A des dames ou jeunes filles

10 mar 1876 Montpellier Dames

La prière, l’aumône et le pénitence au service des oeuvres ouvrières, pour contrer l’action diabolique de la Révolution, tel est le but de l’Association de Notre-Dame de Salut.

Informations générales
  • A des dames ou jeunes filles
  • Résumé de l'allocution prononcée à une réunion de l'oeuvre de N.-D. de Salut
  • L'Assomption, 2e année, n°31 (1er avril 1876), pp.49-50.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 AUMONE
    1 CHARITE ENVERS LE PROCHAIN
    1 DEFENSE DE L'EGLISE
    1 EGLISE
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 FEMMES
    1 FOI
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 MISERICORDE
    1 NOTRE-DAME DE SALUT
    1 OEUVRES OUVRIERES
    1 PAUVRE
    1 PERSECUTIONS
    1 QUETES
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SAINTS
    1 SALUT DU GENRE HUMAIN
    1 VERTU DE PENITENCE
    1 VIE DE PRIERE
    2 AGNES, SAINTE
    2 CECILE, SAINTE
    2 PAUL, SAINT
    3 FRANCE
    3 MONTPELLIER
    3 VIGAN, LE
  • Dames
  • 10 mar 1876
  • Montpellier
La lettre

L’oeuvre de N.-D. de Salut à Montpellier.

Réunion générale présidée par le T.R.P. d’Alzon

Nous donnons ici le résumé d’une allocution prononcée par le T.R.P. d’Alzon, indiquant tout ensemble le but précis de cette grande oeuvre et les devoirs qu’imposent aux catholiques les circonstances actuelles:

Le P. d’Alzon nous redit encore le but de notre Association, lequel peut se résumer en deux mots: recueillir par le zèle des dames le plus d’argent possible afin de le donner aux hommes pour être distribué aux oeuvres ouvrières. Il nous rappelle combien Dieu a béni ce petit grain de sénevé qui, ayant commencé avec 13,000 fr. l’année de sa fondation, en a recueilli 105,000 fr en 1875. Nous pouvons croître encore, pourvu que notre zèle s’élève en raison des besoins qui grandissent autour de nous, et surtout pourvu que nous soyons persuadés de la nécessité d’aller dans notre générosité jusqu’au sacrifice. Le précepte de l’aumône s’étend au superflu, mais combien ce mot peut se développer encore, si nous le considérons à la lumière de la foi! Les Saints en étaient illuminés, et c’est pourquoi nous trouvons dans leur vie de ces actes de dépouillement qui effraient notre faiblesse et dont nous douterions presque, si nous ne les voyions quelquefois se renouveler jusque dans notre temps.

Mais le premier pauvre qu’il s’agit de secourir en ce moment, c’est l’Eglise, et c’est pour aider par l’aumône et par la prière les oeuvres qui la soutiennent plus directement, que Notre-Dame de Salut a été fondée.

De nos jours la Révolution, qui est l’incarnation du diable, a pris pour mot d’ordre la haine de l’Eglise. Sa tactique est, non pas de la dépouiller tout d’un coup, parce qu’elle la rendrait intéressante, mais de l’asservir par degrés, d’éloigner d’elle les hommes de peu de foi qu’effraie encore la stupide épithète clérical substituée à celle de jésuite, sous laquelle on désignait autrefois les catholiques. Mais de même qu’un grand orateur disait autrefois: « Soyons avant tout catholiques et la France sera sauvée, » de même je vous dis, Mesdames: Soyez vraiment filles de l’Eglise, et le monde sera sauvé. Comprenez bien la grandeur de votre mission de salut, qui consiste à user toutes les forces de votre intelligence et de votre coeur pour venir au secours de notre Mère, à employer pour cela tous les moyens qui sont à votre disposition, l’aumône, la prière, la pénitence. L’aumône, qui ne regarde pas si Dieu l’a appauvrie par les fléaux dont sa justice nous châtie, mais qui donne largement, libéralement, et met ainsi en sûreté les trésors que la Révolution lui envie. La prière, qui ne se lasse pas de s’interposer entre la justice de Dieu et les péchés des hommes, en s’unissant à celle que Jésus-Christ adresse sans cesse à son Père sur nos autels. La pénitence, qui accomplit en nous, selon saint Paul, ce qui manque à la Passion de Jésus-Christ et nous fait plus ressemblants à lui, pour nous rendre moins indignes d’être écoutés.

« Soyez joyeusement généreuses, Mesdames, et ne nous plaignons pas alors si la République nous détache des biens dont Dieu nous demande l’abandon, et si un peu de peur vous rend plus libérales. Les hommes, dit un Saint, tirent le mal du bien, mais Dieu sait tirer le bien du mal, et si les fléaux qui nous menacent contribuent à diminuer le luxe, à raviver la flamme de la foi, alors nous aurions bien lieu de nous réjouir en pensant que la crainte est le commencement de la sagesse et peut-être aussi le commencement de l’amour.

« Ah! Mesdames, avec un peu de bonne volonté, que de miracles de charité et de prières ne ferait-on pas, comme cette dame qui parvenait à mettre de côté pour les pauvres 520 fr. par an, économisant 10 fr. par semaine sur son dessert, ou comme ces bonnes filles qui descendent chaque matin à cinq heures de leurs montagnes du Vigan pour entendre la Messe, et se privent de leur récréation de midi pour aller adorer le Saint-Sacrement. Il faut nous tenir prêts à soutenir ainsi notre foi par les oeuvres, car si nous ne sommes pas destinés à en devenir les martyrs, nous sommes certainement appelés à en être les confesseurs et les soutiens. Vous connaissez l’histoire de ces grandes dames romaines, Ste Cécile, Ste Agnès, qui avant de mourir, distribuaient leurs biens à l’Eglise et aux pauvres. Nous aussi, commençons à marcher sur leurs trace, et donnons comme elles, sinon tout, du moins tout ce que nous pouvons enlever au luxe et à la mollesse de la vie. De la sorte, nous commencerons à imiter plus parfaitement Jésus-Christ qui, étant très riche, s’est fait pauvre pour nous, et nous mériterons les récompenses promises aux miséricordieux. »

Notes et post-scriptum