Sermons divers

19 sep 1866 Nîmes
Informations générales
  • Sermons divers
  • Résumé de l'allocution sur les enseignements de La Salette, prononcée à l'hôpital général de Nîmes le 19 septembre 1866
  • Semaine religieuse de Nîmes, 2e année, n°30 (23 septembre 1866), pp. 355-357.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DES AISES
    1 APPARITIONS DE LA SAINTE VIERGE
    1 BEAU CHRETIEN
    1 COMBATS DE L'EGLISE
    1 ENFANTS
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 HUMILITE
    1 JUSTICE DE DIEU
    1 LUTTE CONTRE SATAN
    1 ORGUEIL
    1 PAGANISME
    1 PAUVRE
    1 STATUE DE LA SAINTE VIERGE
    1 TRAVAIL MANUEL
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIE DE SACRIFICE
    2 DEVERIA, EUGENE
    2 PRADIER
    3 AVIGNON
    3 SALETTE, LA
  • 19 septembre 1866
  • 19 sep 1866
  • Nîmes
  • Hôpital général
La lettre

Le 19 septembre à la chapelle de l’hôpital-général de Nîmes(1).

[…]

L’enceinte de la chapelle était beaucoup trop étroite pour contenir l’affluence pieuse qui venait assister à la solennelle bénédiction des deux nouvelles statues. Après la messe, pendant laquelle la sainte Communion a été distribuée à un nombre considérable de fidèles, le R.P. d’Alzon a prononcé, du haut de la chaire, une courte et brillante allocution. Pourquoi ce costume étrange, ce tablier, cette coiffure singulière, ce vêtement de paysanne tout parsemé de roses? La sainte Vierge a voulu donner à notre vanité d’austères leçons et nous apprendre à protester contre les puériles inventions du luxe. Ce tablier, c’est l’emblème du travail; et le travail est une loi divine qui oblige grands et petits, riches et pauvres. Le paganisme, d’ailleurs, a envahi les beaux-arts, la statuaire comme la musique, l’art plastique comme la peinture(1-). Ces habitudes païennes, dont nous cherchons à secouer la tyrannie, nous font trouver de la bizarrerie dans une auguste simplicité.

Mais il y a autre chose encore, dans ce que le Révérend Père a si bien nommé l’enseignement de La Salette. Le clergé compte des membres illustres par la piété et par la science, de grands et saints pontifes. Toutefois, ce n’est point un prêtre que la sainte Vierge a favorisé de son entretien. Il n’y a peut-être jamais eu plus de ferventes religieuses; aucune d’elles n’a été choisie pour transmettre au monde les avertissements de Marie. C’est à deux petits pâtres qu’elle a voulu se montrer; elle a conversé avec deux enfants que rien n’a semblé désigner pour cette faveur. Quoi de plus propre à abattre l’orgueil de nos pensées et de nos prétentions!

Quant au secret, il est évident qu’il ne saurait être doctrinal; l’Eglise n’admet pas de doctrines secrètes. Quels que soient les événements cachés que l’avenir seul dévoilera, ne pourrions-nous pas trouver au fond de nos coeurs quelques éléments de ce mystère? Si la sainte Vierge a semblé pleurer, ne faut-il pas chercher le sujet de ses larmes dans la part que prennent des hommes rachetés à la grande conspiration de Satan contre Jésus-Christ? Et, parce que sa personne glorifiée leur échappe, ils cherchent à l’atteindre dans son vicaire. Or, n’avons-nous pas à nous reprocher une certaine complicité par notre orgueil, par nos vanités, par nos lâches terreurs, par tous nos tempéraments intéressés? Le secret! Mais n’est-il pas en partie révélé?… Humilions-nous, renonçons à nos stériles vanités, conformons tous nos actes à la loi et à l’esprit de la loi; par d’incessantes prières et de généreux sacrifices, désarmons la justice divine, afin que, par l’intercession de la reine des miséricordes, l’Eglise puisse tendre, en paix et en liberté, vers le terme infaillible des promesses.

Telle a été, en substance, cette rapide improvisation.

[…].

Jean.
Notes et post-scriptum
1. Titre de l'article dans la *Semaine religieuse*.1-. Hier encore, sur les murs d'une église d'Avignon, je voyais avec douleur tous les souvenirs des âges de foi insultés par le pinceau d'un maître. C'est, par exemple, une vierge de Deveria, une grande femme qui lave pieds et jambes à un grand garçon. Au bas, on lit: *Mater purissima*; sa *Mater admirabilis* en est le digne pendant. Et les vierges de Pradier! [Dans quelle mesure l'auteur de l'article et le P. d'Alzon se partagent-ils la paternité de cette note du texte?].