Sermons divers

28 jan 1872 Nîmes Hommes

Il faut que la France reconnaisse le châtiment divin et redevienne le soldat de Dieu dans le monde.

Informations générales
  • Sermons divers
  • Résumé du sermon du P. d'Alzon à la fête des Cercles catholiques des Amis de l'ordre à Nîmes
  • Semaine Religieuse de Nîmes, 7e année, n° 50 (4 février 1872), pp. 595-596.
  • Semaine Religieuse de NŒmes, 7e ann‚e, nø 50 (4 f‚vrier 1872), pp. 595-596.
Informations détaillées
  • 1 CHATIMENT
    1 CONVERSIONS
    1 EGLISE
    1 SACERDOCE
    2 ANANIE
    3 FRANCE
    3 JERUSALEM
    3 NIMES
    3 PRUSSE
  • Hommes
  • 28 jan 1872
  • Nîmes
  • Eglise Saint-Paul
La lettre

[…] Après l’Evangile, le R.P. d’Alzon est monté en chaire (1). Les trois belles conférences qu’il avait données aux hommes à la cathédrale, la semaine précédente (2), assuraient à sa parole une sympathique attention. Mais en présence de ce bel auditoire et au souvenir du grand Apôtre dont on célébrait la fête, le Révérend Père, élargissant l’horizon, a vu la France actuelle dans ses malheurs et dans ses convulsions douloureuses comme un autre Saul, terrassé de la main de Dieu sur le chemin de Damas.

Depuis de longues années, la France, avec sa politique pharisaïque, semblait vouloir persécuter la vérité et se faire le champion des idées révolutionnaires. Dieu l’a terrassée par la main du Prussien, et maintenant, éperdue, éblouie par des revers incomparables, impuissante à se relever elle-même, elle s’écrie: « Qui êtes-vous Seigneur ? », et la voix du ciel lui répond: « Je suis Jésus que tu persécutes. Il t’est dur de regimber contre l’aiguillon. » Pauvre France qui ne veut pas reconnaître le châtiment divin et qui sent que Dieu la pousse et l’aiguillonne sans cesse par de nouveaux malheurs, par de nouvelles impuissances! Durum est tibi contra stimulum calcitrare. Elle demeurera là, gisante et sans force, jusqu’à ce qu’enfin elle demande à son tour : « Seigneur, que faut-il que je fasse ? » Il faut qu’elle redevienne catholique, qu’elle se fasse de nouveau le soldat de Dieu dans le monde, et que, nouvel apôtre, elle conquière les nations à la vraie foi; car elle est, comme lui, ce vase d’élection que le Seigneur a choisi pour porter son nom devant les peuples et les rois.

S’emparant alors de ce passage du texte sacré : Surge ingredere civitatem et ibi dicetur tibi quid te oporteat facere, l’orateur a montré, avec une éloquence pleine de feu, que cette cité divine où la France apprendra ce qu’elle doit faire, c’est la nouvelle Jérusalem, l’Eglise catholique dont le sacerdoce, représenté par Ananie, lui dira sa mission et son devoir.

Tel est, en substance, le cadre des idées que le R.P. d’Alzon a développées avec un rare bonheur d’expression et une éloquence véritablement entraînante. Des applaudissements allaient éclater aux dernières paroles de l’orateur, si la majesté du lieu saint n’avait commandé le respect. […]

Notes et post-scriptum
1. Deux canevas autographes de ce sermon sont conservés: voir D00796. A comparer avec les notes d'auditeur ici reproduites.
2. Voir D00809 à D00812.