Aux Religieuses de l’Assomption

sep 1877 Auteuil RA
Informations générales
  • Aux Religieuses de l'Assomption
  • Retraite - du P. Emmanuel Bailly - attribuée au P. d'Alzon (septembre 1877)
    Cinquième jour - Du Sacrifice (Troisième instruction)
  • DQ 352, p.133-141 (cahier d'auditrices anonymes).
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 AMOUR DIVIN
    1 AUGUSTIN
    1 BIEN SUPREME
    1 CHARITE ENVERS DIEU
    1 CIEL
    1 CONFIRMATION
    1 CREATEUR
    1 CREATURES
    1 DIEU
    1 DIEU LE FILS
    1 DIEU LE PERE
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 DONS DU SAINT-ESPRIT
    1 EGLISE
    1 ENFANTS DE DIEU
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 GRACE
    1 GRACES
    1 IMITATION DE DIEU
    1 JESUS-CHRIST MEDIATEUR
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PECHE ORIGINEL
    1 PECHES
    1 REDEMPTION
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SACERDOCE
    1 SACERDOCE DE JESUS-CHRIST
    1 SACRIFICE DE JESUS CHRIST
    1 SAINT-ESPRIT
    1 TRINITE
    1 VIE DE FAMILLE
    1 VIE DE SACRIFICE
    1 VOIE UNITIVE
    1 VOLONTE DE DIEU
    1 VOLONTE PROPRE
    2 EZECHIEL
    2 PAUL, SAINT
    3 TYR
  • Religieuses de l'Assomption
  • RA
  • septembre 1877
  • sep 1877
  • Auteuil
La lettre

Oblatus est quia Ipse voluit. – La perfection, mes chères Soeurs, se traduit par autre chose que par un élan, par une résolution de se donner tout à Dieu; quand elle est véritablement cherchée et voulue, elle se traduit par le sacrifice.

St Augustin nous enseigne qu’il faut chercher quatre choses dans le sacrifice: « Cui, a quo, quid, quibus sacrificium offertur ». Il faut examiner à qui le sacrifice est offert, par qui il est offert, l’objet que l’on offre en ce sacrifice, et enfin pour qui on l’offre. Nous verrons, en examinant ces 4 points, que notre grand Docteur y a résumé toute la doctrine du sacrifice.

Et d’abord « Cui ? », à qui devons-nous offrir notre sacrifice ? A Dieu, n’est-ce pas ? Mais en Dieu il y a, comme nous le disions hier, l’unité dans la Trinité, Père, Fils et St Esprit. Dieu un et trois fois saint, voilà le terme de notre sacrifice. Et sans revenir sur les considérations que nous avons déjà faites sur ce mystère adorable, voyons comment nous devons offrir notre sacrifce à Dieu le Père. – Dieu le Père, principe et puissance, nous a donné l’être par une communication toute gratuite de son être éternel. Nous n’avions aucun droit à l’Etre, et si Dieu nous a appelés dans son amour, et en y mettant pour unique condition que nous n’existions que pour sa gloire, ne sommes-nous pas tenus à accepter cette condition, d’ailleurs si douce. Il n’était pas nécessaire pour nous d’être, mais puisque Dieu nous a fait ce don premier et magnifique, ne devons-nous pas nous estimer plus heureux d’être pour Lui et de nous consacrer tout entiers à sa gloire ? C’est Lui qui nous a tout donné, à Lui tout appartient, et nous devons tout lui rendre dans un sacrifice correspondant à la magnificence de ses dons.

Mais ce n’est pas assez. Cette grâce que Dieu nous avait donnée par la création, elle a été brisée en quelque sorte par la chute originelle qui atteint à la fois la vie de notre âme et celle de notre corps par la souillure du péché et de ses lamentables conséquences. Dieu veut-il que nous portions notre péché dans cette misère ? Non, non, voici que Dieu le Père, pour nous rendre la vie que nous avions perdue va nous donner son Fils unique. Sic Deus dilexit mundum, ut Filium unigenitum daret. Son Fils égal et semblable à Lui. Ah! si nous étions déjà obligés de nous donner à Dieu avec excès à cause du bienfait immense de la Création, comment faudra-t-il nous donner pour reconnaître ce don ineffable de son propre Fils! Mais le Fils unique de Dieu, ce Verbe du Père, voyez ce qu’Il nous a donné. Ne pouvant nous donner sa vie divine, voilà qu’il est descendu sur la terre pour pouvoir nous donner une vie semblable à la nôtre. Lui dont la nature est infiniment abondante et riche, Il a voulu cependant emprunter notre pauvre nature humaine pour pouvoir nous donner les souffrances et la vie, une vie proportionnée à celle qu’il voulait nous laisser. Il semble que sa divinité ait voulu se plaire à avoir de quoi souffrir et mourir pour nous. Ah! mes chères Soeurs, voyez si J.C. a mis des limites à son immolation. Considérez ses luttes dans son agonie, ses douleurs indicibles, voyez comme il travaille à ce douloureux travail du Calvaire, comme il s’y ensanglante les pieds et les mains, et dites s’il a mis une mesure dans son sacrifice et s’il convient que vous mettiez une mesure au vôtre.

Ah! il n’a rien réservé, il a été jusqu’au fond dans ce combat terrible, et tant qu’il y a eu une goutte de vie avec une goutte de sang dans ses veines, il a donné, donné et donné encore sans compter. Au pied de la Croix et en face du Calvaire, convient-il jamais de dire que Dieu nous en demande trop ? Ne convient-il pas au contraire de répondre à cet excès d’amour par l’excès du sacrifice. Les mondains disent que la vie du monde(1) est un excès qu’il ne faut pas faire du tout, que cela va trop loin. Ah! mes Soeurs, devant l’excès infini de l’amour et de la miséricorde de notre Dieu, y a-t-il jamais rien de trop ? Et quelques résolutions, quelques immolations qu’il sollicite de vous, donnez-les lui, ce n’est pas trop pour payer ses dons. Lui, il s’est fait pour vous rédempteur, libérateur, sauveur, bien plus il s’est fait vie et mort pour vous. Il n’a pas mis de mesure dans son sacrifice, dans le don de Lui-même. Il n’en faut pas mettre non plus dans le don de votre être aux droits qu’Il s’est acquis sur vous.

Mais voyons encore comment nous devons offrir notre sacrifice à l’Esprit-Saint. C’est par cet Esprit divin que nous avons été faits les Enfants de Dieu, la Soeur des Anges. Si le Père nous a donné l’Etre par la Création, si le Fils l’a réparé par son Sacrifice, l’Esprit Saint embellit cet être par un travail incessant de grâce. C’est Lui qui avec ses 7 dons est descendu dans votre âme au jour de votre confirmation pour remplir votre être tout entier de cette substance divine qui s’appelle la grâce, pour en faire le séjour personnel de sa divinité, pour y déposer comme une germination de gloire qui, s’épanouissant de jour en jour sous son action secrète ira grandissant en vous, jusqu’à ce qu’elle atteigne la splendeur d’une vie de béatitude en Dieu qui n’aura pas de fin.

Ah! mes chères Soeurs, quand on pense que le Dieu trois fois Saint, Père, Fils et St Esprit, est ainsi occupé de nous, qu’Il travaille sans cesse à se communiquer à nous, encore une fois peut-il y avoir un excès dans le don que nous faisons de nous-mêmes, et convient-il de mettre d’autres limites à notre modération que celles que l’obéissance lui imposera ? Non, non, Dieu est trop magnifique dans ses libéralités, il faut le traiter de la même façon qu’Il nous traite, il faut lui immoler sans réserve tout ce qu’il nous demande, et ne jamais croire que nous pouvons aller à l’excès dans le sacrifice quel qu’il soit.

Mais il faut envisager maintenant: a quo ? Par qui ce sacrifice est-il offert ? Par nous, hélas! par nous, si faibles, menacés d’une décadence perpétuelle et qui avons cependant une grande course à faire, un long chemin à parcourir. Ah! C’est pour cela qu’il faut nous hâter, et puisque nous ne sommes jamais sûrs d’être maîtres de nous demain, donnons-nous bientôt, donnons-nous aujourd’hui. Puisque nous sommes fragiles et faibles, et que nous pouvons si peu, ce peu, donnons-le donc sans retard, et ne remettons jamais à plus tard. Si nous avons la triste expérience d’avoir déjà pris des engagements sans les tenir, et de nous être donnés pour nous reprendre ensuite, Ah!, c’est un motif de plus! Car si nous avons mal gardé nos engagements, il convient de ne pas hésiter à les reprendre sans retard et à nous redonner tout de nouveau. D’ailleurs, mes Soeurs, n’oublions pas que Dieu est bien au-dessus de nous, et que pour aller à Lui, il nous faut franchir une montagne bien élevée, et p.c.q. notre faiblesse ne nous permet pas d’aller vite, allons toujours, et sans tarder mettons-nous à gravir peu à peu cette montagne pour arriver un jour jusqu’à Dieu. Et nous devons aussi, mes chères Soeurs, disposer de ce sacrifice avec respect. Pour l’offrir, Dieu nous fait prêtre de cet ordre dont parle l’Apôtre et qui est dans toute âme baptisée. Nous possédons un sacerdoce dont nous sommes indignes, il faut en user avec rspect, et puisque la victime à immoler est nous-même, il faut l’offrir sans réserve et généreusement à Dieu.

Cependant nous ne serons pas seuls à l’offrir, et il faut que notre sacrifice passe par les mains de N.S.J.C., le Prêtre éternel, afin qu’Il y joigne son sang et ses mérites infinis. C’est J.-C. notre médiateur qui doit offrir avec nous et plus que nous ce sacrifice, en même temps qu’Il offre le sien propre sur nos autels au Dieu Eternel. Comprenez-vous, mes Soeurs, l’indélicatesse d’une âme qui dirait à J.C.: « Mon Dieu vous m’avez tout donné avec excès, et vous n’avez pas mis de mesure dans le sacrifice que vous avez fait pour moi, mais moi je ne veux confier à vos mains qu’un demi-sacrifice; qu’une immolation imparfaite; quoique vous m’ayez aimé avec excès, je crains d’aller avec excès dans l’amour que je vous rends et je condamne ces mains divines à offrir un sacrifice mesuré, parcimonieux et incomplet. »

Cela se peut-il, mes chères Soeurs, est-il croyable qu’une âme ait le triste courage de traiter ainsi avec son Dieu, de lui faire délibérément sa part et de garder la sienne en lui disant: « Mon Dieu, mon Dieu, ceci irait trop loin ». Quoi! Dieu demande et on refuse à Dieu. Ah! c’est là encore, mes Soeurs, que l’homme peut s’égaler à Dieu par une imitation perverse de Dieu. Il y a en Dieu un attribut, le seul que nous ne devons pas imiter, c’est la volonté absolue, et la puissance souveraine avec laquelle il dispose de toutes choses. Cet attribut divin n’est pas donné à notre imitation mais à notre adoration, et nous n’y devons répondre que par cette dépendance complète dont nous parlions hier. Cependant l’âme veut par une volonté perverse se l’approprier et comment ? En tenant en quelque sorte la volonté de Dieu en équilibre avec la sienne. Dieu veut, et moi je veux que ma volonté pèse, discute et se pose pour ainsi dire en égale de celle de Dieu. Ah! cette âme ne mérite-t-elle pas le reproche que le prophète Ezechiel faisait au roi de Tyr: Dedisti cor tuum sicut cor Dei », Tu as voulu faire de ton coeur, de ta volonté, l’égal de Dieu.

Ah! mes chères Soeurs, qu’il n’en soit pas ainsi, et puisque c’est par J.C. que votre sacrifice doit se faire, puisqu’il doit passer par ses mains glorifiées, ah! donnez, donnez à ce mendiant divin tout ce qu’il vous demande. S’il est ambitieux de prendre dans ses mains qui portent encore les cicatrices des blessures de son amour, de prendre et votre corps, et votre âme, et votre coeur et votre vie, ah! tout cela est bien petit et bien misérable, et s’il veut les arracher à l’égoïsme et à la nature pour les porter jusqu’au pied du trône de son Père céleste, laissez-le faire et donnez tout, vous souvenant que ce que J.C. prend et place là-haut est bien pris et bien placé, et que dans ses mains divines rien n’est perdu quand on a tout donné

Mais encore, en quoi doit consister ce sacrifice, que faudra-t-il donner et quelle est la victime ? La victime c’est encore nous-mêmes. Et ici, mes Soeurs, il faut détruire une idée fausse: lorsqu’on se donne à Dieu on a souvent la tentation de croire qu’on a donné beaucoup. C’est une grande erreur. La créature tout entière est si peu de chose en face de Dieu. Quand vous rencontrez un grain de sable, une petite pierre, une fourmi, vous estimez tout cela fort peu de chose et vous avez raison. Et cependant si vous pensez que ce n’est pas grand chose de briser l’existence de ce grain de sable, de cette fourmi, ne sont-ils pas autant dans le monde des créatures inanimées, tout autant que vous dans le monde des intelligences. Ah! donnez et sacrifiez à Dieu et votre intelligence et votre coeur, et votre vie et tout ce que vous êtes, et estimez que vous n’aurez pas donné grand chose. Restons dans la vérité, c’est que tout ce que vous pouvez donner à Dieu n’a pas grande valeur. Et qu’au lendemain de votre oblation il vous convient de dire avec les Apôtres: « Servi inutiles sumus », tout ce que nous avons fait n’est rien, nous sommes des serviteurs inutiles. Et mettons-nous à l’oeuvre avec la conviction profonde que quand nous aurons dépensé notre vie tout entière au service de Dieu, cette vie n’est que bien peu de chose et n’aurait été rien, si la grâce de Dieu n’avait été là pour lui donner sa bien faible valeur.

Qu’est-ce donc que vous devez donner ? Tout, absolument tout vous-même, vous devez donner à Dieu votre corps et votre âme, captiver vos membres et vos sens sous la volonté de Dieu afin qu’il en dispose à son gré. Vous devez donner par une dépendance absolue votre volonté, votre jugement, votre raison, toutes vos facultés et, encore une fois, tout cela est peu de chose. Mais vous devez donner non seulement ce que vous êtes mais ce que vous avez, ce qui est en votre possession, c.à.d. les grâces que Dieu vous a faites, les dons dont Il a plu d’enrichir surnaturellement votre âme. Il ne faut jamais vous complaire dans ces dons de Dieu, vous les approprier en quelque sorte, il faut que ce qui descend de Dieu remonte à Dieu. Donnez à Dieu vos oeuvres aussi, elles sont vôtres p.c.q. Dieu a voulu vous prendre pour ses instruments et agir par vous, mais qu’elles soient toutes siennes par la fidélité que vous mettez à les faire absolument pour Lui. Donnez aussi tout ce que vous êtes et ce que vous avez, ou plutôt ce que vous paraissez avoir, par la libéralité de Dieu. Et ainsi votre sacrifice s’enrichira p.c.q. vous ne donnerez plus seulement votre nature si chétive et si pauvre, mais quittant Dieu pour Dieu, vous lui rendrez ses dons et le don par excellence qui est lui-même en vous.

Voilà, mes Soeurs, jusqu’où doit aller votre sacrifice, et voilà la matière, et je le répète encore, n’y mettez pas d’autre mesure que celle de l’obéissance. Par votre ordre, vous n’êtes pas vouées aux macérations corporelles, aux austérités dont quelques ordres font leur but plus spécial. Il faut être d’autant plus fidèles à donner toute votre volonté à Dieu dans la prière, par une correspondance plus généreuse à la grâce, par une application plus parfaite à la vie intérieure, par l’abandon de tout vous-même aux inspirations divines et aux lois de l’obéissance, il faut que vous offriez un sacrifice aussi parfait que possible. – Vous chantez avec le Psalmiste: Beatus vir qui timet Dominum, in mandatis ejus volet nimis Bienheureux celui qui craint le Seigneur et qui semble voler à l’accomplissement de ses volontés. St Augustin commentant cette doctrine nous dit que les mondains blâment l’excès dans les sacrifices que nous offrons à Dieu, p.c.q., dit-il, ils ne savent pas les attraits de notre Dieu, ils ne savent pas les motifs que nous avons de lui appartenir et d’être tout entiers à Lui, ni le besoin qu’a notre âme de s’absorber en Lui. Voilà, mes Soeurs, la véritable doctrine que vous devez suivre et encore une fois votre sacrifice ne doit connaître d’autres limites que celles marquées par l’obéissance.

Enfin: pro quibus, pourquoi, par quels motifs, par quelles causes devons-nous offrir notre sacrifice ? D’abord vous devez l’offrir pour vos fautes passées. Comptez leur nombre si vous le pouvez, voyez leur étendue. Y a-t-il eu des limites aux offenses que vous faites à Dieu ? Donc qu’il n’y en ait point à l’expiation, aux réparations que vous lui offrirez. – Vous vous sacrifiez encore pour l’Eglise. Ce matin je vous disais la part qu’elle veut avoir dans votre sacrifice, je n’y reviens pas. – Mais vous les offrirez pour votre famille religieuse qui vous a tant donné et qui attend de vous un juste retour. – Pour cette autre famille que vous avez abandonnée pour Dieu et vos sacrifices vous obtiendront pour ces âmes qui vous sont si justement chères, les grâces de sanctification dont elles ont besoin, vous leur donnerez ainsi la marque de l’affection la plus généreuse et la plus vraie, quoique le monde ne le comprenne pas, et vous revivrez ainsi auprès d’elles de la bonne manière, puisque vous amènerez par vos prières et vos sacrifices, la réunion éternelle auprès de Dieu.

Ah! pour tout cela donnez et sacrifiez sans mesure tout ce que Dieu peut vous demander. J’ajoute un dernier motif, mes Soeurs. Faites des sacrifices et de généreux sacrifices pour arriver au ciel à ces jouissances du ciel qui surpassent tout ce que votre coeur peut désirer, et dont St Paul nous dit que les sens de l’homme ne peuvent pas même concevoir ce que Dieu prépare à ceux qui l’aiment. Votre but en vous faisant religieuses, ah! convenez que c’était l’éternité et non pas les quelques jours de la vie fragile et périssable d’ici-bas. Vous vous êtes faites religieuses pour posséder Dieu dans l’éternité et non pas pour les petites consolations passagères de ce monde, pour monter plus haut dans la gloire de Dieu, pour avoir une place privilégiée auprès de votre Dieu, pour être plus près de son coeur et entendre de plus près ses secrets les plus intimes. Vous ne vous êtes pas faites religieuses pour le temps mais pour l’éternité.

Regardez donc ce but souverainement désirable et allez-y par le sacrifice. S’il est pénible parfois, considérez que la récompense est excessive et puisqu’il n’y aura ni limites, ni mesure dans la façon dont Dieu se donnera à vous, vous devez aller jusqu’au renoncement le plus absolu, jusqu’à l’abnégation complète de vous-même dans tout ce que la grâce divine, la perfection religieuse, la règle et vos supérieures, l’obéissance et l’humilité peuvent demander de vous. Et puisque J.C. avec vous, veut offrir votre sacrifice pour l’unir divinement à son immolation excessive et sans mesure, que ce soit avec excès que nous nous donnions à ce divin modèle.

Notes et post-scriptum
1. Il faut sans doute lire "cloître".