- Aux élèves du collège
- Instruction religieuse. Classe de Rhétorique.
De la confirmation. - Ms de Frédéric Fabrege, élève au Collège de l'Assomption en 1857, Arch. Départ. de l'Hérault, 18 F 3; Photoc. ACR.|Photocopies P. Eugène Guyard (mai 1997). Transcription Dominique Lang (juin 1997). Découverte du manuscrit Jean-Paul Périer-Muzet (avril 1997).
- 1 BAPTEME
1 COLLEGE DE NIMES
1 CONFIRMATION
1 DEVOIRS DE CHRETIENS
1 DON D'INTELLIGENCE
1 DON DE CRAINTE
1 DONS DU SAINT-ESPRIT
1 ELEVES
1 EVEQUE OFFICIANT
1 EVEQUE ORDINAIRE DU DIOCESE
1 GRACE
1 JEUDI SAINT
1 LOI NOUVELLE
1 MINISTRES DU CULTE
1 PECHE MORTEL
1 PREMIERE COMMUNION
1 RHETORIQUE
1 RITE GREC
1 RITUEL
1 SACREMENT DE PENITENCE
1 VERTU DE FORCE
2 FABREGE, FREDERIC
2 GUYARD, EUGENE
2 LANG, DOMINIQUE
2 PERIER-MUZET, JEAN-PAUL
2 PHOTIUS
3 HERAULT, DEPARTEMENT - Elèves du collège
- COLLEGE élèves
- 1857
- 1857
- Nîmes
- Collège de l'Assomption
De la confirmation
Le sacrement de la confirmation n’existe que dans la loi nouvelle. Il fortifie nos âmes contre les dangers et nous communique les dons du St Esprit et nous rend parfaits chrétiens; il complète ainsi l’oeuvre du baptême qui ne fait que nous rendre enfants de Dieu et de l’église.
La matière de la confirmation est le saint Chrème composé d’huile et de beaume. L’évêque le bénit le Jeudi Saint pour rappeler l’institution de l’eucharistie et de l’ordre établi ce jour-là. Il doit être bénit tous les ans et ne peut servir que s’il a été bénit. On doit aussi mêler toujours le beaume à l’huile d’olive.
La matière de la confirmation consiste encore dans l’imposition des mains qui précède immédiatement l’onction faite par l’évêque. Des théologiens ont pensé que cette imposition des mains n’était pas la seule nécessaire et ils ont voulu que celle faite en particulier sur chaque fidèle fut essentielle pour recevoir le sacrement. Mais cette opinion a été (PAGE 54) combattue par d’autres docteurs et leur sentiment qui rend la première imposition seule nécessaire est plus probable. Le sacrement est un être moral et rien n’existe sans matière et sans forme. La matière reçoit la forme qui est la vie. L’évêque fait sur le front une onction en forme de croix. Les Grecs en font aussi sur la poitrine, sur les mains mais c’est accidentel. L’évêque doit faire lui-même cette onction et avec son pouce en prononçant ces paroles: « signo te signo crucis et confirmo te chrismate salutis in nomine patris et filii et spiritus sancti amen. » Il y a dans cette forme des mots indispensables. Les Grecs ont une autre forme renfermant des idées différentes sauf celle d’administrer ce sacrement au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Jésus-Christ a donc donné cette forme d’une manière vague, mais une fois qu’elle est établie, il ne faut point la changer ni en omettre des mots. Il y a eu pour la forme la même divergence d’opinions que pour la matière. Les uns ont dit qu’elle consistait dans les paroles prononcées du haut de l’autel; mais il est plus probable qu’elle est renfermée dans celle que le (PAGE 55) pontife dit à chacun des confirmés. Photius avait prétendu que les prêtres étaient les ministres ordinaires de la confirmation. Nélef [?], les Hussites, les Albigeois ont renouvelé cette hérésie toujours condamnée. L’évêque est le seul ministre de ce sacrement. C’est comme prêtre qu’il en a le pouvoir et comme évêque l’autorisation de l’administrer. Comme la confirmation nous rend parfaits chrétiens, on comprend qu’il appartienne en premier au pontife de l’église catholique de compléter ce qu’a fait le prêtre lors de notre baptême. Le mot ordinaire signifie que l’évêque en vertu de son caractère a le pouvoir d’administrer les sacrements, les prêtres peuvent en être les minsitres extraordinaires pourvu que le pape les envoie.
Le premier effet du sacrement de confirmation est un caractère ineffaçable et qui ne lui permet que d’être conféré une seule fois. Le second est la grâce sanctifiante. Il y a deux sortes de grâces sanctifiantes. La première est celle qui enlève complètement le péché mortel dont nous sommes chargés. Le baptême et la pénitence seuls la donnent. (PAGE 56) La confirmation nous communique la seconde qui est une augmentation de la première. Ce sacrement peut donner aussi la première, mais accidentellement. Si par exemple on a oublié un péché mortel avant de recevoir la confirmation, ce sacrement l’efface mais on doit le confesser si on se le rappelle. La grâce sacramentelle de la confirmarion est suffisante pour confesser d’une manière forte le nom du Christ et pour accomplir les devoirs de chrétiens. En un mot elle nous donne les sept dons du St Esprit. Le don de sagesse est la force surnaturelle qui nous fait contempler les mystères de notre religion, le don d’intelligence donne le moyen de connaître les difficultés des saintes écritures en particulier. Le don de science nous fait connaître sûrement les choses temporelles propres à nous conduire au salut. Le don de conseil donne la faculté de connaître ce qui dans un cas présent (hic et nunc) doit être accompli. Le don de piété nous permet d’aimer Dieu et notre prochain. Le don de force nous fait résister fortement aux obstacles s’opposant à notre avancement dans la voie du salut. Le don de crainte nous donne pour ainsi dire la piété filiale.
La confirmation n’est pas d’une nécessité de moyen, mais de préceptes, c’est-à-dire qu’on pêche mortellement (PAGE 57) en ne se préparant pas à la recevoir quand on le peut. Chez les Grecs on confirme immédiatement après le baptême et par là tout le monde peut être confirmé. Il n’en est pas de même chez les catholiques où il faut avoir fait la première communion. La coutume des Grecs est bonne en ce sens qu’un enfant s’il vient à mourir a plus de grâces en arrivant au ciel. (PAGE 58)