dieu se sert de la vanité d’un homme pour nous montrer qu’il voulait naître au moment où sa nation était vaincue et sa famille sans puissance.

2° Dans sa vie cachée persécutée

Il veut paraître un homme expatrié, sortant d’une famille sans feu ni lieu. Où naît-il? Dans une étable. « Car il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie(9)« … Voilà une humiliation! Toutes les idées qui pourraient vous venir à cause de votre famille, de votre fortune, de votre position sont renversées, condamnées par l’humilité de Jésus-Christ. Il se soumet à une cérémonie honteuse; puis on le porte en Egypte, enfin à Nazareth où il travaillera manuellement. Il paraîtra un ignorant aux yeux de tous. Voilà les grandes et magnifiques leçons données par un Dieu qui choisit l’abaissement, l’exil, la pauvreté et le travail. Voilà ce que nous enseigne Jésus naissant, Jésus enfant. Si vous prenez ensuite le reste de sa vie, vous verrez qu’il obéit toujours. Sa vie consistera dans la perfection de l’obéissance, et vous pourrez le suivre pas à pas à la suite lumineuse de ses humiliations. Il est persécuté dès le berceau par Hérode; il est persécuté par les pharisiens; il est blâmé, critiqué, on dit du mal de lui.

3° Dans sa passion – La haine

La haine qu’on lui porte va jusqu’à vouloir sa mort; il est livré à ses ennemis, traîné au milieu des rues. Voyez-le passant par toutes les tortures du Jardin des Olives, du prêtoire, du sanhédrin, de la flagellation. Voilà des humiliations! Et qui reconnaîtra un Dieu, frappé comme un esclave, dans la solitude étonnante où il se place quand il veut être étendu sur une croix! Avez-vous l’intelligence du Crucifix que vous portez? Pourtant, c’est votre Epoux! Et qu’êtes-vous venues faire ici sinon le prendre pour Epoux? Et qu’avez-vous à faire? Entrer dans la lutte où vous serez vaincue sans Lui, mais où vous vaincrez avec Lui.

– L’Humilité est une forme de l’amour

L’humilité est une forme de l’amour. Il y a de très grandes relations entre l’humilité et l’amour. On ne peut bien aimer qu’en s’oubliant soi-même. Notre divin Sauveur en venant sur la terre a pris un coeur humain afin de pouvoir s’oublier entièrement dans l’humiliation, l’anéantissement, l’abaissement afin qu’il n’y ait plus rien de Lui-même.

Voulez-vous aimer Notre-Seigneur? Faites un balayage complet de tout ce qui vous est personnel. Tant que vous serez personnelle, vous ne serez pas humble. A mesure que vous aimerez Notre-Seigneur et que, pour lui prouver votre amour, vous vous humilierez vous-même, votre amour et votre humilité croîtront en même temps.

L’humilité et la charité considérées en face des humiliations de Notre-Seigneur sont deux soeurs inséparables à l’aide desquelles la religieuse arrive à la vraie perfection. L’humilité la détache d’elle-même et l’amour l’attache à Notre-Seigneur. Pour devenir humble, cessez d’être personnelle, pour cesser d’être personnelle, il faut aimer. Notre-Seigneur vous a choisies telles que vous êtes malgré vos misères et vos imperfections, la reconnaissance vous portera à rendre à ce divin Maître amour pour amour.

III. La considération de Dieu.

1° Sa plénitude d’Etre et notre néant

Il faut ajouter à l’étude de Notre-Seigneur la considération de Dieu. Partons de notre premier principe: le terme de la vie religieuse est l’union avec Dieu. Pour être unie à Dieu il faut le connaître. Si la connaissance de Dieu nous montre la distance infinie qui existe entre l’Etre par excellence qui est Dieu, et l’être si voisin du néant qui est l’homme, il en résulte d’abord un étonnement immense pour l’âme qui se souvient alors de cette parole de Notre-Seigneur à sainte Catherine de Sienne: « Je suis celui qui est, et toi tu es celle qui n’est pas ». Embrasées du désir de la perfection, je voudrais vous voir répéter sans cesse cette parole: Mon Dieu, vous êtes Celui qui est et moi je suis celle qui n’est pas. Vous êtes l’Etre par excellence, celui qui résume toutes les perfections; il n’y a rien que de parfait en vous et rien n’est parfait que par vous. Moi, qui suis arrivée à la vie chrétienne par un don ineffable de votre miséricorde, qui suis entrée dans la vie religieuse par une faveur spéciale dont j’ai eu trop souvent le malheur de ne pas reconnaître tout le prix, moi qui suis appelée à vous être éternellement unie, il faut que je vous connaisse et que je me connaisse. Il faut que je connaisse combien vous êtes grand, beau, admirable. A mesure que mon oeil avec les lumières de la foi aura considéré ce qu’il y a d’infini dans votre gloire, je comprendrai mieux la distance qu’il y a entre votre infinie grandeur et ma misère. Et c’est ce péché, c’est ce néant qui doit vous être uni pour l’éternité dans un bonheur, dans une lumière incomparable, dans une gloire dont nul ne peut se faire l’idée.

2° Ses perfections infinies et nos misères de péché

Je suis destinée à chanter avec les anges: Sanctus, Sanctus, Sanctus! Je suis appelée à être unie à la perfection. – Quel contraste entre vos perfections et mes misères, entre votre gloire et mon ignominie. Voyez-vous, mes chères filles, comme il est bon à une religieuse de méditer souvent sur les attributs de Dieu afin d’établir une comparaison entre ce que Dieu est, ce qu’elle est, entre la perfection de l’Etre suprême et la dégradation d’un néant arrivé à l’être et déformé par le péché. Les expressions manquent quand on vient à examiner cet être si dégradé que Jésus-Christ vient réformer par sa grâce et par son sang. Dieu vous dit: Je t’aime, vois ma miséricorde, ma puissance, ma sagesse, mon amour, ma justice et tous mes attributs. Je suis essentiellement simple, et toi tu es double par le mensonge quand tu fais le mal.

Nous ne connaissons pas Dieu, parce que nous ne voulons pas le connaître. Pourquoi n’étudierions-nous pas souvent ses divines perfections pour nous exciter davantage à l’horreur de cette poussière, de cette dégradation, qui est nous. Dieu est un pur esprit, nous devons pour aller à Lui sortir de la vie des sens. Dieu est un père, nous devons adorer la puissance qu’il a sur nous et vivre dans une dépendance filiale. Dieu est la sagesse, c’est lui qui doit diriger les moindres démarches de nos pas, tous les mouvements de notre coeur. Le travail des Saints a été d’imiter Dieu. Je voudrais vous persuader de vivre dans la substance de Dieu, de vous plonger dans la considération de ses perfections afin que vous y puisiez un nouvel élan d’admiration en face de ses perfections infinies.

« Nous avons en Lui la vie, le mouvement et l’être(10). » Parole admirable! Quand nous aurions acquis des trésors de sainteté, auprès de Dieu nous ne serions que des néants.

C’est en se plongeant dans ces mystères que l’on acquiert l’humilité, l’humilité nous conduit à la vérité et à la connaissance de Dieu. Si vous êtes une petite personne remplie de bonnes choses, mais ayant de l’orgueil, Dieu vous résiste. « Dieu résiste aux superbes et donne sa grâce aux humbles(11). » Ne comptez pour rien ce que vous faites, admirez Dieu et dites-lui: Mon Dieu que vous êtes bon, que vous êtes saint! Comme un vase plus grand reçoit davantage, l’amour ayant dilaté votre coeur, vous recevrez plus.

La question de l’humilité est terrible. C’est le sacrifice, la mort à soi-même. Mais si vous voulez l’union avec Dieu, il faut l’humilité. Tout ce que l’humilité n’aura pas ôté de vous-même sera un obstacle entre Dieu et vous.

Envisagez ainsi votre néant, et vous pourrez alors, néant que vous êtes, mais néant revivifié par Jésus-Christ, vous pourrez aller à Dieu et par Dieu vous irez à la lumière, à la sainteté, à la gloire. Amen

Notes et post-scriptum
1. Voir E00541, n.1.
2. 1 P V, 6. - 3. 1 Co III, 11. - 4. Mt XI, 29. - 5. Ps CXV, 11.
6. Lm I, 11. - 7. Ps XXI, 7. - 8. 2 Co, XII, 11.
9. Lc II, 7. - 10. Ac XVII, 28. - 11. 1 P V, 5.